Compte tenu du Conseil des ministres tenu lundi sous la présidence du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, c'est donc un défi de plus qui attend l'ensemble des responsables au niveau central et local, notamment les membres du gouvernement et les walis. Au-delà de cela, ce sont les comportements, les consciences et les esprits qui doivent avoir la vision d'une stratégie de défi.
Le plus grand défi du pays est peut-être que chaque responsable, chaque élu à son niveau impulse une nouvelle vision loin des excès et des déboires du passé. L'objectif étant de faire circuler le plus possible l'intégrité, la transparence, le contact direct avec les citoyens, de donner la chance à une jeunesse en demande d'un changement, d'un renouveau du fondement politique. Un préalable, une condition sine qua non par lesquels le changement profond sur le plan politique, social et économique pourra intervenir et s'améliorer au fur et à mesure de la mise en œuvre de mesures et de nouvelles réformes. C'est d'ailleurs, cette concordance qui prouve les préoccupations et la prégnance du chef de l'Etat à interpeller tous les responsables à prendre en charge les doléances prioritaires des populations (scolarisation, santé, AEP, gaz, électricité, route, etc.) en mentionnant avec insistance que : " Les fruits du développement doivent s'étendre à toutes les régions et à l'ensemble des citoyens ". Promotion de tous les citoyens Cela signifie une plus grande justice sociale, un juste équilibre de redistribution du revenu national au profit de tous les citoyens, de toutes les régions du pays. En tant que politique ayant pour finalité la promotion de tous les citoyens, les instructions du Président Abdelmadjid Tebboune aux membres du gouvernement et à travers eux les walis et les élus locaux ont pour objectif fondamental l'élimination des disparités régionales sur le plan économique, social et culturel. En ce sens, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire au cours du Conseil des ministres de lundi dans son exposé a fait ressortir des disparités de développement et des déséquilibres entre wilayas du Nord, des Hauts-Plateaux et du Sud, ainsi que les zones urbaines, rurales et montagneuses, et même entre agglomérations principales et les périphéries. Il a annoncé de fait la mise en place d'un programme de " rattrapage multisectoriel " pour pallier le retard accusé dans l'application des programmes sectoriels décentralisés. Le ministre de l'Intérieur a également annoncé un " programme de développement d'urgence multisectoriel " pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens.
Distorsions et déséquilibres à risque De ce qui précède et au regard de l'analyse profonde faite par le ministre de l'Intérieur, le bilan global du développement économique et social du pays révèle un certain nombre de distorsions et de déséquilibres qui recèlent à notre avis certains risques pour l'avenir, pour ce qui est de l'occupation rationnelle et équilibrée du territoire, de la répartition équitable des emplois et des revenus. Ces déséquilibres peuvent d'une part, entraver le développement harmonieux à long terme et la concrétisation des options fondamentales et nouvelles du pays, et, d'autre part, accroître les inégalités et les disparités entre les différentes régions. Leur correction impose, comme priorité, en matière d'aménagement du territoire, une meilleure occupation de l'espace. Elle implique une répartition volontaire, organisée et planifiée des activités en vue d'assurer un véritable équilibre régional, qui puisse garantir les conditions de vie les meilleures pour tous. Dans ce contexte, la signification de l'œuvre d'aménagement du territoire apparaît selon un triple point de vue : elle est stratégique, parce qu'elle assure une occupation rationnelle et équilibrée du territoire et doit répondre aux impératifs de défense et de sécurité ; elle est économique, parce qu'elle vise l'utilisation optimale des potentialités nationales et régionales ; elle est historique, culturelle et humaine, parce qu'elle constitue le cadre d'intégration inter- régional et continental du territoire national.
