Le développement du secteur de l'agriculture implique aussi le développement rural. Pour ce qui est de la stratégie du développement rural et dont la population représente le tiers des habitants, soit un peu plus de 13 millions de personnes, les pouvoirs publics sont désormais décidés à tout mettre en œuvre pour permettre à cette frange de la société des conditions de vie meilleure et ainsi freiner l'exode rural. Qualifiant de satisfaisants les résultats du secteur de l'agriculture ces dernières années, le président Bouteflika dira cependant "que nous ne sommes pas près de concurrencer les Européens en matière de production industrielle". Beaucoup de chemin reste encore à faire. L'intérêt porté aujourd'hui au développement rural est grandissant. Le programme de soutien au renouveau rural adopté par l'Etat vise entre autres à contribuer à la viabilité des zones rurales en améliorant les conditions d'emploi et, partant, stabiliser les populations. Il faut dire que l'émergence dans le contexte national actuel de la question du développement rural n'est pas fortuite. Elle est la résultante de la mutation économique et sociale du pays. Elle découle de la nécessité de s'adapter aux exigences de cette mutation pour en contenir les effets pervers ou indésirables et promouvoir une autre image du monde rural. Le développement rural et la revitalisation des espaces ruraux sont apparus comme des thèmes prioritaires. La politique de renouveau rural en a fait des objectifs prioritaires et propose les démarches appropriées visant à la prise en charge de la problématique du développement rural qui peut être globalement résumée aux deux aspects essentiels, à savoir le déséquilibre entre les ressources naturelles limitées et fragiles et une pression sociale forte ne faisant que s'accentuer; le développement rural à promouvoir doit répondre à la diversité des territoires ruraux et à leurs potentialités, opportunités et contraintes spécifiques. Ainsi, la politique du renouveau rural met l'accent sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux, le rétablissement des équilibres écologiques et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, considérés comme des axes prioritaires en matière de développement rural. Le diagnostic de la situation du milieu rural peut être valablement apprécié à partir de deux grands constats : Premier constat : la population rurale augmente dans l'absolu et émergence de zones "tampons" vis-à-vis du milieu urbain. Le poids de la population rurale, à fin 2005, est en progression, en comparaison avec 1998, même si en pourcentage par rapport à la population urbaine il baisse légèrement (13,3 millions à la fin 2005, 40 %) contre 12,2 millions en 1998 (42 %). 70 % des populations rurales ont moins de 30 ans. A côté de l'augmentation de la population rurale, il y a lieu de relever une tendance à l'urbanisation du milieu rural autour d'agglomérations et de pôles d'activités rurales, tendance qui traduit en quelque sorte, l'émergence de "zones tampons" vis-à-vis du milieu urbain. Cette forme d'urbanisation permet surtout d'atténuer la pression migratoire sur les centres urbains En termes d'espace et de sécurité on relève que 979 communes, sur les 1 541 que compte le pays, sont considérées comme totalement rurales. Elles se répartissent comme suit : 622 communes sur 1.071, soit 58 % dans les wilayas du Nord, 246 communes sur 360, soit 68 % dans les wilayas des Hauts-Plateaux, et 111 communes sur 164, soit 67 % dans celles du Sud. Deuxième constat : l'indice de développement rural durable (IDRD) progresse. L'indice moyen national de développement rural durable a progressé substantiellement ces 7 dernières années, il est passé de 0,31 en 1998 à 0,58 en 2005.