L 'Association de protection et d'orientation des consommateurs (APOC) monte, encore une fois, au créneau. Après avoir mené deux campagnes de boycott des viandes rouges et des bananes pour stopper la hausse vertigineuse de leur prix, l'APOC lance une nouvelle campagne pour le boycott des œufs. «C'est la seule source de protéines qui reste à la portée du consommateur. Le produit est cédé à 13 DA l'unité à Alger. Dans les régions de l'est du pays, le prix d'un œuf a atteint 15 DA», déplore le docteur Zebdi, président de l'APOC. Le boycott prendra effet à partir du 2 novembre. L'Association des consommateurs exige la baisse du prix de l'œuf à 8 DA. «Nous ne cherchons pas à savoir qui est derrière cette augmentation, notre but est de mettre fin à cette spéculation qui tend à toucher même les produits subventionnés», souligne M. Zebdi. Il appelle au changement de la politique agricole ainsi qu'à la révision du système de subventions des producteurs dans ce secteur. «Les subventions étatiques ayant porté sur la suppression des TVA sur l'aliment ont atteint 15 milliards de dinars/an. Malheureusement, ces efforts n'ont aucun impact sur le consommateur», regrette le représentant de l'association. La campagne a été menée conjointement avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). La loi de l'offre et la demande Cette organisation professionnelle appelle, à son tour, les commerçants de détail à ne pas s'approvisionner en œufs dans la mesure où le renchérissement du prix est «injustifié». Son porte-parole, Hadj Tahar Boulenouar, revient sur les raisons de cette hausse. Le nombre de producteurs d'œufs a sensiblement diminué. «Certains éleveurs de poules pondeuses ont profité de la période de hausse des prix de la viande blanche pour vendre ces poules à la consommation», révèle le porte-parole de l'UGCAA, insistant sur le fait que les commerçants ne sont pas responsables de cette situation. Il appelle à son tour à l'assainissement du secteur agricole des faux producteurs qui profitent des subventions de l'Etat sans contrepartie. Par ailleurs, l'UGCAA, qui a organisé hier une conférence de presse sur les prix des produits alimentaires et les marges bénéficiaires, estime qu'on ne peut pas réussir à stabiliser les prix, étant donné que le marché algérien dépend de l'importation. C'est la loi de l'offre et la demande qui décide des prix. A ce titre, le porte-parole de l'UGCAA appelle à l'encouragement de la production nationale. M. Boulenouar critique l'attitude de l'UGTA qui a appelé à l'occasion de la dernière tripartite à imposer des autorisations aux importateurs. Cette mesure «permet de réduire le nombre d'importateurs et non pas les quantités de produits importés. Ce qui va entraîner le monopole sur certains produits, voire la hausse des prix», explique M. Boulenouar.