Un programme de développement d'urgence multisectoriel pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens Ce redéploiement des activités et des populations qui vise la résorption des déséquilibres, a été bien défini par le programme politique du chef de l'Etat et va très certainement constituer les grands axes sur lesquels va s'établir et s'appuyer le " programme de développement d'urgence multisectoriel pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens " annoncé par le ministre de l'Intérieur. Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans ses instructions au gouvernement a insisté d'orienter les grands efforts de développement vers les régions déshéritées ; c'est le sens de sa politique de l'équilibre régional qui vise à la promotion des hommes, à l'égalité entre tous les citoyens, la suppression des inégalités des chances entre les citoyens, indépendamment de la région où ils vivent. Le chef de l'Etat l'a bien affirmé lors du Conseil des ministres de lundi à savoir qu'il ne saurait accepter, en effet, une inégalité de développement entre les différentes parties du pays : " Je vis la réalité du citoyen et je n'accepterai jamais qu'il y ait un citoyen de première zone et un autre de deuxième ou troisième zone. Les fruits du développement doivent s'étendre à toutes les régions et à l'ensemble des citoyens ", a souligné avec force le chef de l'Etat dans une perspective nouvelle basée sur le principe de l'égalité des chances et le plein épanouissement de tous les citoyens. Et le président Tebboune a été catégorique pour refuser d'accepter qu'une partie de la population soit dépourvue du confort de la vie. Dans ce sens il affirmé qu'il ne tolèrera jamais des images humiliantes des citoyens vivant encore au moyen-âge, alors que d'autres vivent dans le confort du XXIe siècle. A ce titre, l'application de ce principe implique la répartition des fruits du développement national à travers l'ensemble des régions du pays, c'est-à-dire que l'expression économique devra profiter à l'ensemble des citoyens citadins et ruraux, et à travers tout le territoire national. Cela n'est possible que si une répartition volontaire et sélective des activités génératrices de progrès et de revenus est entreprise au bénéfice des régions subissant pour diverses raisons des handicaps, notamment les zones montagneuses du Nord, des Hauts-Plateaux, du Sud et les régions frontalières qui n'ont pas bénéficié du développement à la mesure de leurs problèmes et de leurs besoins.
Une politique fondamentale sur laquelle le programme du chef de l'Etat repose Tous ces objectifs sont issus de l'idée-force relative à l'équilibre régional visant l'éradication des disparités régionales. Une politique fondamentale sur laquelle le programme du chef de l'Etat repose. Une option fondamentale .Elle vise à mettre fin aux disparités régionales et à promouvoir, en priorité, les régions les plus défavorisées pour assurer un développement harmonieux. Cette option énoncée par le Président va également dans le sens de la rationalité économique car il s'agit d'utiliser au mieux les ressources humaines et naturelles des régions. Elle implique aussi une réaffectation des ressources exigées par des rythmes différenciés de croissance des régions, durant les étapes futures de l'aménagement du territoire. L'ensemble de ces orientations ont été précisées à travers le programme présidentiel dans son chapitre relatif à la " Politique sociale et développement humain "- " Situation socio-économique du citoyen ". Des axes qui seront très certainement discutés lors de la réunion Gouvernement-Walis annoncée par le chef de l'Etat, au début de la deuxième quinzaine du mois de février en cours. Au regard des conclusions des orientations et des directives présidentielles du gouvernement, les travaux de cette rencontre Gouvernement-Walis porteront sur : la mise en œuvre d'une véritable politique d'aménagement du territoire qui assure : un environnement urbain et rural préservé, valorisé à l'épanouissement du citoyen ; la redistribution harmonieuse des pôles de croissance sur l'ensemble du territoire national ; l'incitation au transfert des activités économiques du littoral vers l'intérieur du pays ; la mise en œuvre d'une véritable politique d'urbanisme qui tienne compte des normes architecturales et préserve le patrimoine .
Une démarche à moyen et long termes Tout indique que sur la base des énoncés du programme présidentiel, seront conçus et mis en œuvre par le gouvernement les futurs plans sectoriels, intersectoriels et communaux de développement. Cette politique globale qui est déjà en phase de préparation puisque le ministre de l'Intérieur a annoncé un programme de développement d'urgence multisectoriel pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens, qui tire donc ses orientations, son essence du programme présidentiel, implique une démarche globale à moyen et long termes capable de résorber progressivement les disparités de développement et les déséquilibres en général et d'assurer à chaque région un développement conforme à sa vocation, harmonisé à celui des autres régions et intégré à l'ensemble national. Il s'agit pour le gouvernement, d'une part, de mener concomitamment des actions ayant pour but la satisfaction des besoins des populations locales (emplois, revenus et équipements socio-éducatifs et culturels) et d'autre part, innover des activités à forte valeur ajoutée à même de stabiliser à la fois les populations et la main-d'œuvre locale et d'attirer une main-d'œuvre qualifiée.