Le chef de l'Etat par intérim propose un panel de personnalités indépendantes pour mener un dialogue sur l'organisation de l'élection sans la participation de l'institution de l'Etat, y compris l'Armée. Pour convaincre de la bonne foi des autorités à organiser une présidentielle répondant aux "exigences d'impartialité, de régularité et de transparence", le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a détaillé, lors d'un discours à la nation prononcé hier, à l'occasion de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse, son offre politique qu'il a eu déjà à soumettre aux Algériens. Il propose un dialogue inclusif qui sera mené par un panel de personnalités crédibles et non partisanes, tout en promettant un retrait de l'Etat de l'organisation du prochain processus électoral. "Le processus de dialogue qui sera lancé incessamment sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale", a-t-il soutenu. "Des personnalités qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle, les rendant éligibles à l'accomplissement de cette noble mission et qui seraient de nature à les aider à conduire et à faciliter ce dialogue." Ce panel de personnalités aura toute latitude, a assuré M. Bensalah, d'"inviter toute partie qu'il estime utile à la conduite de sa mission et à la réalisation de son objet, notamment les partis politiques, la société civile, les organisations socioprofessionnelles, les personnalités nationales, y compris celles émanant du mouvement populaire, pour consigner leurs positions, avis et propositions". De plus, a-t-il précisé, les participants à ce dialogue jouiront de "la liberté de discuter et de débattre des conditions à réunir pour garantir la crédibilité du scrutin et aborder l'ensemble des aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection, y compris le déroulement du calendrier électoral, ainsi que les mécanismes de son contrôle et de sa supervision". Mieux encore, ce dialogue débouchera, a-t-il souligné, sur la mise en place d'une "autorité électorale indépendante" qui aura pour mandat d'"organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses étapes". Pouvant "prendre en charge les prérogatives de l'administration publique, en matière électorale", cet organe aura toute latitude d'"intervenir sur tout le territoire national et aura, en conséquence, des démembrements au niveau des wilayas, des communes et des circonscriptions électorales de notre communauté à l'étranger". Et au chef de l'Etat de promettre aussi l'"adoption d'une loi spécifique" et l'"adaptation, en conséquence, du dispositif législatif et réglementaire, notamment la loi électorale, qu'il conviendra de réviser pour y introduire toutes les garanties (…)". Pour le chef de l'Etat, il est "urgent" et "nécessaire" d'engager le processus du dialogue pour, a-t-il expliqué, "parvenir aux formules consensuelles nécessaires sur l'ensemble des questions en rapport avec l'élection présidentielle" et permettre au pays de "recouvrer au plus vite sa normalité politique et institutionnelle, qui le mettrait en position de faire face aux incertitudes économiques et sociales et aux menaces qui pèsent sur notre sécurité nationale du fait d'un environnement extérieur particulièrement complexe". Ce qui, à ses yeux, exige de tout un chacun de "mettre de côté les calculs marginaux et les exigences irréalistes qui sont de nature à prolonger la situation actuelle et d'entraîner notre pays dans une situation de vide constitutionnel, source d'incertitude et d'instabilité".