Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a annoncé la création de 455 nouvelles unités de la gendarmerie. « L'objectif du plan national (2006-2010) relatif au renforcement de la sécurité nationale est le déploiement du réseau de gendarmerie, au minimum, à raison d'un groupement pour chaque commune ou d'un groupement pour chaque deux ou trois communes à faible densité de population et un poste de police pour chaque daïra », a affirmé le ministre. Intervenant jeudi dernier lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, Noureddine Yazid Zerhouni reconnaît l'insuffisance en nombre d'agents (policiers et gendarmes) nécessaires pour garantir une meilleure sécurité des citoyens. « Le nombre des agents de la Sûreté nationale à travers le territoire national ne dépassait pas les 30 000 en 1992, alors que celui des gendarmes était de près de 23 000 seulement », rappelle-t-il en précisant que ce chiffre n'était pas suffisant par rapport au nombre des communes (1541) et des daïras (553). L'idéal, selon lui, est d'avoir une unité de la sûreté dans chaque daïra et un groupement de la gendarmerie dans chaque commune. Dans le cadre dudit plan, indique le ministre, 56 nouvelles unités de gendarmerie et 56 nouvelles unités de sûreté urbaine ont été déjà créées. Le même programme, ajoute-t-il, vise la formation de 75 000 nouveaux policiers à l'horizon 2010. Un objectif qui, selon lui, est en cours de réalisation puisqu'« on est passé de la formation de 6000 policiers à 15 000 policiers actuellement ». Abordant la question de la criminalité, le ministre de l'Intérieur présente des chiffres. Sans comptabiliser les actes liés au terrorisme, l'orateur estime que la criminalité a baissé au courant des trois dernières années. « Les chiffres enregistrés au niveau d'Interpol révèlent que le niveau général de criminalité en Algérie varie entre 3 et 5 pour 1000 habitants, alors qu'il est de 13 en Tunisie, de 21 en Espagne et de 0,95 en Mauritanie », compare-t-il. La criminalité a baissé, selon lui, d'environ 5% dans les villes et de 10% dans le milieu rural en 2007. « En 2007, nous avons enregistré 121 243 délits de droit commun dans les villes et 37 000 dans le milieu rural contre respectivement 127 042 et 39 183 en 2006 », illustre-t-il. « Le FBI souhaite avoir un représentant en Algérie » Toujours dans le cadre de la lutte contre la criminalité, le ministre affirme qu'« entre 55 et 65% de crimes de droit commun sont élucidés par les services de sécurité ». Ce taux d'élucidation des infractions et des crimes contre les biens et les personnes est, juge-t-il, « très bon », en tenant compte que « l'essentiel des moyens de sécurité sont orientés vers la lutte contre le terrorisme ». « Ce que ressentent les gens comme insécurité est lié surtout au terrorisme plus qu'à la criminalité ordinaire du droit commun. Il est vrai que dans certains endroits, les gens se sentent plus inquiets qu'ailleurs, notamment dans les régions où il y a davantage de trafic de drogue », dit-il. A une question des journalistes concernant la probable ouverture d'un bureau d'Interpol en Algérie, l'orateur affirme qu'Interpol est une institution de coordination et de coopération entre les services de sécurité du monde. « Dans certaines situations et là où il est utile, on va jusqu'à désigner des représentants, des officiers de liaison », en précisant par ailleurs qu'« il est tout à fait normal que le FBI souhaite avoir un officier de liaison à Alger ou que nos services de sécurité, DGSN ou gendarmerie ou autres services de sécurité de l'Etat, aient un officier de liaison à l'étranger ». Par ailleurs, le ministre avait sévèrement critiqué, mercredi dernier, les ONG internationales et « certains responsables » qui, selon lui, affichent des sympathies à l'égard de ces ONG. Revenant sur l'affaire concernant l'achat des ambulances par la direction générale de la Protection civile, Yazid Zerhouni affirme que « ce marché est conforme à la loi ». Ce marché octroyé par la direction générale de la Protection civile à la société Renault est, selon lui, « d'un montant de 12 329 930 euros, et non de 50 millions d'euros ». « Le marché a été conclu ces dernières années sous le contrôle de la commission nationale des marchés, relevant du ministère des Finances, et suite à un appel d'offres, avec dépôt du cahier des charges », souligne-t-il.