Jeudi, lors de la séance destinée aux questions orales de l'APN, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé que durant ces trois dernières années la criminalité a enregistré une nette baisse, tant en zone urbaine qu'en zone rurale. Le ministre a assuré que malgré les appréciations et les impressions, «les chiffres sont souvent têtus. Je reviens toujours au fait, il y a une baisse de la criminalité aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural de l'ordre respectif de 5% et 10%». Le ministre a également indiqué qu'entre 55% et 65 % des crimes de droit commun sont élucidés par les services de sécurité. Dans sa réponse, le ministre a exclu la criminalité liée au terrorisme. Cette régression est due, selon toujours Zerhouni, à la mise en œuvre, à partir de 2005, et sous les directives du président de la République, d'un important plan engagé dans le cadre du développement du corps de la Gendarmerie nationale et de la sûreté nationale et qui s'étale de 2006 à 2010. Ce plan de développement prévoit l'installation d'une sûreté de daïra dans les 540 daïras que compte le pays et une brigade de gendarmerie dans chacune des 1541 communes, dit-il.Il s'agit, concernant le corps de la Sûreté nationale, de passer dorénavant d'une capacité de 6 000 stagiaires à 15 000 stagiaires par an, soit un effectif de 75 000 policiers à l'horizon 2010, souligne encore le ministre de l'Intérieur. «Le renforcement des effectifs est une nécessité absolue pour consolider et renforcer la sécurité et la stabilité du pays ». D'après le ministre, les actes terroristes ont eu des effets sur la prolifération du crime organisé en Algérie. «En réalité, le phénomène du crime organisé n'existe pas en Algérie, il s'est développé en parallèle avec la violence terroriste. Aujourd'hui, nous avons une très grande préoccupation pour combattre tous les actes liés au crime organisé et nous y sommes». En effet, le crime organisé a connu une recrudescence à l'ombre des désordres induits par la situation d'insécurité qu'a vécue le pays. Il rappellera qu'au début de la décennie noire ni la société ni l'administration, ni les services de sécurité n'étaient préparés à l'époque à faire face à ce phénomène. «Présentement nous nous efforçons par des moyens modernes, organisés et scientifiques à palier à ces crimes organisés et garantir la quiétude des citoyens, la sécurité des personnes et des biens». Interrogé sur les moyens de lutte contre le kidnapping, en tant que nouveau phénomène social, le ministre a répondu que “si par le passé l'Algérie n'a pas connu de crimes organisés, l'une des conséquences du terrorisme est justement cette nouvelle forme de crime”. “Ni la société, ni l'administration, encore moins les services de sécurité n'étaient préparés à affronter le crime organisé”, a dit M. Zerhouni, ajoutant qu'aujourd'hui “nous essayons, par des méthodes organisées, rationnelles et scientifiques, d'organiser la lutte contre ce type de crime”. Le ministre a estimé que les services de sécurité font preuve d'une “grande avancée” dans la lutte contre le crime organisé pour “avoir eu à affronter le plus dur des crimes, qui est le terrorisme, et avoir réalisé des résultats positifs”, ce qui “nous laisse optimistes quant à une meilleure maîtrise dans la lutte contre les nouvelles formes de criminalité”, a-t-il dit. Par ailleurs, et concernant la coopération internationale dans la lutte contre la criminalité, M. Zerhouni a souligné qu'Interpol est une institution de coordination et de coopération entre les services de sécurité du monde, ajoutant que “dans certaines situations et là où il est utile, on va jusqu'à désigner des représentants, des officiers de liaison”. Il a précisé, dans ce contexte, qu'il est tout à fait normal que “le FBI souhaite avoir un officier de liaison à Alger ou que nos services de sécurité, police ou gendarmerie ou autres services de sécurité de l'Etat, aient un officier de liaison à l'étranger”.