Serait-il difficile d'approcher les jeunes avec une pensée renouvelée, des approches reformulées, alors que l'heure est plutôt à tenter de prendre l'exacte mesure des problèmes et à en débattre dans un cadre national pour trouver les éléments d'un vrai consensus ? Quel intérêt y aurait-il à noircir assez le tableau pour faire croire à nos jeunes qu'il n'y a plus de place chez eux et qu'il va leur falloir affronter la mort s'il le faut, et bien sûr il le faut, selon les explications qui leur sont données, pour tenter de vivre ailleurs, un ailleurs pourtant qui leur est hostile. Cela ne devrait pas être une fatalité que l'on se dise que nous ne pouvons pas donner l'espoir de rester chez eux aux jeunes qui affrontent la mort en haute mer, ou relancer l'économie, ou animer sainement le champ politique, ou multi polariser le champ syndical. Cela ne peut pas non plus être une fatalité que l'on ne puisse pas faire rupture avec le fait que c'est l'hostilité ou la méfiance à l'égard de l'autre qui génère la stratégie. La première conviction que le traitement existe réside d'abord dans l'existence de tous ces phénomènes. Il faudrait les reconnaître pour ensuite les traiter et se dire que tout de même, dès lors qu'un problème est identifié dans toutes ses composantes, la solution existe obligatoirement car il ne saurait y avoir de problème non résoluble, notamment sur le plan économique et social. Du moins, il s'agit de créer l'espoir pour mobiliser autour d'un programme, car sans donner cet espoir, il ne peut pas y avoir de mobilisation et donc un problème demeurera irrésoluble. Sans leur reconnaissance, aucune équation de résolution des variables ne pourra correctement être posée. Reconnaître ne signifie pas faire l'aveu de son incompétence, mais plutôt de la volonté à résoudre cette équation. Lorsque, par exemple, on met en plan une nouvelle stratégie industrielle, c'est d'abord parce que l'on reconnaît que l'on n'en avait, surtout quand le regard est porté sur les indices de régression de la production industrielle. . Mais, peut-on réellement mettre le cap sur la réunion des conditions à solutionner tous les problèmes d'ordre économique et social si certains se plaisent à répéter aux jeunes qu'ils n'ont pas d'avenir chez eux ?