S'exprimant lors d'une conférence sur "Les défis de la promotion de la production nationale", le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar a estimé "impérative la révision du découpage actuel des zones industrielles pour la création de zones spécialisées en fonction des filières de production", affirmant que "plus de 20.000 hectares de terrains octroyés dans le cadre de l'investissement demeurent non-exploités. Dans ce contexte, le président de l'ANCA a mis en avant l'importance de focaliser sur des zones industrielles dédiées aux industries agroalimentaires à créer près des régions agricoles pour faciliter leur approvisionnement en matières premières et optimiser leur exploitation, ce qui aura un impact positif sur les produits et les prix, a-t-il ajouté. Concernant l'investissement, le président de l'ANCA a appelé à la révision des lois régissant l'investissement afin de lever tous les obstacles bureaucratiques et administratifs en vue de promouvoir le produit local, plaidant, dans ce sens, pour un guichet unique centralisant tous les domaines d'activité commerciale et industrielle dans le but de faciliter les procédures d'investissement. Soulignant la nécessité d'inciter les investisseurs à s'orienter vers la production et l'investissement locaux, M. Boulenouar a estimé cruciale la réunion de toutes les conditions à même de permettre de concurrencer le produit étranger et ce, à travers la révision de la loi régissant les soldes annuels pour favoriser plus le produit local et l'organisation de salons spécialisés pour la promotion du produit national. Par ailleurs, M. Boulenouar a préconisé la prise de mesures à même d'obliger les producteurs et les importateurs de communiquer périodiquement les prix de leurs produits ainsi que la marge de bénéfice en vue d'éviter les augmentations anarchiques, mettant en avant la nécessité de redynamiser le rôle du Conseil de la concurrence, qu'"il faut appuyer de tous les moyens juridiques et matériels pour qu'il puisse exercer son rôle et ses pleines prérogatives", a-t-il ajouté. De son côté, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, a précisé que le plus important enjeu pour l'économie nationale "est la focalisation sur les petites et moyennes industries (PMI), comme c'est le cas dans certains pays en développement, forts économiquement, au lieu des industries lourdes, plus coûteuses et complexes". Pour M. Zebdi, "il est primordial d'encourager et de protéger les petits producteurs contre la concurrence déloyale et l'importation et de créer un climat propice à la promotion de leurs produits sur le marché national et leur exportation". Mettant l'accent sur l'impératif d'organiser le tissu industriel national et de l'assainir de "tous les aspects de l'anarchie", car "l'industrie anarchique est plus dangereuse que le commerce anarchique",a-t-il estimé. Il a souligné, à ce propos, la nécessité de revoir les mécanismes d'action du Conseil de la concurrence en le dotant de toutes les prérogatives juridiques, y compris l'auto-saisine et le recours à la justice. En réponse à une question sur la hausse de prix des produits de large consommation, dénoncée par l'Apoce, M. Zebdi a indiqué que "les augmentations anarchiques sont injustifiées, en dépit de la prise de certaines mesures fiscales au titre de la loi de Finances 2020, car étant des augmentations exorbitantes qui ne reflètent pas la valeur de ces nouvelles mesures". Dans le même ordre d'idées, le président de l'Apoce a appelé à l'affichage des prix de produits de large consommation ainsi que la marge bénéficiaire sans plafonnement des prix afin de contrer les hausses anarchiques injustifiées et sauvegarder le pouvoir d'achat".