L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ne convoquera pas ses membres avant la réunion ordinaire. C'est ce qu'a affirmé M. Chakib Khelil, président en exercice de cette organisation et ministre algérien de l'Energie et des Mines. En marge de sa participation à Londres à une conférence sur l'avenir de l'industrie pétrolière, M. Khelil a avancé comme argument que “pas un pays n'en a formulé la demande” même si tous les membres de l'Opep prendront part au forum prévu à Rome du 20 au 22 avril. Concernant les cours du pétrole qui continueront de balancer entre 80 et 100 dollars le baril, il affirmera que l'Opep n'a aucune responsabilité dans l'état actuel des cours du pétrole, tout en imputant cette situation à des facteurs exogènes tels que la dévalorisation du dollar qui incite les spéculateurs à investir dans le marché des matières premières et de l'or noir en particulier. M. Khelil, a aussi, évoqué la situation de l'économie américaine et les incertitudes qui entourent le devenir du système bancaire, la sécurité des approvisionnements ainsi que d'autres facteurs d'ordre géostratégique. Sur la question de l'augmentation de la production, M. Khelil constate que le marché est saturé et que les stocks sont à leurs plus hauts niveaux. En outre, le président de l'Opep appelle toutes les parties qui pèsent sur le marché à œuvrer à la stabilisation des marchés financiers, notamment au sein de l'Union européenne. Il a également préconisé une action pour freiner le recul du dollar qui devrait, selon lui, continuer sa dévaluation dans un proche avenir sans manquer d'influer encore sur les cours du pétrole. Dans le même sillage, et en marge de sa participation dans la conférence mondiale des compagnies pétrolières nationales et internationales, dont les travaux prendront fin aujourd'hui, laquelle est, consacrée à l'examen des questions et des défis auxquels les compagnies nationales et leurs partenaires sont confrontés, et ce, avec la participation de célèbres noms de l'industrie pétrolière et gazière, le ministre algérien a contesté les déclarations selon lesquelles la situation actuelle du marché mondial ne s'accommoderait pas de la présence de sociétés pétrolières nationales, en expliquant, preuve à l'appui, que les producteurs sont en droit de “préserver les intérêts nationaux en exploitant les ressources en gaz et en pétrole en utilisant les moyens qui leur conviennent le mieux” Par ailleurs, le président de l'Opep a mis en avant l'évolution des relations entre les sociétés pétrolières nationales et les grandes compagnies mondiales, tout en faisant remarquer que l'industrie pétrolière est désormais ouverte à l'investissement étranger au titre des participations aux capitaux à des proportions variées. D'autre part, M. Khelil, a évoqué les défis internationaux auxquels les compagnies, aussi bien mondiales que nationales, sont confrontées. Les prévisions soulignent que “la dépendance mondiale à l'énergie fossile sera de 85% jusqu'en 2030”. Ainsi, “le pétrole se maintiendra en pôle position des sources d'énergie” avec une croissance de 36% de la part du pétrole dans l'ensemble des énergies, à l'horizon 2030, a indiqué le ministre, soulignant que “la demande du pétrole des pays en développement devra doubler”.