Instauré la sécurité et la paix dans le continent noir, est l'objectif majeur tracé par la volonté de ses pays de conjuguer leurs efforts, afin d'installer des mécanismes qui peuvent contribuer dans la lutte contre la criminalité et la violence de tout genre. C'est dans cette perspective que les travaux de la réunion marquant l'entrée en vigueur de la Convention portant création de l'Organisation des gendarmeries africaines (OGA) ont pris fin jeudi, à Dakar par la décision de mettre en place trois bureaux sous-régionaux. Selon le communiqué final adopté par les délégations participantes, il s'agit du bureau Afrique du Nord avec siège à Alger, regroupant l'Algérie, la Mauritanie, le Mali et d'autres pays de la région après ratification de la Convention de l'OGA. Le bureau de l'Afrique de l'Ouest avec siège à Abidjan. Ce bureau regroupera la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Cameroun et d'autres pays se trouvant dans la même région après ratification, tandis que le bureau Afrique Centrale, de l'Est et de l'Océan Indien, il sera domicilié à Libreville et regroupera le Gabon, le Cameroun, la République Centrafricaine, Madagascar et d'autres pays de la région qui ratifieront la Convention relative à l'OGA. La réunion a également demandé de “promouvoir la formation des personnels axée principalement sur les préoccupations sécuritaires africaines” et “d'intensifier les échanges d'informations criminelles entre les Etats membres”. Les directeurs généraux et hauts commandants des gendarmeries africaines ont demandé aux bureaux sous-régionaux de mener une réflexion sur la “standardisation de la formation, la coopération policière et le maintien de la paix” et aux Etats membres de l'OGA de “renforcer les capacités de gestion des crises dans le cadre du maintien de la paix”. En outre, les participants ont noté avec “satisfaction” la volonté exprimée par la gendarmerie royale du Maroc d'adhérer à l'OGA et accepté la candidature de ce pays pour abriter la quatrième session de l'Organisation. En effet, la rencontre de Dakar a été également marquée par l'installation du secrétariat exécutif pour un mandat de trois ans. Quant à la durée du mandat du président, assuré actuellement par le Sénégal, elle est d'un an. De l'avis des participants la mise en place de l'OGA a “une grande importance”, et est la première organisation qui affiche une volonté et une ambition d'être “un espace d'échange africain sur des questions sécuritaires qui touchent le continent”. “L'OGA se veut un cadre pour apporter des solutions adaptées aux spécificités et aux préoccupations du continent africain”. Cependant, les bureaux sous-régionaux seront “les centres catalyseurs de coopération entre les gendarmeries africaines”. Ces bureaux permettront “ d'examiner des problèmes sécuritaires régionaux et favoriser les échanges d'informations entre les Etats membres et consolider le dispositif sécuritaire entre les pays de la région” , ont indiqué des délégués qui ont, par ailleurs, souligné que “les expériences de chaque région vont être débattues dans l'espace qu'offre l'OGA au niveau central selon des thématiques précises”. “La gendarmerie est un corps qui contribue au maintien de la paix, ce qui peut faire d'elle une force d'attente pour intervenir dans le cadre africain”, ont expliqué les participants qui ont fait savoir que l'OGA a aussi l'ambition d'être “une force de propositions pour le traitement des problèmes sécuritaires africains et préconiser des solutions”. Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cap vert, Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo ont pris part à la réunion de Dakar. L'Algérie a été représentée par une délégation conduite par le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila ; ce dernier, qui s'exprimait en marge des travaux de la réunion, a affirmé que “la mise en place de l'OGA va nous permettre de faire un grand pas en matière de formation du personnel, ainsi que dans le domaine opérationnel pour lutter efficacement contre la criminalité sous toutes ses formes”. “Une criminalité transfrontalière qui se développe de plus en plus et à laquelle nous devons faire face. C'est là l'un des objectifs majeurs de l'OGA”, a-t-il souligné. Pour rappel, l'idée de la création de l'OGA a été lancée en octobre 2001 à la faveur de la tenue, à Dakar, d'un colloque sur “Le maintien de la paix et le respect des libertés publiques”, alors que la Convention portant création de cet organisme a été adoptée en avril 2003.