Le président de la Fédération algérienne de sport scolaire (FASS), Abdelhafid Izem, a regretté le fait que l'éducation physique dans les écoles primaires a "beaucoup régressé pour devenir inexistante", espérant que le Plan d'action du gouvernement, qui vise la promotion du sport en milieux scolaire et universitaire, va la "réanimer". "C'est un constat amer qui est préjudiciable à la société, car les activités physiques peuvent aider non seulement les enfants dans leur développement, mais aussi l'institution éducative à lutter contre beaucoup de fléaux, à l'image de la drogue et de la violence", a indiqué Izem à l'APS, saluant la décision du gouvernement d'accorder plus d'importance à l'éducation physique et sportive par "le renforcement du parc infrastructurel et la mobilisation de ressources pédagogiques", notamment au niveau des écoles primaires. Le plan d'action du gouvernement, adopté jeudi par l'Assemblée populaire nationale (APN), s'inscrit, dans son volet sportif, dans le cadre de la refonte de l'organisation des activités physiques et sportives. Il vise la promotion d'"une véritable politique de détection et de formation des jeunes talents sportifs, à travers les structures spécialisées créées à cet effet (lycées sportifs, centres de préparation de l'élite et écoles nationales), ainsi que le développement du sport professionnel qui s'inscrit, également, dans la même dynamique des objectifs stratégiques du plan d'action du gouvernement". Pour le président de la FASS, le fait que le plan d'action du gouvernement vise la promotion du sport en milieux scolaire et universitaire, "dénote de la bonne volonté de l'Etat de mettre en place une véritable politique de détection et de formation de jeunes talents sportifs". "Tout repose sur la volonté politique de bien faire les choses, car le premier palier de l'éducation, à savoir le scolaire, souffre énormément et il est temps de le prendre en charge convenablement. A commencer par inclure l'éducation physique dans les programmes, puis chercher comment encadrer, aider et former les enseignants à ce niveau dont le rôle est aussi important que celui dans les deux autres paliers (moyen et secondaire)", a-t-il conseillé. "Actuellement, nous tournons avec plus de 300.000 licenciés dans les trois paliers (primaire, moyen et secondaire), sur un total de plus de 9 millions d'élèves dont plus de 4 millions seulement en primaire. Je trouve ce nombre vraiment dérisoire pour un grand pays comme l'Algérie, d'autant plus qu'on a les capacités de faire nettement mieux, si on arrive à mettre les mécanismes qu'il faut", a expliqué le président de la fédération.
Revoir à la baisse un programme d'étude "trop chargé" Ce dernier a préconisé également d'organiser des compétitions dans les écoles et même entre établissements scolaires. Et ajouter : "L'implication des communes devrait être aussi obligatoire en mettant leurs infrastructures sportives au service des écoliers". Le président de la FASS regrette également le manque d'infrastructures qui reste le problème "majeur" au niveau des primaires et sont même devenues impraticables, en plus de l'encadrement qui n'est pas "totalement assuré" et un programme "trop chargé" pour les écoliers. "Autant de difficultés qui freinent la redynamisation de l'éducation physique et sportive au niveau scolaire", a relevé Izem, également secrétaire général du Comité olympique et sportif algérien. Selon les objectifs du plan d'action destiné à la mise en oeuvre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la place et la mission de l'éducation physique et sportive seront renforcées par "la révision des rythmes d'études, le renforcement du parc infrastructurel et la mobilisation de ressources pédagogiques, notamment au niveau du premier palier qui constitue un véritable vivier pour l'émergence des jeunes talents sportifs, garants du renouvellement de l'élite sportive nationale". L'autre problème qui freine une meilleure prise en charge de la pratique sportive au niveau des écoles, est l'application non-optimale des multiples conventions liant le ministère de l'Education nationale et celui de la Jeunesse et des Sports, dans l'optique d'un développement "réel" du sport dans les trois paliers, selon le patron de la FASS. "Les choses sont très complexes certes, mais tant que des solutions existent et la volonté politique suit, le sport scolaire peut amorcer son retour et avoir un meilleur avenir", a espéré Izem.