Le vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, à une fois de plus à partir du siège de la 4e Région militaire (Ouargla), renouvelé la volonté du Haut Commandement de l'ANP et d'une manière irrévocable, l'indispensable pressant de sortir le pays de la crise politique actuelle. L'homme est raisonnable, réfléchi, nationaliste mais aussi doté d'une franchise, d'une objectivité irréprochable, ne laissant à aucun moment le peuple sur sa faim ; laissant aussi le soin à ce même peuple de défendre dans le calme ses revendications légitimes politiques et démocratiques. Cela explique que l'engagement de l'ANP aux côtés du peuple pour faire valoir ses aspirations et ses attentes signifie que le temps joue en faveur du changement et de la démocratie et qu'il ne doit être détourné sous aucun prétexte. C'est ce que semble vouloir dire le chef d'état-major de l'ANP qui a affirmé lundi à partir d'Ouargla que le tenue de l'élection présidentielle exige l'accélération de la mise en place de l'instance indépendante pour l'organisation et la supervision de l'élection, afin "d'éviter le vide constitutionnel ". La première réaction politique à la tenue de l'élection présidentielle est venue des observateurs qui ont rejoint la demande du peuple pour une élection crédible et transparente. Mais pour que l'élection soit ainsi, il faut une commission indépendante d'organisation et de supervision de la présidentielle, telle qu'exigée par le mouvement populaire. Ce qui n'est pas le cas en ce moment. L'autre revendication du mouvement populaire est la révision de la loi électorale. Ce qui n'a pas été fait aussi pour le moment. Pour l'heure, on ne peut donc pas aller à une élection présidentielle sans ces deux conditions sine qua non, à savoir une commission indépendante d'organisation et de supervision des élections ainsi que d'une révision de la loi électorale. Il faut trouver des mécanismes pour organiser des élections conformément aux exigences du mouvement populaire. Les analystes estiment de fait qu'on pourrait innover dans le cadre de la Constitution pour retarder la tenue de la présidentielle, mais pas de beaucoup. C'est-à-dire qu'il ne faut retarder que de peu l'élection présidentielle car l'Algérie a besoin d'une stabilité et d'une sérénité pour protéger notre économie ainsi que nos frontières. Mais dans tous les cas de figure, il faut qu'il y ait une élection présidentielle pour que le mouvement populaire choisisse de manière libre et souveraine son prochain président de la République et ne pas s'embourber dans une période de transition aux conséquences imprévisibles. Concrètement, la position des observateurs sur l'élection présidentielle et son éventuel report, laissent entendre que l'hypothèse est à prendre au sérieux tant les conditions politiques ne sont pas réunies et qu'il faut au préalable faire naître l'instance indépendante d'organisation et de supervision des élections et la révision profonde de la loi électorale. Le FLN connu par son engagement dans le giron du pouvoir et qui s'est engagé à soutenir les revendications du mouvement populaire semble bien avoir exprimé l'idée en gestation du report de l'élection présidentielle. Les analystes en insistant sur cette question de report de l'élection présidentielle dévoilent ainsi une décision à venir qui sera annoncée soit par le chef de l'Etat, soit par le vice-ministre de la Défense nationale, notamment que lors d'une de ses sorties, le 24 avril dernier, M. Ahmed Gaïd Salah s'est dit désormais prêt à approuver toute proposition constructive et initiative utiles allant dans le sens du dénouement de la crise menant le pays vers la paix. Ils réitèrent également que l'ANP demeurera engagée à préserver les nombreux acquis et réalisations de la nation, ainsi que l'accompagnement du peuple et de ses institutions à travers la mise en œuvre des solutions possibles, tout en approuvant toute proposition constructive et initiative utiles allant dans le sens du dénouement de la crise. Le vice-ministre de la Défense qui se dit ouvert à toutes les propositions constructives de sortie de cette impasse politique dans ses divers messages a dénoncé, quels que soient le camp, la bande, les partis ennemis de la nation, dénoncer surtout la bande qui était au pouvoir devenue apôtre de la déstabilisation du pays. De là, l'Armée dans ses positons fermes tient au respect de la Constitution en de pareilles circonstances tumultueuses et complexes afin d'éviter au pays le vide constitutionnel et s'oppose à tous ceux qui cherchent à créer la confusion car la démocratie ou la liberté d'expression n'est pas la remise en doute des capacités du pouvoir actuel et ses institutions à protéger la Constitution et le peuple, notamment qu'aujourd'hui, les politiciens les plus " chevronnés " se dérobent alors que les certitudes les mieux établies se profilent à l'horizon pour le dénouement de la crise. Le discours politique, les tiraillements et les remous qui apparaissent et où transparaît, épisodiquement une certaine fuite en avant ne sont pas faits pour aller de l'avant tant certains scrutent, comme sur un jeu d'échecs, le positionnement de l'autre afin de spéculer sur les suites… Il en résulte une personnalisation excessive de la crise, de la vie politique, et aussi une sorte de paralysie de l'action commune de sortie de crise.