Au moment où le mouvement populaire escalade son 19e vendredi consécutif de contestation, la plupart des questions sont toujours en souffrance et jusqu'à preuve du contraire il n'y a pas d'alternative crédible et avantageuse pour une solution à la crise qui soit consensuelle. C'est pourquoi, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah ne cesse d'appeler à la sagesse, la mobilisation autour d'un point de départ mettant fin à cette impasse politique, la préservation de la cohésion nationale et aussi que tout le monde se conforme à la loi fondamentale du pays pour cette sortie de crise, enfin que tout le monde se prépare ensemble afin que l'élection présidentielle à venir puisse se tenir dans les plus brefs délais dans la paix politique, dans la sérénité et dans la transparence la plus totale. Cela impose de fait la naissance d'un consensus national qui devrait prévaloir sur les pistes de sortie de crise, les voies à emprunter pour l'amorce du dialogue et ainsi parvenir à mettre fin définitivement aux suspicions qui demeurent tendues dans le champ politique, suspicions encore présentes dans le cœur du citoyen. Une sorte de déchirure causée par des turpitudes et par des ambitions démesurées de certains ; face à tout cela, le Haut commandement de l'ANP tient à privilégier l'unique solution qui s'offre désormais à tout le monde pour sortir de cet engrenage politique : la voie du dialogue passe nécessairement par l'impératif de la solution de crise afin d'atteindre les seuils de la légitimité constitutionnelle pour pouvoir ensuite démarrer sur une base solide et une logique correcte et judicieuse pour remettre les choses en ordre et hisser l'Algérie au rang qui lui sied parmi les nations. C'est là une priorité sur laquelle le vice-ministre de la Défense nationale insiste. " Aussi, nous attendons de notre peuple à travers tout le pays, voire à travers chaque parcelle de la terre bénie d'Algérie, qu'il voit chaque étape que nous franchissons, chaque voie que nous empruntons, chaque parole que nous prononçons, chaque direction vers laquelle nous nous dirigeons et chaque démarche que nous adoptons. Nous, au sein de l'Armée Nationale Populaire, attendons de notre peuple une compréhension qui s'élève à la hauteur du degré de confiance qui relie le peuple à son armée. Celui qui considère l'authentique Algérie, pour laquelle se sont sacrifiés des millions de Chouhada, comme sa principale destination, rencontrera sans nul doute en cette voie judicieuse la grande majorité du peuple algérien authentique ", a mis en exergue, M. Ahmed Gaïd Salah dans son allocution d'orientation jeudi à l'Académie militaire de Cherchell. Il y a de fait l'absolue nécessité d'engager l'Algérie, sur les sentiers de l'Etat de droit. Le dialogue direct s'impose de lui-même dès lors que le vice-ministre de la Défense nationale est là, a-t-il affirmé, pour garantir la solution adéquate à la crise, la meilleure façon d'ouvrir la voie au règlement politique et consensuelle de la crise qui n'a que trop duré. Malheureusement, le Haut commandement de l'ANP est à l'heure actuelle, la cible préférée d'attaques diverses dans le débat politique de sortie de crise. Des attaques qui sont semées " par ceux qui ne connaissent pas le chemin de la sérénité et qui ne savent agir avec et se comporter avec dévouement et loyauté ; ceux-là mêmes qui voient en chaque action sérieuse et dévouée envers la patrie une atteinte à leurs intérêts et aux intérêts de leurs maîtres ". (Dixit A. Gaïd Salah). C'est aussi en grande partie parce que l'ANP tient à accompagner le peuple dans ses revendications légitimes. L'opinion publique a le sentiment que le durcissement de ton du chef d'état-major de l'ANP a ses raisons politiques et sécuritaires alors que certains brandissent l'épouvantail de la division de la nation, le cas échéant, l'endoctrinement de la jeunesse à des desseins graves et dangereux en vue d'interrompre toute initiative de sortie de crise et de retour à la normale. La multiplication des offres de sortie de crise très éloignées l'une de l'autre, éparpillées selon les tendances politiques est vue par certains observateurs comme un acte politiquement infâme. Y aura-t-il des raisons politiciennes qui sous-tendent ces propositions disparates. Ces questions, et bien d'autres appellent des réponses. Non seulement dans l'optique de compromis, mais aussi dans celle de la future élection présidentielle pluraliste. Or, la raison la plus déterminante de la diversité des solutions à la crise est exactement la même que celle qui a poussé certains à rejeter la solution constitutionnelle. Qu'arrivera-t-il une fois le vide constitutionnel consommé ? C'est-à-dire un recul en arrière conduisant à revenir aux conditions d'existence politique, économique et sociale des années 9O, aux conditions d'existence qui avaient cours dans le pays avant l'avènement du mouvement citoyen. Si la classe politique, les personnalités et la société civile ne veulent plus courir ces risques, chacun selon ses responsabilités devra immédiatement décider la planification sérieuse du dialogue en prévision de l'avenir urgent de l'Algérie. Le Haut commandement de l'ANP offre en toute bonne foi des garanties en ce sens. Du point de vue purement national, l'intérêt de la patrie. C'est là un atout à exploiter. L'impératif du dialogue constructif étant affirmé par le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah et le vice-ministre de la Défense nationale, M. Ahmed Gaïd Salah ; une interpellation adressée à tous les acteurs pour l'amorce de ce dialogue dans l'ambition de dépasser les divergences et les contradictions. Il s'agit aussi de juguler les pesanteurs du régime défunt et de l'opposition qui sont encore perceptibles et expliquent jusqu'ici le désenchantement et la morosité du climat politique actuel. Le dialogue est maintenant possible, si la réponse aux revendications du peuple est engagée. C'est à ce prix seulement que la solution adéquate à la crise émergera et favorisera l'unité nationale, la stabilité du pays et la naissance d'une nouvelle ère républicaine.