Comment rendre hommage à toutes ces femmes qui ont inscrit en lettres d'or et de feu le combat libérateur ?Dans le contexte colonial hostile à toute activité féminine des Algériennes autre que domestique, la participation de la femme à la lutte armée a été tout simplement la confirmation d'une tradition révolutionnaire qui traverse les siècles.Fatma-Zohra Benhelal, plus connue sous le nom de “ El Mansouria ”, naquit le 14 avril 1920, à Médéa. Elle fut élevée dans une famille pieuse et nationaliste à l'image de Si Ahmed Khodja, son mari et militant de la première heure, mort en 1956.Aux côtés de ses six enfants, elle assura avec courage et une grande efficacité le rôle d'agent de liaison ainsi que la collecte de l'argent et du renseignement. Le domicile d'El Mansouria à Berrouaghia, était un lieu de transit, de rencontres et un refuge pour les moudjahidine de la wilaya IV historique. Ce fut le cas, l'avant-veille d'une opération spectaculaire exécutée par un valeureux commando de l'ALN mené par Si Mohamed Bousmaha, et au cours de laquelle fut abattu le tristement célèbre Fleury, tortionnaire d'une trempe particulière.El Mansouria, sa fille aînée et son bébé ainsi que quatre militantes seront internées au centre de tortures de Damiette. Entre la baignoire et la gégènne, elle subira les pires sévices sans donner le moindre renseignement qui aurait pu mettre en danger ses compagnons de lutte. Elle se permettra même de gifler un colonel de l'armée coloniale, ce qui lui a valu deux mois au fond d'un cachot glacial.El Mansouria s'est éteinte en février 2004. Une journée-témoignage lui a été consacrée, il y a quelques semaines, par les moudjahidine de la wilaya IV, à Berrouaghia.