Les Bourses européennes ont terminé en baisse modérée lundi au terme d'une séance peu animée, le rapport sur l'emploi ayant refroidi les espoirs d'un geste d'ampleur de la Réserve fédérale. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,08% (4,53 points) à 5.589,19 points et moins de 30 points séparent le plus haut du plus bas du jour. Le Footsie britannique a cédé 0,05% et le Dax allemand a perdu 0,2%. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,12%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,05%. La hausse nettement plus importante qu'attendu des créations d'emplois aux Etats-Unis en juin, rassurante sur l'état du marché du travail, alimente les doutes sur l'ampleur de la baisse des taux que devrait opérer la Réserve fédérale le 31 juillet. Or ce sont les anticipations d'un assouplissement marqué de la politique monétaire qui avaient permis à la Bourse de New York d'atteindre des niveaux records la semaine dernière. Les marchés ont revu leurs anticipations en matière d'évolution des taux d'intérêt après le rapport sur l'emploi publié vendredi: ils n'estiment plus qu'à 7% la probabilité d'une baisse de taux de 50 points de base fin juillet contre environ 20% il y a une semaine, selon le baromètre FedWatch de CME Group. Les Bourses mondiales pourraient évoluer dans de faibles marges jusqu'à l'audition de Jerome Powell au Congrès mercredi, qui pourrait apporter des indications sur la politique à venir de la Banque centrale américaine. Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge, le Dow Jones reculant de 0,51%, le Standard & Poor's 500 de 0,54% et le Nasdaq Composite de 0,87%. Apple perdait 2,21%, la plus forte baisse du Dow, après un abaissement de recommandation de Rosenblatt, pessimiste sur les performances à venir du fabricant de l'iPhone.
Valeurs Après une ouverture en hausse, Deutsche Bank a fini en repli de 5,39%, sa plus forte baisse en une séance depuis cinq mois, au lendemain de l'annonce d'un plan de restructuration dont l'ampleur devrait se traduire par une nouvelle perte annuelle pour la première banque d'Allemagne. L'indice Stoxx des banques européennes a perdu 1%, la plus forte baisse sectorielle du jour; il avait enchaîné huit séances de hausse et atteint un pic de sept semaines vendredi avec les espoirs d'assouplissement marqué de la politique de la Réserve fédérale américaine et la désignation de Christine Lagarde pour succéder à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). La plus forte baisse du SBF 120 est pour Sodexo (-4,18%), le groupe de restauration collective ayant averti que la perte de certains contrats allait freiner la croissance du quatrième trimestre et du prochain exercice. Plusieurs changements de recommandation ont également animé la tendance avec la dégradation à "vendre" du conseil de Citigroup sur Akzo Nobel (-0,99%) et le relèvement de celui de JPMorgan sur Pirelli (+3,06%) à "surpondérer".
Wall Street finit en baisse La Bourse de New York a fini en baisse lundi, plombée par Apple et Boeing dans un marché qui ne croit plus à un geste fort de la Réserve fédérale sur ses taux d'intérêt à la fin du mois. L'indice Dow Jones a cédé 115,98 points, soit 0,43%, à 26.806,14 et le S&P-500, plus large, a perdu 14,46 points ou 0,48% à 2.975,95, s'éloignant encore de son record de 2.995 points atteint mercredi dernier à la veille du jour férié de l'Independence Day. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 63,41 points (0,78%) à 8.098,38. En l'absence d'indicateurs, les investisseurs ont continué de réagir à la statistique meilleure que prévu des créations d'emplois publiée vendredi, qui a remis en cause leurs anticipations en matière de baisse des taux. Selon le baromètre FedWatch de CME Group, la probabilité d'une baisse de taux d'un demi-point à la fin du mois n'est plus que de 8%, contre environ 20% il y a une semaine, alors que celle d'un assouplissement d'un quart de point se monte désormais à 92%. "Les chiffres de l'emploi donnent l'impression qu'il n'y a pas besoin de baisser les taux, et pourtant l'activité industrielle marque le pas", commente John Carey, chez Amundi Pioneer Asset Management à Boston. Dans ce contexte, les intervenants attendent l'audition semestrielle du président de la Fed, Jerome Powell, mercredi et jeudi au Congrès. La banque centrale publiera en outre mercredi le compte rendu de sa dernière réunion monétaire de juin, la suivante étant programmée pour les 30 et 31 juillet. Chris Larkin, responsable du trading chez E*TRADE Financial, dit n'attendre rien de marquant de l'audition de Jerome Powell mais estime qu'une surprise avec la statistique de l'inflation de juin, publiée jeudi, pourrait en revanche faire bouger le marché. Les investisseurs se positionnent aussi pour le début des publications de résultats du deuxième trimestre, à partir de la semaine prochaine. Les bénéfices des sociétés du S&P 500 sont pour l'instant prévus en repli de 0,1% sur un an, selon les estimations d'analystes compilées par Refinitiv IBES. Les volumes sont restés peu étoffés avec 5,74 milliards d'actions qui ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 6,77 milliards sur les 20 dernières séances.
