Serait-il difficile d'approcher l'avenir avec une pensée renouvelée, des approches reformulées, alors que l'heure est plutôt à tenter de prendre l'exacte mesure des problèmes et à en débattre dans un cadre national pour trouver les éléments d'un vrai consensus, pour que celui-ci soit réel et non pas fictif ? Le phénomène de la haraga semble ne plus être inscrit dans l'actualité, et il paraît même que les jeunes se soient détournés de cette voie qui pratiquement ne mène pas loin. Cela ne peut pas être une fatalité que l'on se dise que nous ne pouvons pas donner l'espoir aux jeunes de rester chez eux, eux qui affrontent la mort en haute mer, ou relancer l'économie, ou faire aboutir la politique offensive centrée sur la création de l'emploi ou mobiliser la société autour des tâches de développement. Pourquoi, par exemple, ne pas intégrer des débats économiques dans le champ politique afin, au moins, que les partis ne donnent pas l'impression qu'ils se désintéressent de la jeunesse. Par le programme présidentiel qui assure la continuité du processus de développement, il y aura bien d'importantes implications sur les politiques de l'emploi, ne serait-ce qu'avec le programme de la réalisation de l'autoroute qui constitue un immense chantier, une grande œuvre. Pour une fois, ne serait-ce pas l'occasion pour tout le monde de se mobiliser pour en faire accélérer le cours des constructions en dépassant les positions partisanes, ne serait-ce qu'en ce qui concerne les programmes de développement et au nom de l'intérêt général, même s'il ne s'agit que d'une durée limitée dans le temps ? Ne serait-il pas utile, pour une fois au moins, que les syndicats par exemple se penchent sur les politiques à mettre en œuvre pour préserver l'emploi existant, garantir le succès de création de trois millions d'emplois durant ce quinquennat, préserver ceux qui existent, déjà en plus de la lutte menée pour le pouvoir d'achat ? Il est vrai que quand on voit comment des petits villages sont devenus des villes du fait de l'autoconstructions des programmes étatiques de constructions de logements, on en conclut que les revenus sont augmentés de beaucoup ou du moins, on pourrait en tirer cette conclusion. Le parc de voitures a été pratiquement complètement rénové, ce qui quand même ne pouvait pas se faire sans que les populations n'estiment que leurs revenus soient suffisants pour des acquisitions. Cela ne peut pas non plus être une fatalité que l'on ne puisse pas faire rupture avec le fait que c'est l'hostilité ou la méfiance à l'égard de l'autre qui génère la stratégie alors que le succès du développement ne doit pas avoir de coloration politique. Il faudrait bien reconnaître que des obstacles existent sur le chemin du développement de par des phénomènes à identifier, car la première conviction que la sortie de crise économique est possible réside d'abord dans la reconnaissance consensuelle de leur existence, pour ensuite pouvoir les traiter.