Le secteur industriel national possède un potentiel de 30% d'économie de consommation énergétique, a indiqué jeudi à Alger un représentant de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE). Intervenant lors d'un séminaire sur l'efficacité énergétique dans le secteur industriel tenu à Alger, le directeur des projets au sein de l'APRUE, Kamel Dali, a fait savoir qu'il y a un potentiel d'économie d'énergie important dans le secteur industriel national avoisinant près de 30% de la consommation actuelle. Par branches d'activité, les filières principalement concernées sont celles des matériaux de construction, la métallurgique et la mécanique ainsi que l'industrie pétrolière et gazière, a détaillé M. Dali. "Nos industries peuvent réduire leur consommation énergétique sans pour autant altérer leur production. Cela demande des investissements, une assistance technique et des mesures de renforcement de capacité", a-t-il expliqué. Selon l'intervenant, il s'agit notamment de renforcer l'apport des bureaux d'étude d'experts pouvant accompagner les industriels dans la réduction de leur consommation d'énergie. Il a également cité le concept du réseau d'efficacité énergétique des entreprises (R3E) qui consiste en un regroupement d'entreprises moyennant une assistance technique pour réduire leur consommation d'énergie, notamment en échangeant autour des solutions disponibles pouvant être transposées d'une industrie a une autre. Lors d'un point de presse en marge de ce séminaire, le commissaire aux Energies renouvelables et à l'Efficacité énergétique, Noureddine Yassaa, a indiqué que l'entité qu'il représente (CEREFE) a pour objectif d'encourager les industriels a produire l'énergie qu'ils consomment à travers l'exploitation du potentiel solaire et thermique notamment, devenant ainsi des "auto-producteurs". "Nous travaillons sur cela à travers une stratégie globale intégrant l'efficacité énergétique, le renouvelable et l'auto-production", a-t-il fait savoir Pour sa part, le directeur général de l'APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, a souligné l'émergence de nouvelles approches de management de l'énergie, affirmant que l'APRUE travaille "pour que nos industriels s'approprient ces nouveaux outils et développent des programmes d'envergure". "Nous voulons créer un partenariat durable avec les industriels pour parvenir à des résultats concrets", a-t-il indiqué. Auteur d'une présentation autour de l'expérience tunisienne dans le domaine de l'efficacité énergétique, le représentant de l'Agence tunisienne de Maitrise de l'Energie (ANME), Mourad Hajjaji, a fait savoir que le déficit énergétique de son pays a été multiplié par sept au cours des dernières années. "Le secteur industriel est le premier consommateur d'énergie en Tunisie, principalement la filière des matériaux de constructions suivie des industries chimiques", a fait savoir le représentant tunisien. Pour hisser l'efficacité énergétique dans son pays, M. Hajjaji, a cité la mise en place de plusieurs programmes, institutionnels et spécifiques accompagnés d'instruments incitatifs. Il a ainsi évoqué l'obligation pour les entreprises grandes consommatrices d'énergie de réaliser un audit énergétique tous les 5 ans. Il a également cité le concept de co-génération, défini par la possibilité de "valoriser toutes les énergies produites par les équipements", que ce soit la vapeur la chaleur, l'air comprimé ou l'électricité. Dans ce cadre, il a cité l'exemple de l'installation de récupérateurs de chaleur résiduelle au niveau d'une cimenterie en Tunisie ce qui a permis de réduire de 30% l'électricité globale consommée par la cimenterie.