Valeurs Apple a cédé 2,06%, la plus forte baisse du Dow Jones, après un abaissement de recommandation de Rosenblatt Securities qui conseille désormais de vendre la valeur en prédisant une détérioration des fondamentaux du fabricant de l'iPhone dans les six à 12 prochains mois. Boeing, en repli de 1,33%, a également pesé sur la tendance dans la crainte que l'annulation d'une commande de 737 MAX par la compagnie saoudienne flyadeal n'amène d'autres acheteurs à en faire de même, l'appareil n'étant pas près de reprendre les airs après avoir été interdit de vol à la mi-mars. General Electric, dont les moteurs produits par sa coentreprise CFM avec le français Safran équipent entre autres le 737 MAX, est retombé de 2,86% après un rebond de 17% depuis la mi-avril. Six des 11 grands indices sectoriels S&P 500 ont fini en repli, la plus forte baisse étant pour les matériaux (-1,06%).
Taux Le rendement des Treasuries à 10 ans a fléchi de moins d'un demi-point de base à 2,039% après avoir atteint vendredi un plus haut d'une semaine à 2,068%, dans de faibles volumes qui avaient amplifié la réaction du marché. L'écart de rendement entre les obligations à deux et 10 ans s'est resserré jusqu'à 14,9 points de base contre 16,9 vendredi soir. "Dire que le marché est en mode d'attente avant l'audition de Powell mercredi serait un euphémisme", commente Ian Lyngen, responsable de la stratégie taux chez BMO Capital Markets.
Changes Le dollar est resté soutenu après le rapport mensuel sur l'emploi qui éloigne la perspective d'un geste agressif de la Fed sur ses taux. L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de six devises de référence, a grignoté 0,11% à 97,395, proche de son plus haut de trois semaines de 97,443 atteint vendredi. L'euro/dollar a abandonné 0,13% à 1,1209 et le dollar s'est apprécié de 0,25% contre le yen, à 121,90. Du côté des devises émergentes, la livre turque a perdu 1,9% face au dollar en réaction au limogeage, samedi, du gouverneur de la banque centrale Murat Cetinkaya. Avec la hausse de la devise américaine, l'or a faibli de 0,33% sur le marché au comptant, juste sous les 1.395 dollars l'once.
Émergents La livre turque est tombée en séance à un creux de plus d'une semaine, à 5,793 pour un dollar, après le limogeage samedi du gouverneur de la banque centrale turque, Murat Cetinkaya, remplacé par le vice-gouverneur Murat Uysal, considéré comme plus accommodant. L'indice BIST de la Bourse d'Istanbul a perdu 0,94%, pénalisé par la baisse des valeurs bancaires.
Tokyo finit indécise La Bourse de Tokyo a fini sur une note indécise mardi, une tendance qui persiste car les investisseurs veulent se faire une idée plus précise des intentions de la Réserve fédérale et de l'évolution des perspectives de croissance mondiale.L'indice Nikkei a gagné 0,14% à 21.565,15 points et le Topix, plus large, a cédé 0,22% à 1.574,89 points. Le Nikkei est coincé dans une fourchette de 21.500 à 21.800 depuis le début du mois. L'indice de volatilité du Nikkei (-0,69%), qui mesure les anticipations de volatilité des investisseurs sur la base des prix des options, est tombé à un plus bas d'un an et demi.