Le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah dans le discours adressé à la nation à l'occasion de la Fête de l'Indépendance et de la Jeunesse a dévoilé les grandes pistes à la sortie de la crise politique que vit actuellement le pays. Il a mis l'accent fort dans ses paroles afin de créer le déclic salutaire pour réussir la phase à venir, notamment l'élection présidentielle. En somme, concilier l'inconciliable à travers un dialogue constructif. Une autorité consensuelle au sens politique le plus large, qui a beaucoup de chance de faire l'unanimité pour réussir. Comment envisager d'organiser ce dialogue, alors que certains ne sont pas d'accord sur les préalables les plus élémentaires de sortie de crise ? ; La réponse du chef de l'Etat a été l'appel à une " intelligence collective pour trouver ensemble les solutions qui nous permettront de transcender collectivement les écueils de cette étape cruciale de notre Histoire et de construire les consensus nécessaires à la tenue d'une élection présidentielle répondant aux conditions d'objectivité, d'impartialité et de transparence ". Le discours du chef de l'Etat a sans doute brisé le flou dans lequel se trouvaient l'Etat et la classe politique, l'opposition en particulier et qui a souvent affaibli les rapprochements entre les deux camps. C'est donc un message de grande confiance sans aucune arrière-pensée politique. C'est d'ailleurs, un doute qui a pesé avec plus de préjugés sur l'ensemble du climat politique ; En effet, Abdelkader Bensalah a assuré que l'élection présidentielle sera entourée des garanties requises, " reste la seule solution démocratique viable et raisonnable et ma conviction est que seul un président de la République issu d'une élection incontestable, aura, en effet, toute la confiance et la légitimité nécessaires et toutes les prérogatives requises pour concrétiser l'aspiration profonde au changement, satisfaire l'ensemble des revendications populaires légitimes et entreprendre les réformes profondes dont le pays a crucialement besoin. Une nouvelle phase de recherche de base solide pour sortir de l'impasse présente se profile à l'horizon, présage à la stabilité du pays. On peut croire que les choses seraient différentes cette fois. Démocratie et dialogue pour un consensus national de sortie de crise sont en train d'être un mot important dans le vocabulaire du pouvoir actuel qui croit forcément au changement. C'est peut-être un nouveau climat politique apaisé et doux qui pointe le bout du nez et cela en considération du contenu du message de M. Abdelkader Bensalah adressé à la nation mercredi dernier. Quels que soient les sentiments politiques des uns et des autres que pouvaient nourrir à l'égard du pouvoir actuel, quels que soient la nature des divergences, points de vue, le tout serein qui a enveloppé le discours du chef de l'Etat, et les garanties données pour arriver à construire ensemble une solution consensuelle à la crise sont un gage qui reflète le souci primordial de venir à bout des obstacles et des difficultés et de venir à bout de cette profonde crevasse politique et même économique et sociale dans laquelle s'est engouffré le pays.et ainsi à mobiliser tous les efforts pour satisfaire aux revendications populaires. Comment peut-on reconnaître le bien-fondé des assurances et des garanties avancées par M. Abdelkader Bensalah. En levant le voile sur le déblaiement de la voie au dialogue il a tout d'abord fait appel à l'intelligence collective pour trouver et construire ensemble les solutions qui permettent de transcender collectivement les écueils de cette étape cruciale de l'Histoire et de " construire les consensus nécessaires à la tenue d'une élection présidentielle répondant aux conditions d'objectivité, d'impartialité et de transparence ".Et d'un ton rassurant, le chef de l'Etat et afin d'éviter toute interprétation et de dissiper tout malentendu a déclaré ; " L'Etat dans toute ses composantes, y compris l'Institution militaire, ne sera pas partie prenante à ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus. Il se contentera de mettre tous les moyens matériels et logistiques à la disposition du panel de personnalités, qui décidera lui-même des modalités de son fonctionnement. Sous la conduite de ce panel, les participants au dialogue auront la liberté de discuter et de