Boris Johnson s'est excusé dimanche de n'avoir pas réalisé le Brexit le 31 octobre comme il l'avait promis. Arrivé au pouvoir en juillet en promettant le Brexit " coûte que coûte " au 31 octobre, Boris Johnson avait juré qu'il préférerait être " mort au fond d'un fossé " plutôt que demander un nouveau report. Mais il a dû manger son chapeau et demander un délai jusqu'au 31 janvier, son accord de divorce négocié avec Bruxelles n'ayant pas passé l'épreuve du Parlement. Le chef du gouvernement a exprimé dimanche ses " profonds regrets ". Le dirigeant conservateur a par ailleurs critiqué le président américain Donald Trump, son ami et allié, qui avait jugé jeudi sur les ondes de la radio britannique LBC, que l'accord négocié avec l'Union européenne ne permettait pas de conclure " d'accord commercial avec le Royaume-Uni ". " Je ne souhaite pas dénigrer le président, mais à cet égard, il commet une erreur manifeste. Quiconque regarde notre accord peut constater que c'est un excellent accord ", a déclaré Boris Johnson.
Un nouveau référendum ? Une " folle " proposition du Labour " La raison pour laquelle il est si douloureux d'avoir ce report n'est pas à cause des promesses ou de mon ego ou autre, mais à cause de l'incertitude que cela signifie pour tout le pays. Les entreprises ne peuvent pas faire de prévisions, les familles ne peuvent pas faire de prévisions, les gens ne savent pas quand va avoir lieu le Brexit ", a déploré Boris Johnson. Expliquant redouter davantage de retard si le Labour, principal parti d'opposition, arrivait au pouvoir à la suite des élections du 12 décembre, il a jugé " folle " la proposition de ce parti de renégocier un accord de sortie et de le soumettre au vote des Britanniques. Boris Johnson a aussi déclaré qu'il ne voyait " aucune raison " de prolonger la période de transition après le Brexit au-delà de la date prévue de décembre 2020, estimant que les négociations commerciales " devraient être extrêmement simples ".
Débat en tête-à-tête prévu entre Johnson et Corbyn Boris Johnson et Jeremy Corbyn acceptent un débat en tête-à-tête, programmé le 19 novembre. Trois semaines avant les législatives anticipées du 12 décembre, le Premier ministre conservateur et son rival travailliste vont tenter de convaincre les Britanniques. Le chef du gouvernement, qui compte sur ce scrutin pour retrouver une majorité lui permettant de gouverner, a été approché par le populiste Nigel Farage. Le leader europhobe du "Parti du Brexit", mécontent de l'accord avec Bruxelles, a proposé au Premier ministre britannique de former une alliance avec lui pour les législatives. L'offre a aussitôt été déclinée par Boris Johnson qui a aussi défendu l'accord péniblement négocié avec Bruxelles, dénigré par Nigel Farage. "J'ai exclu un pacte avec tout le monde parce que je ne pensais pas que c'était raisonnable de faire ça, a déclaré Boris Johnson_. Nous sommes fiers de nos croyances, nous sommes fiers de notre Conservatisme."_ Pour les Britanniques qui réclament de rester dans l'Union européenne, les bons scores possibles du camp pro-Brexit de Nigel Farage sont toujours une crainte. Aux élections européennes fin mai, organisées à contrecœur par le Royaume-Uni, le Parti du Brexit de Nigel Farage était arrivé en tête, avec 31,6% des suffrages.