Initiée par Isoclub de l'association les Nomades algériens, avec le soutien de l'Institut français (IF), cette manifestation a fini par s'installer dans plusieurs lieux de la ville, au grand bonheur des photographes généralement jeunes qui viennent de plusieurs régions du pays mais aussi de l'étranger pour échanger et débattre des expériences des uns et des autres. L'exposition de Nora Zaïr, revenue d'un séjour à Paris après avoir bénéficié d'une résidence d'artiste à la Cité des arts de la capitale française, ouvre l'événement de cette année. Des lieux comme Artweka, une galerie d'art, des établissements privés comme la pizzeria Havana, le café Bonbon ou le restaurant Marmita sont mis à contribution pour abriter d'autres expositions proposant des thématiques diverses sélectionnées pour cette édition. La découverte des fonds marins de la côte oranaise fait partie de la thématique liée à la sauvegarde de l'environnement mise en avant cette année et prise en charge à travers une exposition mais aussi une conférence. Dans la même logique, une sortie à Kristel, côte est d'Oran, mêlant balade récréative et travail photographique, est également organisée par l'association citée plus haut et représentée à l'occasion par Fayçal Rezkallah, un de ses principaux animateurs. Lors d'une conférence de presse animée mercredi en fin de journée à l'IF, celui-ci a par ailleurs indiqué que le musée Zabana abrite en parallèle une autre exposition photo concoctée par l'association culturelle La Grande maison de Tlemcen. Un habitué de ces JDLP, Houssine Zaourar, a été invité à répondre aux interrogations formulées par les photographes participants autour de cet art qui commence à reprendre de l'ampleur en Algérie. Prenant part pour la première fois à ces journées, Thiery Gerard est spécialisé dans la photographie documentaire. Il est venu partager une expérience, trente ans après, d'une photographie du bassin minier du nord Pas-de-Calais (France) pour, dit-il, voir comment les choses ont changé et comment les bouleversements économiques ont impacté autant l'environnement que les gens qui y vivent. Les moyens de transport pour les traversées urbaines (métr o, tram, train, etc.) font également partie de ses centres d'intérêt et qui l'ont mené à Shanghai (Chine), à Tokyo (Japon) et en Roumanie. Un autre photographe français, Stephan Zaubitzer, a déjà séjourné en Algérie et c'était pour photographier les salles de cinéma d'Alger et d'Oran. Il revient rendre compte d'un travail global concernant le patrimoine de plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée. C'est après avoir séjourné en Egypte, un pays qui a été pendant longtemps au top de la dynamique cinématographique dans cette région du monde, que l'idée lui est venue de s'intéresser à toutes ces salles, fonctionnelles ou pas, mais qui témoignent encore d'un passé pas si lointain où le cinéma représentait le principal loisir culturel des populations. Le rendez-vous ouvre également la voie à des cycles de formation et c'est le cas cette année avec la conférence sur la sémiologie de l'image (Fayçal Sahbi), comme ce fut le cas l'an dernier pour ce qui est des considérations juridiques liées aux droits de l'image. Une projection suivie d'un débat autour du film documentaire Derrière l'objectif du photographe Reza. Celui-ci s'est rendu plusieurs fois en Algérie et a été l'invité d'honneur de l'édition précédente, une présence qui a eu pour effet de booster ce rendez-vous. Ces journées sont présentées comme un exemple parmi d'autres entrant dans le cadre des échanges culturels entre l'Algérie et la France. D'ailleurs, un appel sera lancé en mars pour d'autres projets de résidence d'artistes, dont trois à la Friche Belle de Mai à Marseille, a indiqué Patrick Gérard, attaché culturel de l'ambassade de France à Alger, présent à la conférence de presse.