Par: Ammar Zitouni La mission lourde et diversifiée du gouvernement s'éclaircit davantage au fil de la tenue des Conseils des ministres présidés par le chef de l'état, Monsieur Abdelmadjid Tebboune plus que jamais engagé à faire valoir ses engagements et promesses sur le terrain. Dans cette voie, le Conseil des ministres qui s'est tenu lundi a porté sur un ordre du jour socio-économique visant la poursuite de la transposition des directives du chef de l'Etat et surtout pour remédier durablement aux insuffisances et écarts relevés lors des différentes évaluations de l'ancien modèle de développement et de gouvernance social et économique à qui, il appartient désormais au gouvernement d'entreprendre une révision en profondeur, permettant ainsi d'accroître l'efficacité, l'efficience et la transparence du plan d'action du gouvernement, y compris l'incitation et l'encouragement au débat public sur les grandes questions qui s'attachent au redressement de la situation globale du pays , le diagnostic sans complaisance de la sphère sociale et économique dans un esprit fort de relancer les attentes de toute une nation. Preuve de cela, la troisième réunion du Conseil des ministres de lundi a surfé sur les thèmes qui touchent directement à la vie quotidienne de la société algérienne : l'éducation, la formation et l'enseignement professionnels, les petites et moyennes entreprises, les start-up, l'économie du savoir, la problématique lancinante de la sécurité routière, les modalités d'adoption d'un plan d'urgence pour redynamiser le développement local dans les zones de haute montagne, les Hauts-Plateaux et celles entourant les grandes villes. Nombreux sont les économistes qui estiment que l'Algérie est un pays qui dispose d'un important potentiel de richesses qui lui permettent d'offrir des opportunités à tous les opérateurs économiques, qu'ils soient nationaux ou étrangers , mais aussi des perspectives de développement à tous ses habitants. Des facteurs qui ont été souvent rappelés par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune et qui mettent en espérance la valorisation de nombreux indicateurs économiques et sociaux. Dans ce cadre, le gouvernement a désormais à jouer un rôle fondamental pour faire avancer les choses et trouver les solutions adéquates à l'ensemble des problèmes du développent national et surtout d'accroître la relance économique au sens le plus profond du terme. C'est-à-dire en terme plus explicite une stratégie pourvoyeuse de croissance, de valeur ajoutée, d'emplois, de richesses et de progrès social. Mieux encore il s'agira pour l'équipe gouvernementale et dans la phase actuelle d'entreprendre tout d'abord à faire reculer la dépendance aux importations de matières premières qui sont déjà produites en Algérie et, comme autre point de mire vital, la promotion à la fois du secteur public et privé. L'autre instruction du chef de l'état à chaque ministre, c'est le raffermissement des politiques publiques en mettant une relation permanente avec les citoyens, les jeunes en particulier. Une relation qui devrait se développer en toute transparence sur la manière d'inventer " la démocratie participative " mais aussi la signification réelle du rôle que doit jouer une société civile engagée et saine, rôle aussi que doivent jouer les responsables locaux en tant que courroie de transmission entre les citoyens et les pouvoirs publics dans la finalité de la création d'un espace de dialogue et de concertation. Un tel processus devrait intervenir avec beaucoup d'acuité afin de renforcer le sentiment de la société qu'elle vit réellement sa propre métamorphose et qu'elle a des défis à relever sur le plan social, économique , culturel, environnemental et sécuritaire. Ces enjeux amènent à reposer un nouveau rôle à chaque responsable, repenser la place du citoyen, de la société civile, de la classe politique, du contribuable, de l'homme d'affaires, tous participants à ce pouvoir populaire de gouvernance surtout que d'aucuns persistent à répandre les tensions et les doutes quant au futur de l'Algérie nouvelle. Il est clair selon les instructions du chef de l'état que les défis sont de taille et que le redressement du pays dans tous les domaines, tous les secteurs doit suivre l'agenda des priorités arrêtées particulièrement l'amélioration du cadre de vie de la population. A ce sujet, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, M. Kamel Beldjoud a présenté au cours de ce Conseil des ministres deux exposés. Le premier sur un programme de développement d'urgence multisectoriel pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Le deuxième sur la sécurité routière Analysant les indicateurs socio-économiques des wilayas, le premier exposé fait ressortir des disparités de développement et des déséquilibres entre wilayas du Nord, des Hauts-Plateaux et du Sud, ainsi qu'entre les zones urbaines, rurales et montagneuses, et même entre agglomérations principales et les périphéries d'où la mise en place d'un programme de rattrapage multisectoriel, pour pallier le retard accusé dans l'application des programmes sectoriels décentralisés. Dans le cadre du programme complémentaire d'urgence, il a été procédé à l'élaboration d'un programme d'information au niveau de toutes les wilayas recensant les projets de proximité prioritaires, ce qui a permis d'arrêter un programme spécifique des besoins prioritaires exprimés par les wilayas. Il sera pris en charge sur la base d'un montage financier, entre budget de l'Etat et Fonds de développement des Hauts-Plateaux et du Sud. A ce propos, le président de la République a ordonné le transfert des plans communaux de développement non encore réalisés en faveur des besoins réels des populations des communes. Il a ordonné, en outre, de déclarer la guerre contre le gaspillage et les dépenses douteuses, et de lutter fermement contre la corruption, grande et petite, par tous les moyens légaux. Par ailleurs, le Président Tebboune à instruit le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, ainsi que les autres ministres concernés, de trouver une solution aux zones d'ombre enclavées, pour leur assurer les services nécessaires en termes d'eau, d'électricité et de routes, pour que leurs populations sachent qu'elles sont des citoyens à part entière. Il a également exhorté les walis à réaliser un recensement global des zones d'ombre où vivent des citoyens défavorisés, soulignant dans ce sens : " Je vis la réalité du citoyen et je n'accepterai jamais qu'il y ait un citoyen de première zone et un autre de deuxième ou de troisième zone. Les fruits du développement doivent s'étendre à toutes les régions et à l'ensemble des citoyens ". "Si une zone est dépourvue d'électricité, les autorités locales doivent la raccorder au lieu le plus proche où elle est disponible. A défaut, les kits d'énergie solaire peuvent être utilisés. Si le raccordement au réseau AEP est impossible, il faut recourir à l'approvisionnement par citernes. S'il est impossible de construite une école en raison du nombre insuffisant d'élèves, il faut construire une classe, a-t-il ajouté. Le président de la République a réaffirmé qu'il ne tolèrera jamais des images humiliantes de citoyens vivant encore au moyen-âge, alors que d'autres vivent dans le confort du XXIe siècle. Au terme de son intervention, le président de la République a annoncé une réunion walis-gouvernement, au début de la deuxième quinzaine du mois de février en cours.