Après la fermeture des centres d'hébergement à Las Vegas à cause de la pandémie de Covid-19, les autorités ont décidé de transformer un parking en plein air en "refuge" pour les SDF. Une photo les montrant en train de dormir sur des cases tracées sur le béton a fait scandale sur les réseaux sociaux. À Las Vegas, les casinos et les hôtels sont déserts, mais c'est un parking que les autorités de la ville ont choisi pour placer les sans-abris en cette période de pandémie, a rapporté le New York Times. Une décision critiquée par beaucoup, alors que des milliers de chambres sont disponibles. "Après avoir criminalisé le sans-abrisme cette année, Las Vegas place les gens sur des grilles de béton, loin des regards", a dénoncé l'ancien maire de la ville texane de San Antonio, Juliàn Castro. Il a également suggéré à la ville de coopérer avec les hôtels et autres organismes privés
Le chômage explose aux États-Unis, situation catastrophique pour certaines professions Cet "abri", situé à 11 kilomètres du centre, a été mis en place par les autorités après qu'un autre abri de 500 places, géré par des organisations caritatives catholiques, a dû fermer à cause de l'un des résidents testé positivement au Covid-19. Ce centre rouvrira ses portes vendredi 3 avril, selon un communiqué commun de la ville et du comté de Clark. Plus de 50 volontaires ont participé à l'installation de 2.000 mètres carrés de moquette sur ce nouveau camp de sans-abris, afin que ces derniers ne dorment pas à même le sol. Ces matelas de fortune sont disposés à deux mètres les uns des autres pour respecter les mesures de distanciation sociale. Des toilettes et des stations de lavage sont également à leur disposition, a indiqué le porte-parole de la ville de Las Vegas, David Riggleman, cité par le New York Times.
Pourquoi ne pas utiliser les hôtels vides? La plus grande ville du Nevada compte 6.500 personnes sans domicile fixe, dont 70% dorment toujours dehors, alors que l'heure est au confinement. "Une solution à court terme comme un parking ne fait que repousser le problème de la prise en charge des sans-abris", a estimé Eric Tars, directeur juridique du Centre national sur le sans-abrisme et la pauvreté. Il estime que la ville aurait dû penser différemment, évoquant notamment les nombreux hôtels désertés par les touristes, qui réclament des compensations financières de l'État. "Le logement, c'est la santé. C'est honteux que ces hôtels mendient pour être renfloués. S'ils veulent l'argent des contribuables, ils devraient utiliser leurs installations pour le bien public. Des gens mourront, qu'ils soient logés ou non, et c'est tout-à-fait évitable", a-t-il conclu.