Le Front Polisario a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation épouvantable qui affecte les prisonniers politiques sahraouis détenus illégalement au Maroc dans des prisons en pleine propagation de la pandémie du COVID-19. "Ce sont des temps difficiles pour nous tous, mais pas plus que ceux qui languissent en détention arbitraire. Comme vous le savez, des dizaines de civils sahraouis innocents sont actuellement détenus illégalement dans les prisons marocaines", lit-on dans une lettre adressée par la représentation du Front Polisario auprès de l'UE, au bureau de Bruxelles de Human Rights Watch. "Victimes de mauvais traitements, de torture et de négligence médicale intentionnelle, ces prisonniers ne sont pas seulement à haut risque de tomber gravement malades à cause du COVID-19, ils sont également des cibles faciles pour le régime marocain", a ajouté le Front Polisario, soulignant qu'"il est donc impératif que le Maroc autorise l'accès immédiat à ces détenus par des observateurs indépendants des droits de l'Homme". La lettre a souligné l'appel urgent du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, le 25 mars 2020, pour la prise des mesures urgentes pour protéger la santé et la sécurité des personnes en détention et d'autres établissements fermés, dans le cadre des efforts globaux pour contenir la pandémie de COVID-19. La lettre de la Représentation du Front Polisario appelé HRW à "inciter le Conseil européen et la Commission à intervenir immédiatement pour garantir la sécurité de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines". "Au-delà de leur libération immédiate, ces prisonniers ont besoin d'une protection urgente contre le virus COVID-19", a soutenu le Front dans sa lettre. Se référant aux responsabilités de l'UE vis-à-vis du conflit de longue date au Sahara occidental, le Polisario a indiqué que "l'UE a joué pendant trop longtemps un rôle de second plan dans la recherche d'une solution politique au conflit du Sahara occidental. Mais c'est un contexte qui peut changer, étant donné les leviers dont dispose l'UE, y compris l'opportunité d'un nouveau départ avec la nouvelle direction de la Commission". "Si le défi de parvenir à un règlement politique juste reste difficile, des mesures peuvent être prises dès maintenant pour dissuader les représailles contre les plus vulnérables à COVID-19. Les autorités marocaines devraient recevoir un message clair et fort qu'elles ne peuvent pas utiliser l'urgence sanitaire actuelle pour exercer des représailles contre les détenus politiques et restreindre davantage les droits et la dignité du peuple sahraoui", a-t-on ajouté. Le 22 mars dernier, alors que la pandémie COVID-19 se propageait à travers le monde, le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies, décrivant l'effroyable situation qui affecte les prisonniers politiques sahraouis détenus illégalement dans les prisons marocaines. Il a averti que "l'épidémie de ce virus dangereux et les mesures urgentes requises, notamment pour éviter les grands rassemblements et le surpeuplement, contredisent totalement la situation dans laquelle ces prisonniers civils sont détenus dans des prisons marocaines surpeuplées".