L'Algérie est actuellement face à une délicate épreuve et vit une conjoncture économique des plus difficiles suites aux effets du coronavirus et ses conséquences fatales sur les cours des prix du pétrole ayant connu des chutes libres. Devant un tel statu quo de fiasco, l'Algérie doit revoir sérieusement sa politique économique tout en explorant d'autres ressources pouvant substituer la rente pétrolière. L'heure de vérité est arrivée et cette rente pétrolière, sur laquelle s'est basée exclusivement son économie, l'Algérie a totalement délaissé le tourisme. Il est temps donc de réaliser un véritable développement du secteur de tourisme afin de créer de la richesse, des postes d'emploi et à même de relancer l'économie nationale.
La délivrance de visas : le premier problème qui freine le développement du secteur: L'Algérie figure parmi les destinations les plus favorites au monde par les touristes, surtout ceux possédant un fort pouvoir d'achat en matière de tourisme, les Allemands , Les Américains , les Suisses et tant d'autres touristes émanant d'autres nationalités et qui sont passionnés par le désert algérien et ses paysages féériques et merveilleux, en témoignent les écrits de plusieurs écrivains algériens ayant visité les lieux. Toutefois, ces derniers sont pénalisés par les longues et lassantes procédures de visas. Devant cette situation, ils sont contraints de changer leur destination vers le désert marocain, accès facile et sans visa, il faut avoir juste un passeport et une réservation d'hôtel. Alors, voyons que c'est l'Algérie qui a perdu des dollars précieux dont on a besoin, surtout en cette situation critique .Donc , pour booster ce créneau très important , les autorités doivent supprimer les visas ou faciliter leur accès aux touristes.
Des potentialités touristiques inexploitées L'Algérie qui dort sur un immense patrimoine touristique, un véritable trésor , une fois exploitée à bon escient, permettra à notre pays de devenir l'un des pays les plus visités au monde.
"Plus important patrimoine romain après l'Italie" Ancien responsable de l'Office national algérien de tourisme (ONAT), le tour-opérateur public du pays, Brahim Aflah Hadj-Nacer connaît parfaitement le potentiel que recèle l'Algérie. Il met en avant sa position géographique et la diversité de ses paysages. Pour le tourisme saharien, il estime qu'il n'est nullement besoin de construire de grands palaces mais qu'il suffit seulement de créer des établissements qui puissent accueillir les visiteurs au dernier jour de leur trekking. "Il faut permettre aux visiteurs de prendre une douche, de se reposer et de se restaurer convenablement avant le départ", considère-t-il. Hadj-Nacer affirme qu'il est également important de ne pas se focaliser sur la traditionnelle clientèle française et d'aller vers de nouveaux marchés comme les pays du nord de l'Europe, la Russie, l'Allemagne et l'Autriche. Pour cela, l'Algérie dispose d'un atout majeur: son histoire. "Nous avons un potentiel historique très important, notamment en matière de ruines romaines puisque l'Algérie, après l'Italie, possède le patrimoine romain le plus important au monde", explique-t-il. Faïza Riache, archéologue et présidente de l'Association nationale Tourath Djazaïrouna (Patrimoine de notre Algérie, ndlr), confirme que les sites romains de Cuicul, Lambèse, Tipaza et Timgad peuvent accueillir des milliers de touristes quotidiennement. Et ce n'est là qu'un des multiples aspects du potentiel touristique culturel du pays. "En Algérie, nos sites archéologiques remontent à la préhistoire et vont jusqu'à la période coloniale. À la fin des années 1950, les archéologues français avaient recensé près de 1.000 sites et actuellement, nous en avons dénombré 422 rien que pour la région de Tiaret", détaille-t-il. Selon elle, les possibilités de développement du tourisme algérien sont multiples. "Prenons le cas d'Aïn Boucherit, dans la région de Sétif (300 km à l'est d'Alger), qui figure dans la short-list des berceaux de l'humanité au même titre que Gona en Éthiopie. Il est possible d'en faire un pôle touristique important en créant un centre d'interprétation. Ce centre permettrait de présenter aux touristes les pièces découvertes lors des fouilles et d'expliquer les avancées réalisées par les scientifiques. C'est ce que fait actuellement le Maroc sur un site similaire situé à Jbel Ighoud. En plus du caractère culturel, une telle initiative peut participer à financer la recherche archéologique", affirme l'archéologue.
Milev: berceau des relions et des civilisations: La ville romaine Milev à Mila était l'un des pôles religieux catholique en Algérie à l'époque romaine par son enfant saint Optat de Milev, né vers 320 et qui était le précurseur de saint-Augustin dans la lutte contre le schisme des Donatiste. En plus de l'imposante église de saint-augustin qui surplombe actuellement la ville de Annaba , sans oublier Santa Cruz d'Oran. La mise en valeur de ces sites religieux peuvent attirer les fervents du christianisme de visiter l'Algérie après le Vatican.
"Les excursionnistes du shopping" Selon les statistiques officielles, l'Algérie aurait reçu 2 millions de touristes en 2018. Mais Saïd Boukhelifa remet en cause ces données car, explique-t-il, le ministère du Tourisme comptabilise tous les étrangers qui entrent sur le territoire algérien. À ce titre, il refuse de prendre en compte les nombreux Tunisiens qui traversent tous les jours la frontière car il estime que ce sont des "excursionnistes du shopping" qui arrivent le matin et repartent le soir.
L'expert avance un chiffre bien plus modeste: "Si nous faisons le cumul des 50 dernières années, je peux dire que nous n'avons pas encore dépassé les 500.000 touristes." Si elle veut profiter pleinement du trésor touristique, l'Algérie doit se mettre très rapidement au travail et prendre des décisions courageuses. "Nous sommes dans une situation de manque à gagner car chaque année, le pays perd des sommes d'argent très importantes. Une destination se construit progressivement. Dans le cas de l'Algérie, il faudra au moins dix ans. À condition de faire assainir le secteur et de lancer des programmes de communication et de promotion", insiste Saïd Boukhelifa. À propos de communication, le ministère du Tourisme devrait déjà commencer par réactiver son site Internet qui est inaccessible…