A Washington les 12 et 13 avril, le Comité monétaire et financier international du FMI et le Comité du développement, forum conjoint de la Banque mondiale et du FMI, se réunissent pour faire le point sur les activités de ces deux institutions. Les Conseils de gouverneurs du FMI et de la Banque se réunissent en séance plénière uniquement lors des assemblées annuelles, qui se tiennent en automne. Rappelons que les réunions de mai 2007 avait à l'ordre de jour la crise sur les marchés financiers et l'économie mondiale. le FMI prévoit en effet une croissance en baisse en 2008 dans le monde, et surtout aux Etats-Unis, à cause des conséquences de la crise sur les marchés financiers. Mais la question de la réforme du FMI sera en arrière-plan de la réunion. L'organisation est en effet en pleine crise d'identité. Sa fonction d'aide aux pays en difficulté financière en échange de politiques économiques drastiques, est de plus en plus contestée. On a, par ailleurs, peu entendu le FMI sur la crise financière de cet été où la politique des changes qui pose problème (notamment avec la monnaie chinoise accusée d'être dépréciée) alors que le FMI a un rôle de stabilisateur dans ces domaines. Autre problème, le FMI est confronté à une crise budgétaire très importante. L'agence Standard and Poor vient de révéler une étude indiquant que le FMI avait perdu 110 millions de dollars en un an, et que si ça continuait, ces pertes pourraient doubler en 2008 et mettre en danger l'efficacité de l'institution. Le FMI a bien conscience qu'il faut réformer notamment sur la question d' une meilleure représentation des pays émergents et des pays en développement Créé en 1944, il ne peut plus ressembler à celui de 2007 car le monde a évolué. Parmi les 185 pays représentés, ce sont surtout les Etats-Unis et les pays européens qui disposent de plus de droits de vote, donc de pouvoir. Ainsi, les Etats-Unis ont plus de 16% de droits de vote alors que la Chine dispose de moins de 4% pourtant c'est elle qui entraîne la croissance mondiale. Une réforme a été entamée par Rodrigo de Rato mais le directeur général a quitté ses fonctions à deux ans de la fin de son mandat, en laissant cette tranformation inachevée. Son successeur, Dominique Strauss-Khan a promis de poursuivre cette réforme afin de donner plus de poids à ceux qui n'en n'ont pas. On sait que le risque c'est de voir émerger d'autres institutions, comme la Banque du sud en Amérique latine, qui pourrait concurrencer le FMI tout comme la Banque mondiale.