Le fléau des chèques sans provisions se poursuit, ce qui encourage de plus en plus les détournements de fonds. En effet, les chèques sans provisions avoisinent la centaine chaque année. Ce sont pas moins de 150 milliards de DA de chèques sans provisions qui risquent de se renouveler cette année encore, comme ce fut le cas en 2005. Le fléau aide à élargir le cercle des opérations commerciales informelles. Les banques déclarent la guerre au mauvais client. Des mesures drastiques ont été mises en place pour mettre un terme aux pratiques frauduleuses liées à l'émission de chèques sans provision. Cela concerne en particulier, le nouveau système de paiement électronique introduit dans le cadre de la réforme du secteur bancaire qui vise a ''verrouiller" toutes les pratiques douteuses. Il semblerait que les banques se sont donné le mot en décidant de sanctionner les fraudeurs. Le dispositif de paiement de masse par télécompensation, mis en œuvre depuis la mi-mai et le système de règlements en temps réel des gros montants (ARTS) lancé en février dernier sont boostés par un autre ''tour de vis'' susceptible de lutter contre cette forme de délinquance financière. Mais, en vain, les chèques sans provision circulent encore . Il est reproché au système de rejeter plusieurs chèques à l'apparence normale. Au lieu d'accélérer les paiements, il est en train de faire le contraire. Les clients des banques font, en effet, état d'un système "sans pitié" pour les chèques. Les banquiers tentent de minimiser l'ampleur des difficultés rencontrées par le nouveau système. La télé-compensation des chèques constitue, également une arme efficace contre les signataires de chèques sans provision. Son entrée en application a automatiquement mis en marche la Centrale des impayés, alimentée par les informations envoyées, instantanément, par les banques. "Cette centrale, explique M. Benkhalfa, compte les incidents de paiement. Après trois incidents, le client est interdit de paiement et de chéquier pour une période donnée". La télécompensation des chèques et l'utilisation obligatoire, à partir de septembre, du chèque dans les transactions commerciales de plus de 50 000 DA, devraient réduire, considérablement, l'économie informelle qui représente 40% de l'activité économique du pays. Mais les barons de l'économie informelle peuvent encore profiter des difficultés rencontrées par la télé-compensation des chèques et d'un report probable du retour du chèque dans les transactions commerciales. A travers sa déclaration au journal El Khabar, le président de l'Union des investisseurs algériens, M. Abdelwahab Ben Zaïm a affirmé " que le problème des chèques sans provision peut être résolu à travers des décisions judiciaires sévères ", il ajoute que " la circulation de chèques doit se faire dans la transparence et dans le respect des lois des opérations économiques et commerciales ". Il a déclaré aussi, " que les autorités encouragent ce phénomène en annulant le paiement par chèque des transactions de plus de 50 000 DA. Aussi, l'Etat doit pénaliser le commerçant qui a un délit de chèques sans provision et le sanctionner. Enfin, le marché informel constitue une vraie passerelle pour les chèques sans provision.