débattre des conditions à réunir pour garantir la crédibilité du scrutin et aborder l'ensemble des aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, y compris le déroulement du calendrier électoral, ainsi que les mécanismes de son contrôle et de sa supervision. Ce dialogue doit revêtir le caractère le plus inclusif possible. Le panel des personnalités pourra inviter toute partie qu'il estime utile à la conduite de sa mission et à la réalisation de son objet, notamment les partis politiques, la société civile, les organisations socioprofessionnelles, les personnalités nationales, y compris celles émanant du mouvement populaire, pour consigner leurs propositions, avis et propositions ". Le chef de l'Etat a expliqué que ce dialogue, qui devra nécessairement se concentrer sur l'unique objectif stratégique qui constitue l'organisation de l'élection, " élection qui devra se tenir à une date plus rapprochée possible, se déroulera de toute évidence dans le cadre de la Constitution qui impose la préservation de l'Etat, le respect des Institutions et la prévalence de l'intérêt supérieur de la Nation. Parmi les garanties qu'offre l'Etat, M. Abdelkader Bensalah a mis l'accent sur le rôle que doit s'assigner l'organe ou l'autorité électorale indépendante à mettre en place, " qui aura pour mandat d'organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses étapes, sera au centre des discussions. Il s'agira de débattre et d'arrêter la configuration de cette entité et de fixer ses missions et attributions, son mode d'organisation et de fonctionnement ainsi que sa composante, y compris éventuellement, les personnalités consensuelles devant la diriger. Sachant qu'elle pourrait prendre en charge les prérogatives de l'administration publique, en matière électorale, elle sera appelée à intervenir sur tout le territoire national et aura, en conséquence, des démembrements au niveau des wilayas, des communes et des circonscriptions électorales de notre communauté à l'étranger… ". Selon toujours, le chef de l'Etat, la mise en place de cet organe nécessitera l'adoption d'une loi spécifique, ainsi que l'adaptation, en conséquence, du dispositif législatif et réglementaire, notamment la loi électorale,"qu'il conviendra de réviser pour y introduire toutes les garanties, à même de faire en sorte que ce scrutin puisse répondre à toutes les exigences d'impartialité, de régularité et de transparence. Comme il sera également nécessaire d'examiner l'articulation entre cet organe qui sera créé et la Haute instance indépendante de surveillance des élections, prévue par la Constitution, dont il est possible de revoir la composition. L'Etat fera en sorte que les recommandations et les textes issus de ce processus de dialogue soient pris en compte. De même qu'il fera en sorte que toutes les conditions matérielles et logistiques soient réunies pour permettre au dialogue de commencer au plus tôt et de se dérouler dans un climat empreint de calme et de sérénité ". Donc il ne peut s'agir que d'une option démocratique directe. Un événement historique car cette fois c'est l'Etat qui donne les garanties de la sortie de crise et répond en quelque sorte aux exigences de la classe politique et aux revendications populaires pour le changement. La question ? C'est-là, en effet, où réside le secret de l'étape actuelle avec de bons sillons politiques qui permettent au pays de s'ouvrir sur la modernité politique et démocratique. Pour autant qu'on discerne sur le discours du chef de l'Etat, il a eu des mots d'éloges pour le peuple algérien en soulignant : " Voilà plusieurs mois que notre valeureux peuple a pris sur lui de forcer la marche de l'Histoire et de revendiquer haut et fort, mais de façon pacifique, un changement de mode de gouvernance et l'avènement d'une nouvelle ère fondée sur le respect des principes démocratiques, de l'Etat de droit et de la justice sociale. Cette aspiration légitime au changement a été pleinement entendue et se trouve désormais au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et en tête des préoccupations de l'Etat… ".Utilisant souvent le mot sagesse et l'intelligence collective, M. Abdelkader Bensalah espère mener ses prérogatives constitutionnelles sur une large compréhension de toute le monde pour obtenir ensemble le quitus de sortie de crise et où seul le peuple décidera.