C'est sous le thème " Le capital investissement, accélérateur de croissance dans les pays riverains de la Méditerranée ", que le 2e Forum euro- méditerranéen du capital investissement s'est tenu à Tunis les 24 et 25 avril. Ce forum a réuni 525 participants venus de 25 pays du pourtour méditerranéen et 110 intervenants et speakers, en l'absence de l'Algérie. En effet, les participants ont traité des questions liées au développement du capital investissement comme moteur de l'investissement, de création d'entreprises, de création de richesses et d'emplois. Aussi, les participants ont mis l'accent sur le rôle des politiques publiques dans la dynamique du capital investissement dans les aspects des privatisations, de création de fonds et de la mise en place d'autorités de régulation. En outre, et après avoir pris connaissance de la stratégie des investisseurs des pays du Golfe dans la zone Euro-med, les interventions de M. Alain Le Roy, conseiller du Président Sarkozy et ambassadeur responsable du projet de l'Union pour la Méditerranée ainsi que M. Henri Gauino, et le Pr. Jean-Louis Reiffers, président du Conseil scientifique de l'Institut de la Méditerranée ont débouché sur un débat contradictoire et controversé sur les objectifs réels de ce projet qui vient consacrer l'échec et la fin du processus de Barcelone. Cependant, les contours de ce nouveau projet semblent être flous, tant au plan politique qu'économique, et l'aboutissement de ce projet passe inéluctablement par le règlement du conflit au Sahara Occidental, Chypre et surtout le conflit israélo-palestinien. D'autre part les projets économiques annoncés ne sont pas très clairs, on note à titre d'exemple l'énergie solaire, les autoroutes, les voies ferrées et l'eau alors que l'agriculture n'est pas concernée. Pour ce qui est du financement, la question de création d'une banque euro- méditerranéenne n'est pas encore tranchée et le projet d'une agence de développement de la PME est en gestation. Néanmoins, les pays du pourtour de la Méditerranée ne sont pas au même niveau de développement, de restructuration économique, et les réformes ne sont pas menées au même rythme et l'ouverture brutale des frontières a aggravé davantage la situation de certains pays de la rive Sud en l'absence d'une intégration économique horizontale. Il a été relevé aussi que la croissance du PIB n'a pas souvent suivi l'effort d'investissement ; à titre d'exemple et de comparaison l'investissement qui a crû de 8,5 % en Algérie n'a entraîné que 4 % de croissance du PIB alors qu'en Tunisie une croissance de 2,5% de l'investissement s'est traduite par 6,5 % de croissance du PIB. En outre, M. Dominique Baudis, président de l'Institut du monde arabe soutient quant à lui le projet et confirme l'adhésion des pays du Maghreb à l'initiative du Président français. Pour rappel, une réunion des pays de la zone Euromed, à laquelle participeront les pays du Maghreb sans la Mauritanie, est prévue le13 juillet prochain en France autour du président français Sarkozy et de la chancelière allemande, Merkel, pour faire avancer le projet qui semble avoir déjà reçu l'agrément du Maroc, de la Tunisie et de l'Egypte.