La commission de la Fetwa relevant du ministère des Affaires religieuses et des wakfs a décrété, mardi, que "la non-déclaration" d'un cas de contamination au nouveau coronavirus était un acte religieusement proscrit, affirmant qu'il était impératif d'en informer les autorités compétentes. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de ses membres, lundi, la Commission a considéré "proscrite religieusement, tant pour la personne concernée elle-même que pour ses proches et connaissances, la non-déclaration d'un cas de maladie contagieuse, comme le Covid-19", soulignant "l'impératif d'en informer les autorités compétentes et de se soumettre au confinement sanitaire et au traitement". "Quiconque vient à taire son atteinte (au Covid-19) entraînant ainsi la contamination d'autres personnes aura commis un péché et celui qui en est informé et omet de le déclarer aura été complice de cet acte proscrit", a décrété la Commission. A ce propos, elle a préconisé "la coopération avec les autorités compétentes de l'Etat à la conscientisation de l'ensemble des citoyens à la transparence totale à travers le signalement de cette maladie infectieuse grave tant par le malade lui-même que par son entourage afin d'endiguer la pandémie, voire l'éradiquer, partant du devoir de conseil entre les membres de la société". En outre, la Commission ministérielle de la Fetwa a appelé les acteurs des professions, métiers, activités, industries et commerces dont dépendent les besoins et nécessités des citoyens au "respect des règlements en vigueur pour l'exercice de leur activité et travail en prenant toutes les mesures préventives pour se protéger et protéger les autres", ajoutant qu'il s'agit-là d'une obligation envers la société, voire de devoirs dont l'accomplissement est rétribué et le manquement puni. Exhortant les Algériens à la compassion à l'égard des familles éprouvées par la perte d'un proche, elle a souligné que "la rétribution du Chahid s'étend à celui qui se conforme au confinement sanitaire pour se protéger et protéger les autres même si celui-ci guérit et demeure vivant". Elle a exhorté, également la famille algérienne à mettre à profit cette opportunité pour l'accomplissement des prières en groupe (djamaa), l'évocation d'Allah, le Douâa et la lecture du Coran. Concernant le mois de Ramadhan, la Commission a expliqué que la situation exceptionnelle induite par la pandémie Covid-19 "ne permettrait pas cette année l'organisation des tables d'Iftar" appelant cependant au maintien des actions caritatives en les adaptant à la conjoncture, à travers l'aide aux familles en nature ou en fonds et préconisant "l'adhésion à l'effort national" engagé dans ce sens.