La participation de la Russie aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020 est plus que jamais incertaine après la recommandation d'un comité indépendant de l'Agence mondiale antidopage (AMA) de déclarer l'Agence russe antidopage (RUSADA) non-conforme. La balle est désormais dans le camp du comité exécutif de l'AMA qui doit se réunir le 9 décembre à Paris, afin d'évaluer la procédure en cours et de prendre d'éventuelles sanctions. Sanctions auxquelles devra alors se conformer la Comité international olympique (CIO). Le Comité de révision de la conformité (CRC) a émis cette recommandation à la suite d'"incohérences" constatées dans les données récupérées par les enquêteurs de l'AMA auprès du laboratoire de Moscou, au coeur du système de dopage entre 2011 et 2015. En janvier 2019, la Russie avait transmis des données électroniques des contrôles à l'AMA, une condition que cette dernière avait posée pour lever la suspension de ce pays en septembre 2018. La recommandation du CRC se base sur les données du service Renseignements et enquêtes de l'Agence, basée à Montréal, qui avait annoncé fin octobre avoir reçu de nouvelles réponses des autorités russes "à une liste de questions techniques détaillées". La semaine dernière, le chef de l'antidopage russe, Iouri Ganous, a dit s'attendre à ce que la Russie soit privée de compétitions olympiques en 2020 et 2022, dénonçant le rôle des autorités dans la falsification de données transmises à l'Agence mondiale antidopage. Pour ne rien arranger au cas de la Russie, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) avait suspendu quelques heures plus tôt le processus de réadmission du pays, banni depuis novembre 2015 en raison d'un vaste scandale de dopage institutionnel.