Le président afghan Hamid Karzaï a révélé hier les grandes lignes de son plan de réconciliation avec les talibans proposant argent et travail aux insurgés qui abandonneront la lutte armée, à quelques jours de la Conférence de Londres sur l'Afghanistan. Le chef de l'Etat afghan présentera son plan d'amnistie le 28 janvier à Londres où tous les acteurs du conflit, à l'exception des talibans, discuteront de l'avenir du pays en proie à une insurrection qui, depuis trois ans, gagne en intensité et sur le terrain. M. Karzaï a annoncé, dans une interview à la BBC, qu'il allait utiliser les fonds de la communauté internationale pour leur offrir de l'argent afin de faciliter le retour à la vie civile d'anciens rebelles. “Ceux que nous approchons en vue d'un retour à la vie civile seront aidés pour trouver un boulot, avoir une protection et se réinstaller dans leur communauté”, a déclaré le président afghan. “Nous savons à quel point le peuple afghan a besoin de paix à tout prix”, a-t-il ajouté. Les militants les plus durs parmi les talibans, membres d'El-Qaïda ou d'autres groupes extrémistes, ne seront pas acceptés, a-t-il néanmoins indiqué. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne annonceront également un plan en ce sens lors de la conférence de Londres. Washington veut frapper plus fort les flux financiers soutenant les combattants islamistes, tout en favorisant “la réintégration des talibans qui se détournent du réseau”.