Le président afghan Hamid Karzaï monte au créneau. A trois semaines de la Conférence de Londres sur l'avenir de l'Afghanistan, prévue pour le 18 janvier, il vient de déclarer, dans une interview accordée à la chaîne internationale de télévision Al-Jazeera, qu'il n'avait pas besoin "d'avoir les faveurs" des Occidentaux. "Je n'ai pas besoin d'avoir les faveurs de la communauté internationale". Le président afghan Hamid Karzaï monte au créneau. A trois semaines de la Conférence de Londres sur l'avenir de l'Afghanistan, prévue pour le 18 janvier, il vient de déclarer, dans une interview accordée à la chaîne internationale de télévision Al-Jazeera, qu'il n'avait pas besoin "d'avoir les faveurs" des Occidentaux. "Je n'ai pas besoin d'avoir les faveurs de la communauté internationale". Les Occidentaux sont là pour combattre le terrorisme et nous travaillons avec eux pour la sécurité et la stabilité de l'Afghanistan", a ajouté M.Karzaï. Le président afghan, contrairement à ses sorties habituelles alignées sur la politique des Etats-Unis et de leurs alliés, aura surpris par son ton et ses reproches sévères à leur adresse et à l'adresse des forces présentes dans le pays. Cette réaction, pour le moins inattendue, fait suite sans doute au sentiment d'exacerbation de la population afghane victime de l'insécurité et des dépassements et bavures impunis des forces militaires présentes sur le terrain, tout en subissant des conditions de vie régulièrement dégradées. M. Karzaï a-t-il pris conscience qu'il ne peut gouverner avec l'hostilité d'un peuple excédé par des années d'occupation et de violences, voué en outre à une corruption sans bornes, et qui de ce fait, ne se reconnaît pas dans ses dirigeants, mal élus de surcroit ? Toujours est-il qu'il semble défendre un élément de ce que la Maison-Blanche a appelé sa nouvelle stratégie en Afghanistan, mais que sur le terrain ses militaires ne cessent de contredire : considérer la population comme un facteur essentiel pour la sortie de crise et pour cela la gagner par une bonne gouvernance, par le respect de sa sécurité, le souci de ses conditions d'existence et, il l'a déclaré, par le respect de sa dignité. "Ils doivent respecter l'Afghanistan et son gouvernement et doivent comprendre que nous sommes un peuple, nous sommes un pays, nous avons notre histoire, notre fierté, notre dignité", a dit le chef de l'Etat afghan. "Notre pauvreté ne doit pas être une raison pour nous ridiculiser ou nous insulter", a-t-il encore souligné. L'Afghanistan bénéficie de l'aide étrangère, des milliards de dollars provenant essentiellement des pays occidentaux qui, ne tarissant pas de critiques vis-à-vis de la corruption tentaculaire à tous les niveaux, l'ont subordonnée à une meilleure gouvernance. De meme M. Karzai a émis des critiques sur la façon dont est menée la guerre des coalisés contre l'insurrection des talibans et contre Al-Qaida. "Je veux que les pays de l'Otan comprennent que la guerre contre le terrorisme n'est pas la poursuite de tout homme portant un turban, une barbe et le costume traditionnel", a-t-il lancé. En réponse à une question sur ses attentes à la Conférence de Londres le 28 janvier, il a répondu : «Nous demanderons (aux forces internationales, ndlr) de cesser leurs fouilles de nuit dans les maisons afghanes". Le président afghan a accusé régulièrement l'Otan de tuer sans discernement les civils afghans lors d'opérations de recherche de talibans. Fin décembre, dix civils, dont huit écoliers, avaient été tués dans la province de Kunar, déclenchant sa colère. Les forces internationales avaient affirmé avoir réagi en état de légitime défense contre des personnes "en âge de combattre" et leur tirant dessus. Ces «bavures» répétitives, tout en révélant le mépris pour la vie afghane, minent le quotidien des Afghans comme l'a remarqué le président pakistanais qui protestait de son côté contre les drones américains à la frontière des deux pays tuant sans discernement rebelles et civils, le «consensus en faveur de la guerre contre l'extrêmisme». Et intensifie le sentiment anti-américain. Avant-hier, les talibans contestaient une affirmation du Secrétaire général de l'ONU selon laquelle la plupart des victimes civiles tuées en Afghanistan l'étaient par «les rebelles anti-gouvernementaux ». Les forces américaines et de l'Otan sont la cause des victimes civiles ont-ils réagi et prétendre le contraire vise selon eux «à semer l'animosité entre la population et les insurgés». Le président afghan a également mis en garde les Etats-Unis sur l'arrivée de plus de 30 mille soldats en renfort dans les mois à venir. "Si ces forces viennent pour fournir une protection au peuple afghan et améliorer sa vie, elles sont les bienvenues. Mais si elles viennent seulement pour traquer les talibans au détriment des civils afghans, alors bien sûr cela ne va pas avoir de bonnes conséquences pour nous", a-t-il souligné. Reconnaissant que les talibans gagnaient du terrain dans le pays, le président afghan a estimé qu'il s'agissait d'une "combinaison" d'erreurs de son gouvernement et des forces internationales. "Il y a eu des opérations inutiles (de l'Otan), les sanctuaires (des talibans) à la frontière afghane (avec le Pakistan) n'ont pas assez retenu notre attention, nos forces afghanes n'ont pas été renforcées à temps, nos propres forces ont fait des erreurs et les forces de l'Otan ont fait des erreurs sérieuses", a-t-il estimé. Les Occidentaux sont là pour combattre le terrorisme et nous travaillons avec eux pour la sécurité et la stabilité de l'Afghanistan", a ajouté M.Karzaï. Le président afghan, contrairement à ses sorties habituelles alignées sur la politique des Etats-Unis et de leurs alliés, aura surpris par son ton et ses reproches sévères à leur adresse et à l'adresse des forces présentes dans le pays. Cette réaction, pour le moins inattendue, fait suite sans doute au sentiment d'exacerbation de la population afghane victime de l'insécurité et des dépassements et bavures impunis des forces militaires présentes sur le terrain, tout en subissant des conditions de vie régulièrement dégradées. M. Karzaï a-t-il pris conscience qu'il ne peut gouverner avec l'hostilité d'un peuple excédé par des années d'occupation et de violences, voué en outre à une corruption sans bornes, et qui de ce fait, ne se reconnaît pas dans ses dirigeants, mal élus de surcroit ? Toujours est-il qu'il semble défendre un élément de ce que la Maison-Blanche a appelé sa nouvelle stratégie en Afghanistan, mais que sur le terrain ses militaires ne cessent de contredire : considérer la population comme un facteur essentiel pour la sortie de crise et pour cela la gagner par une bonne gouvernance, par le respect de sa sécurité, le souci de ses conditions d'existence et, il l'a déclaré, par le respect de sa dignité. "Ils doivent respecter l'Afghanistan et son gouvernement et doivent comprendre que nous sommes un peuple, nous sommes un pays, nous avons notre histoire, notre fierté, notre dignité", a dit le chef de l'Etat afghan. "Notre pauvreté ne doit pas être une raison pour nous ridiculiser ou nous insulter", a-t-il encore souligné. L'Afghanistan bénéficie de l'aide étrangère, des milliards de dollars provenant essentiellement des pays occidentaux qui, ne tarissant pas de critiques vis-à-vis de la corruption tentaculaire à tous les niveaux, l'ont subordonnée à une meilleure gouvernance. De meme M. Karzai a émis des critiques sur la façon dont est menée la guerre des coalisés contre l'insurrection des talibans et contre Al-Qaida. "Je veux que les pays de l'Otan comprennent que la guerre contre le terrorisme n'est pas la poursuite de tout homme portant un turban, une barbe et le costume traditionnel", a-t-il lancé. En réponse à une question sur ses attentes à la Conférence de Londres le 28 janvier, il a répondu : «Nous demanderons (aux forces internationales, ndlr) de cesser leurs fouilles de nuit dans les maisons afghanes". Le président afghan a accusé régulièrement l'Otan de tuer sans discernement les civils afghans lors d'opérations de recherche de talibans. Fin décembre, dix civils, dont huit écoliers, avaient été tués dans la province de Kunar, déclenchant sa colère. Les forces internationales avaient affirmé avoir réagi en état de légitime défense contre des personnes "en âge de combattre" et leur tirant dessus. Ces «bavures» répétitives, tout en révélant le mépris pour la vie afghane, minent le quotidien des Afghans comme l'a remarqué le président pakistanais qui protestait de son côté contre les drones américains à la frontière des deux pays tuant sans discernement rebelles et civils, le «consensus en faveur de la guerre contre l'extrêmisme». Et intensifie le sentiment anti-américain. Avant-hier, les talibans contestaient une affirmation du Secrétaire général de l'ONU selon laquelle la plupart des victimes civiles tuées en Afghanistan l'étaient par «les rebelles anti-gouvernementaux ». Les forces américaines et de l'Otan sont la cause des victimes civiles ont-ils réagi et prétendre le contraire vise selon eux «à semer l'animosité entre la population et les insurgés». Le président afghan a également mis en garde les Etats-Unis sur l'arrivée de plus de 30 mille soldats en renfort dans les mois à venir. "Si ces forces viennent pour fournir une protection au peuple afghan et améliorer sa vie, elles sont les bienvenues. Mais si elles viennent seulement pour traquer les talibans au détriment des civils afghans, alors bien sûr cela ne va pas avoir de bonnes conséquences pour nous", a-t-il souligné. Reconnaissant que les talibans gagnaient du terrain dans le pays, le président afghan a estimé qu'il s'agissait d'une "combinaison" d'erreurs de son gouvernement et des forces internationales. "Il y a eu des opérations inutiles (de l'Otan), les sanctuaires (des talibans) à la frontière afghane (avec le Pakistan) n'ont pas assez retenu notre attention, nos forces afghanes n'ont pas été renforcées à temps, nos propres forces ont fait des erreurs et les forces de l'Otan ont fait des erreurs sérieuses", a-t-il estimé.