L'année 2006 se termine sous de bons auspices pour certains secteurs qui ont vu leur projets inscrits depuis belle lurette se lancer ou s'achever, à l'instar de celui des travaux publics, dont on ne peut s'empêcher d'évoquer avec dignité le lancement des travaux de réalisation du projet titanesque de l'autoroute Est-Ouest. Jamais un tel défi n'a été relevé par notre pays depuis l'Indépendance. De plus, un délai record a été fixé aux deux groupements chinois (CITIC- CRCC) et japonais (COJAAL) qui ont remporté le marché. Ils ont quarante mois pour finaliser le tapis autoroutier. Le compte à rebours a été déclenché le 18 septembre, date du démarrage des travaux. Cette infrastructure routière est prévue pour relier les deux extrémites Nord du pays, autrement dit les villes frontalières d'El-Tarf à l'extrême est, et Tlemcen à l'extrême ouest, et ce sur plus de 1 200 kilomètres. Cette autoroute reliera au total 32 wilayas. Elle transite par Annaba, Constantine, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Boumerdès, Alger, Khemis Miliana, Aïn Defla, Chlef, Relizane et Sidi Bel-Abbès. Elle passera aussi par Chelgoum-Laïd dans la wilaya de Mila et Mohammadia dans la wilaya de Mascara. Des bretelles autoroutières appelées pénétrantes relieront les villes situées loin du tracé de l'autoroute, comme Béjaïa et Oran. L'autoroute va emprunter les tronçons autoroutiers déjà réalisés, comme l'évitement de Lakhdaria, de Bouira et de Aïn Smara près de Constantine. En plus des tronçons situés à l'ouest d'Alger et qui sont déjà livrés à la circulation routière. Il est incontestable que le gouvernement algérien souhaiterait une autoroute moderne aux normes européennes, avec une soixantaine d'échangeurs pour la relier au réseau routier existant. Des aires de stationnement, de péage et des stations-service sont prévues tout au long du tracé. L'autoroute Est-Ouest devrait être payante. Une étude a été lancée pour déterminer le prix du kilomètre et les sections concernées par le péage. La vitesse de base sur l'autoroute variera entre 100 km/h et 120 km/h, selon les sections et les conditions climatiques. L'autoroute sera réalisée en deux fois trois voies, avec des bandes d'arrêts d'urgence et des clôtures de protection contre le passage des animaux sauvages et domestiques. Le premier responsable du secteur des travaux publics, M. Amar Ghoul, a toujours mis l'accent sur le fait que l'autoroute Est-Ouest est un projet de l'Etat algérien, du gouvernement et non pas celui des travaux publics. Cela dit, une importante enveloppe financière a été débloquée pour concrétiser le projet ; le montant est de l'ordre de 805 milliards de dinars, soit 341 milliards de dinars pour le lot est, 187 milliards de dinars pour le centre et 251 milliards de dinars pour le lot ouest, ajouté à cela le coût des échangeurs. Rappelons aussi que le gouvernement a décidé que l'autoroute sera réalisée en 2X3 voies, plus une bande d'arrêt d'urgence ; autrement dit, cela a nécessité un investissement important. Car la différence des coûts entre la réalisation d'une autoroute 2X2 voies et 2X3 voies est de 35% en plus. L'autoroute sera également dotée d'un système de péage, ce qui nécessite de nouveaux aménagements et cela a coûté de 10 à 15 % de plus qu'une autoroute ordinaire. Les montants fixés sont des montants plafonnés et c'est une première en Algérie, ce qui veut dire que l'actualisation et la révision des montants ne peuvent être faites. Tout retard causé par l'entreprise engendre des pénalités qui peuvent passer de 2 à 10 %. La caution de bonne exécution est passée, par contre, de 5 à 10 %. Cependant, l'arbitrage international a été supprimé des contrats, ce qui fait qu'en cas de litige c'est la justice algérienne qui prend en charge l'affaire. Le ministre des Travaux publics a maintes fois appelé les entreprises chargées de réaliser des infrastructures routières d'accorder un intérêt particulier à l'aspect environnemental et architectural des futures infrastructures routières. De plus, le secteur des travaux publics a engagé une action pour l'élaboration d'un référentiel pour l'application parasismique dans la réalisation et la conception du chaque projet. Le règlement est une première en Algérie. Ce document vise la prise en charge de l'action sismique pour minimiser les risques auxquels sont exposées les infrastructures de base, notamment les ouvrages d'art.