Un décret exécutif portant limitation du taux de sucre dans le café va être promulgué prochainement. Il sera également question de promulguer une décision interministérielle qui permettra au citoyen d'avoir les informations nécessaires sur le produit alimentaire. Cette démarché a été favorablement accueillie par les commerçants et les consommateurs. Le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement de la wilaya d'Alger (Apoce), Mustapha Zebdi, a estimé que c'est une décision « courageuse » et « très attendue » qui aura un impact positif sur la santé publique. Il a fait remarquer que son organisation a constaté une utilisation « excessive » et « exagérée » du sucre et du sel dans les denrées alimentaires à l'image des boissons, la biscuiterie et les yaourts. Même si la décision du ministère du Commerce a été saluée par l'Apoce, il n'en demeure pas moins qu'elle suggère l'introduction d'une taxe sur les produits alimentaires contenant de grandes quantités de sucre et de sel. L'objectif de cette mesure est de « contraindre les industriels à diminuer le taux de ces produits nocifs pour la santé des consommateurs. Cela aura pour effet de réduire le sucre dans les aliments surtout les boissons, et ce, pour lutter contre les maladies chroniques comme le diabète, sachant que 20% de la population est diabétique », a expliqué Zebdi. Et ce n'est pas tout. Il a été recommandé la mise en place d'un étiquetage nutritionnel afin d'obliger les opérateurs à mentionner les taux de sucre, de sel et de matières grasses dans les produits alimentaires. De son côté, le chargé de communication de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Abdelkader Boucherit, a souligné que la décision du ministère est « salutaire ». Toutefois, il a estimé que celle-ci doit être suivie par un contrôle rigoureux au niveau des unités de production en matière de normes régissant l'utilisation du sucre, du sel et des matières grasses et leur teneur dans les produits alimentaires. Pour lui, il faut se méfier de l'étiquetage nutritionnel qui peut être modifié. Boucherit dira que l'Algérien consomme trois fois plus de sucre et de matières grasses par rapport aux normes appliquées mondialement et que nos boissons sont trop sucrées. Ce qui constitue, selon lui, un danger de santé publique. Notre interlocuteur plaide pour la suppression de la subvention des prix du sucre. Pour sa part, le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (Anca), Boulenouar El Hadj-Tahar, a indiqué que la décision du ministère du Commerce est un pas important pour mettre fin à l'anarchie qui caractérise l'utilisation du sucre, du sel et de matière grasses dans les produits alimentaires. Il a indiqué que son organisation va sensibiliser les commerçants de sorte à ce qu'ils insistent auprès de leurs fournisseurs pour que l'étiquetage nutritionnel soit obligatoire. Notre interlocuteur a mis l'accent sur la nécessité d'accentuer le contrôle, notamment au niveau des unités de production pour obliger celles-ci à se conformer aux normes internationales en la matière. Pour le café, le taux de sucre ajouté ne doit pas, selon Boulenouar, dépasser les 3%. « En Algérie, ce taux est largement supérieur », a-t-il regretté. Il a fait savoir que notre pays est le premier consommateur de café en Afrique avec plus de 130.000 tonnes par an. D'après notre interlocuteur, la valeur des importations dépasserait les 300 millions de dollars par an.