L'information rapportée par le journal moscovite "Kommersant", il y a quelques jours, faisant état d'un prétendu brouillard qui entourerait, ces derniers temps, les relations bilatérales entre Moscou et Alger, frise décidément la rumeur, voire l'intox. En effet, en l'espace de quelques jours, de nouveaux développements viennent d'être enregistrés au chapitre de la coopération algéro-russe, et ce, en apportant un démenti catégorique aux scénarios d'un prétendu différend concernant la concrétisation des contrats d'armement signés entre les deux pays. Quelques semaines seulement après la confirmation de la décision prise par la partie algérienne de renvoyer les Mig 29 livrés par Moscou selon un contrat d'armement signé à l'issue de la visite officielle à Alger effectuée en décembre dernier par le désormais ex-président russe, Vladimir Poutine, le quotidien "Kommersant" a fait état d'un sentiment de mécontentement qui serait en voie de gagner les relations bilatérales entre les deux pays. Mais, sans tarder, Alger autant que Moscou, ont fait preuve d'un climat orné de la volonté des deux parties d'aller de l'avant dans leur rapprochement mutuel, plutôt que de céder devant la polémique et les divergences commerciales. Cette tendance, en tout cas, vient d'être confirmé par l'information dont a fait état, avant-hier, l'agence de presse russe, Ria Novosti, qui a affirmé que le constructeur aéronautique Irkout a annoncé avoir livré à l'Algérie deux chasseurs polyvalents Su-30MKA. "Il s'agit d'un premier lot d'avions livré en ce début d'année à l'armée de l'air algérienne". Avec davantage de précisions, la même source a expliqué que "les chasseurs seront livrés en kit pour être assemblés et testés sur le terrain avant d'être remis au client", avant d'ajouter que cette livraison entre dans le cadre d'un "contrat portant sur la fourniture de 28 chasseurs de la famille Sukhoi qui avait été signé en 2006 lors de la visite à Alger de Vladimir Poutine". Ceci au moment où, l'année dernière, Irkout avait déjà livré à l'Algérie quatre chasseurs polyvalents Su-30MKA. Au-delà des détails sur les caractéristiques techniques et les avantages qu'offrent les équipements que le fournisseur russe vient de livrer à l'Algérie, les spécialistes qui suivent de près l'évolution des relations entre l'Algérie et la fédération de Russie ont évacué, dès le départ, tout éventuel conflit qui surgirait entre les deux capitales pour un malentendu commercial de quelque nature qu'il soit. En effet, Alger et Moscou ont développé, depuis toujours, des relations de coopération stratégiques qui dépassent bel et bien le stade du " business ". Pour ne pas aller dans les tréfonds de cette coopération stratégique, il suffit de rappeler l'engagement pris en commun par la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et son homologue russe, Gazprom, ayant trait à l'adoption de la même position pour la régulation du marché mondial du gaz, et ce, à travers la maturation du futur projet d'une "Opep du gaz". Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lui-même a confirmé la semaine dernière que la préparation de la mouture finale de ce projet a été confiée à Gazprom. Un projet auquel l'Algérie adhère d'emblée, d'ailleurs. D'autres engagements confirmant la solidité des relations entre les deux pays peuvent être cités et cela a permis, en revanche, aux analystes de conclure à l'unanimité que les relations algéro-russes sont tellement stratégiques qu'elles ne peuvent en aucun cas être affectées par un différend typiquement commercial.