M Belhadjoudja, chef de cabinet du ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme a présidé à Sétif, une réunion régionale regroupant l'ensemble des acteurs du SRAT au niveau de la région-programme Hauts-Plateaux Est concernant les wilayas de Tébessa, Oum El Bouaghi, Khenchela, Batna, Bordj-Bou-Arreridj et Sétif. Les travaux ont porté sur deux points, à savoir la présentation des instruments de la politique nationale d'aménagement du territoire, et la présentation du rapport de la Mission 1 relatif à l'état des lieux et analyse des tendances du SRAT Hauts-Plateaux Est, à l'horizon 2025. L'analyse du bilan global du développement économique du pays révèle un certain nombre de distorsions et de déséquilibre qui recèlent certains risques pour l'avenir pour ce qui est de l'occupation rationnelle et équilibrée du territoire, de la répartition équitable des emplois et des revenus, des risques de surconsommation des terres à haut potentiel agricole. Ces déséquilibres peuvent, d'une part, entraver le développement harmonieux à long terme et la concrétisation des options fondamentales du pays, et d'autre part, accroître les inégalités et les disparités entre les différentes régions du pays. Leur correction impose, comme priorité, en matière d'aménagement du territoire, une meilleure occupation de l'espace. Elle implique une répartition volontaire, organisée et planifiée des activités en vue d'assurer un véritable équilibre régional, qui puisse garantir les conditions de vie les meilleures pour tous. La nouvelle politique d'aménagement du territoire et du développement durable du territoire, adoptant une démarche basée sur la concertation entre tous les acteurs et sur l'incitation et non l'injonction comme cela était par le passé, s'est dotée de tous les moyens pour impulser une réorganisation du territoire, qui non seulement devra corriger les graves distorsions constatées, mais aussi s'adapter au mieux aux exigences du nouveau contexte économique, tout en veillant à la durabilité du développement de toutes les régions du pays.Dans ce cadre, le MATET a défini neuf objectifs stratégiques, à savoir : assurer un développement harmonieux et durable de l'ensemble du territoire, protéger les territoires et les personnes contre les risques liés aux aléas naturels et technologiques, corriger les inégalités des chances et les avantages comparatifs de chaque espace, maîtriser et organiser la croissance des villes et favoriser le développement qualitatif des agglomérations, rendre les Hauts-Plateaux attractifs pour y attirer plus d'investisseurs et de populations. Il s'agit à court terme de stabiliser les populations et le redéploiement des populations vers les Hauts-Plateaux et le Sud, avec l'objectif de maintenir la frange tellienne au plus près de 21 millions d'habitants atteints actuellement. L'autre scénario envisagé repose sur le redéploiement de trois millions de personnes vers les Hauts-Plateaux pour sauvegarder les grandes métropoles à vocation internationale. On relèvera au cours des exposés, qu'outre l'approche exclusivement sectorielle du développement, les conditions physico-climatiques de certaines régions ainsi que leurs croissances démographiques ont quelque peu masqué l'impact des énormes investissements consentis par l'Etat. De même la concentration des projets de développement au niveau de la frange nord et tout particulièrement au niveau des métropoles et des grandes villes a favorisé l'exode rural des populations de l'arrière pays et induit des formes de dévitalisation de ces régions. Dans cette situation de déséquilibre de développement, et malgré les efforts consentis, les Hauts-Plateaux demeurent parmi les régions les plus défavorisées. Cet espace que l'on retrouve à travers 232 communes qui couvrent 36 millions d'hectares et qui concernent 6 millions d'individus est caractérisé, du point de vue climatique due à par l'aridité, des précipitations faibles à variation spatio-temporelle irrégulière et complexe, des ressources en eau insuffisamment connues, des sols squelettiques encroûtés et souvent exposés aux différentes formes de dégradations naturelles et anthropiques. Faiblement dotée en infrastructures structurantes nécessaires au déploiement des activités industrielles et de services, cette région enregistre ainsi des taux de chômage et d'exode importants. Eu égard à sa dimension territoriale, économique et sociale et de son état de dégradation avancé, l'option Hauts-Plateaux (OHP) a été placée indéniablement au premier rang des préoccupations de la politique nationale d'aménagement du territoire. Selon M. Belhadjoudja, les éléments principaux qui caractérisent l'option choisie pour le futur des Hauts-Plateaux Est dans le cadre du SRAT 2025 portent sur la localisation des activités économiques et sociales, les rythmes différenciés de création d'emplois, la définition des réseaux d'infrastructures de base, la trame de l'occupation du territoire et les infrastructures hydrauliques. “ Les actions futures à entreprendre en matière de développement économique et social doivent, tout en s'inscrivant dans une vision globale et nationale d'aménagement, s'appuyer sur un développement de l'ensemble des régions du pays en fonction de leur vocation, leurs potentialités et leurs complémentarités ”. Le SRAT à l'horizon 2025 pour la région-programme Hauts-Plateaux Est souligne : “ Le développement de cette région doit être envisagé par rapport à une politique de rétablissement de l'égalité des chances entre les territoires et leurs solidarité. Il faut s'inscrire en rupture par rapport à une vision qui assimile les zones steppiques à des espaces dégradés à protéger, autrement dit des espaces ouverts essentiellement aux actions agro-sylvo-pastorales ”. Le SRAT prend en considération les dépeuplements de certaines régions, ayant pour cause la recherche d'emp^lois stables et la satisfaction des besoins sociaux. Il s'agit donc dans cette présentation du rapport “ Mission 1 ” de mener concomitamment des actions ayant pour but la satisfaction des besoins des populations locales (emplois, revenus et équipements socio-éducatifs et culturels) et, d'autre part, installer des activités à forte valeur ajoutée à même de stabiliser la main-d'œuvre locale et d'attirer les investisseurs. Cet état des lieux et l'analyse des tendances du SRAT Hauts-Plateaux Est à l'horizon 2025 présenté par le groupe d'études Anat-Ingerop, souligne que tous ces objectifs sont issus de l'idée forte relative à une option fondamentale. Elle vise à mettre fin aux disparités régionales et à promouvoir, en priorité les communes les plus déshéritées pour assurer un développement national harmonieux et d'une rationalité économique, car il s'agit d'utiliser au mieux, les ressources humaines et naturelles de chaque région. Ces orientations impliquent aussi une réaffectation des ressources exigées par des rythmes différenciés de croissance des régions, durant les étapes futures du SRAT. Le débat ouvert sur le SRAT entre l'assistance et le chef de cabinet du MATET a porté surtout sur la répartition harmonieuse de la population et des activités, la valorisation et l'exploitation rationnelle des ressources naturelles, la sauvegarde des sites naturels et la protection de l'environnement ainsi que les problèmes relatifs aux perspectives de l'aménagement du territoire et au développement des infrastructures de base qui les sous-tendent. Dans ses réponses M Belhadjoudja a souligné toute l'importance de réfléchir ensemble, se concerter pour maîtriser les dynamiques de métropolisation entre toutes les entités concernées, métropoles, villes et monde rural. Il soutiendra que l'Etat a sa place dans cette stratégie en conservant, au niveau central, son rôle d'animateur et de régulateur pour les fonctions nationales décentralisées afin de permettre à tous les acteurs d'organiser de façon claire des partenariats pertinents.