Ces contrats devraient être «définitivement approuvés» après la visite de M.Poutine à Alger. Moscou a effacé, hier, la dette de l´Algérie vis-à-vis de la Russie, estimée à 4,7 milliards de dollars, selon un document signé lors de la visite à Alger du président russe Vladimir Poutine, ont annoncé les agences russes. Un montant qui représente environ 25% de la dette totale extérieure algérienne. auparavant la presse moscovite a fait état jeudi, de divergences entre les parties algériennes et russes concernant les contrats d'armement, soulignant qu'«Alger et Moscou sont en négociations difficiles sur des ventes d'armes russes à l'Algérie, en échange d'un effacement de la dette algérienne», d'où «l'écourtement de la visite du président Vladimir Poutine à Alger». Parmi les raisons avancées, ici et là, on a parlé du problème de la convertibilité du rouble que la Russie souhaiterait situer à hauteur de l'euro. Des contrats qui portent, selon la presse russe, sur la vente de 40 chasseurs Mig-29, 28 chasseurs Soukhoï-30MK, 16 avions d'entraînement et de combat Yak-130, huit systèmes de missiles sol-air S-300 PMU et près de 40 chars T-90 «ont pratiquement été paraphés», a annoncé une source proche de la société russe Rossoboronexport chargée des exportations d'armes, citée par le quotidien financier russe Vedomosti. Selon Vedomosti, ces contrats qui portent sur 4 milliards de dollars devaient être «définitivement approuvés», après la visite de M.Poutine à Alger. Il s'agirait alors «du plus grand contrat militaire conclu par la Russie post-soviétique», a souligné un expert du Centre d'analyse des stratégies et technologies, Dmitri Vassiliev. Pour le quotidien russe Kommersant, la Russie a promis d'effacer la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars si l'Algérie s'engageait à signer ce contrat. Mais le journal fait état de «complications» survenues lors des négociations russo-algériennes. Selon le quotidien, le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine qui s'était rendu à Alger la semaine dernière n'a pas réussi à obtenir la signature de documents confirmant l'engagement des Algériens à acheter des armements russes. Cette nouvelle a provoqué «l'irritation à Moscou» et la décision d'abréger la visite de M.Poutine «de deux jours à six heures», écrit Kommersant. La présidence algérienne avait annoncé mercredi que la visite du président russe en Algérie, initialement prévue à partir de jeudi, était reportée de 24 heures. C'est vraisemblablement le second plus gros contrat d'armement que l'Algérie conclu avec la Russie depuis avril 2001 lorsque le président Bouteflika visita Moscou la première fois. Une série de contrats de livraisons d'armes d'un montant de 2,5 milliards de dollars dans le cadre de l'accord de partenariat stratégique avait été signé au Kremlin (Moscou) entre Vladimir Poutine et Abdelaziz Bouteflika, rapportait à l'époque le quotidien arabophone Al Hayat basé à Londres. Le quotidien, qui citait des sources militaires russes, indiquait que la transaction a été finalisée lors de la visite, du 27 au 29 mars à Alger, d'une délégation militaire russe de haut rang conduite par le général Léonid Ivachov, directeur des relations internationales au ministère russe de la Défense. Les contrats ont porté sur des livraisons d'avions de combat, des systèmes de défense aérienne, des équipements militaires pour l'armée de terre et la marine. Il est prévu également que la Russie se charge de la maintenance et la réparation de l'armement militaire algérien acquis au temps de l'ex-Union soviétique. C'était bien la première importante transaction entre Alger et Moscou depuis l'éclatement de l'Union soviétique en 1990. La coopération militaire entre les deux pays devait connaître un temps d'arrêt avant d'entamer un recul manifeste. Par cette transaction, les deux pays avaient scellé le retour à la coopération militaire qui prend, cependant, sa pleine mesure, selon les responsables militaires russes. Cette transaction intervient au lendemain de l'annonce d'une livraison au profit de l'Algérie de vingt-deux chasseurs bombardiers de type Sukhoï 24. La Russie devait fournir trois de ces appareils modernisés dans les usines de Napo en Sibérie et dont l'acquisition par l'Algérie fait suite à un contrat d'achat d'une valeur de 180 millions de dollars. Ces bombardiers dotés aujourd'hui d'équipements modernes de haute technologie avaient été opérationnels en Afghanistan et en Tchétchénie (dans le Caucase russe).En novembre 2000, un accord de coopération militaire entre Alger et Moscou avait été signé par le chef d'état-major russe, le général Anatoly Kvachine, et le chef de corps d'armée, le général Mohamed Lamari, au terme d'une visite de quatre jours à Moscou. Principal fournisseur de l'Algérie, la Russie, qui est mise à rude épreuve par une concurrence acharnée dans le domaine du commerce des armes, axe depuis six ans, sur la modernisation de son armement. La high-tech introduite dans ses équipements lui permet aujourd'hui d'exposer ce qu'il y a de mieux dans le commerce mondial de l'armement.