Les participants à la table ronde, organisée hier au forum d'El Moudjahid, sur l'habitat précaire ont dressé un état des lieux sans complaisance quant à l'ampleur qu'a pris ce phénomène en Algérie. Même si l'Etat s'est engagé dans un «ambitieux» programme de relogement dans le cadre des efforts visant son éradication, il n'en demeure pas moins que la tâche demeure difficile et exige, de tous, des efforts soutenus, mais aussi de la persévérance et surtout beaucoup de courage comme l'a souligné Abdelhamid Boudaoud président de l'Ordre des architectes lequel estime le nombre des habitations précaires dans notre pays à quelque 100 mille unités, dont 14 mille sont recensées au niveau de la commune de Gué de Constantine à Alger. «Les déséquilibres sont très importants et il faut beaucoup de temps et aussi de persévérance pour venir à bout de ce phénomène», a-t-il indiqué. Il dira aussi que l'Etat a déboursé environ 10 milliards DA pour sa résorption. M. Boudaoud a tiré à boulets rouges sur les APC lesquelles, selon lui, ne jouent pas leur rôle en matière d'aménagement des bidonvilles pour les rendre plus ou moins habitables et ce, à défaut de s'en débarrasser. Le président de l'Ordre des architectes a par ailleurs évoqué la problématique de la «régénérescence» du phénomène des bidonvilles et a regretté que des personnes, qui ont été relogées dans des logements neufs, soient retournées vivre dans leurs anciennes bicoques. Les expériences passées notamment celle de 1985 en sont la preuve irréfutable. Une situation qui rend plus coriace ce phénomène et encore plus ardue sa résorption, comme en témoignera l'orateur. Il évoquera ensuite l'«historique» du phénomène des bidonvilles qui est passé par trois phases: la période d'entre les deux Guerres mondiales, à l'Indépendance et enfin, à l'avènement du terrorisme. «Cet important flux a fait que, par rapport aux capacités de réponse, on s'est toujours retrouvé bien en deçà de la demande sociale», a déclaré Boudaoud. Avant d'ajouter : «Nous aurions pu initier des actions à même de freiner ces flux. Malheureusement certains paramètres à l'instar du déclin de l'agriculture, ont précipité l'exode. Résultat : des «migrants» qui construisent des bidonvilles avec, en sus, des pratiques parasitaires qui ont vu le jour car certaines personnes entreprennent de vendre ces bicoques». Abdelhamid Boudaoud a appelé les pouvoirs publics à «concrétiser sur le terrain» le programme d'éradication des bidonvilles. «Il faut encourager des investissements dans les zones à promouvoir», a-t-il enfin suggéré. De son coté, Mekhlouf Naït Saâda, directeur du service de l'urbanisme au ministère de l'Habitat a indiqué que son département détient un fichier national du relogement qui date des années 80. Dès lors, «il est difficile à toute personne de passer à travers les mailles de ce filet», a-t-il assuré. Le représentant du ministère de l'Habitat estimera le nombre d'habitations précaires à travers le pays, recensées durant l'année 2007 sur une période de 6 mois, à quelque 557 mille habitations. Il a ajouté que le parc des habitations précaires en Algérie représente 8% du parc national et 13% au niveau des chefs-lieux de wilayas, soulignant que le phénomène du précaire touche tant les agglomérations, à hauteur de 60%, que le monde rural avec 40%. 70 mille baraques éradiquées depuis 2000 L'orateur estimera, en outre, le nombre de bâtisses éradiquées durant la décennie 2000 à environ 70 baraques. Cependant, la perpétuelle régénérescence du phénomène rend l'opération caduque. Mekhlouf Naït Saada révélera, par ailleurs, qu'à partir de 2007, l'Etat a initié un programme de résorption de l'habitat précaire, affichant une volonté sans concession quant à en finir le plus rapidement possible. Il soulignera à cet effet qu'un programme de résorption progressif est d'ores et déjà entamé, puisque 340 mille logements sont inscrits, dont une bonne partie (16 mille) a été déjà livrée. «L'opération bute, toutefois, sur un certain nombre de contraintes d'ordre socioculturel et historique, voire climatique. Je vous rassure, cependant, que nous sommes en train de mettre en place un dispositif pour aider les citoyens à réhabiliter leurs bâtisses. Cette réhabilitation va se faire obligatoirement avec l'assistance d'un architecte qui va suggérer les matériaux à utiliser et préconiser les techniques les plus appropriées pour préserver le patrimoine historique et culturel», a-t-il dit avant de conclure : «la valorisation de l'habitat précaire, qui porte les traces du patrimoine, doit impérativement être privilégiée». Y. D. Les participants à la table ronde, organisée hier au forum d'El Moudjahid, sur l'habitat précaire ont dressé un état des lieux sans complaisance quant à l'ampleur qu'a pris ce phénomène en Algérie. Même si l'Etat s'est engagé dans un «ambitieux» programme de relogement dans le cadre des efforts visant son éradication, il n'en demeure pas moins que la tâche demeure difficile et exige, de tous, des efforts soutenus, mais aussi de la persévérance et surtout beaucoup de courage comme l'a souligné Abdelhamid Boudaoud président de l'Ordre des architectes lequel estime le nombre des habitations précaires dans notre pays à quelque 100 mille unités, dont 14 mille sont recensées au niveau de la commune de Gué de Constantine à Alger. «Les déséquilibres sont très importants et il faut beaucoup de temps et aussi de persévérance pour venir à bout de ce phénomène», a-t-il indiqué. Il dira aussi que l'Etat a déboursé environ 10 milliards DA pour sa résorption. M. Boudaoud a tiré à boulets rouges sur les APC lesquelles, selon lui, ne jouent pas leur rôle en matière d'aménagement des bidonvilles pour les rendre plus ou moins habitables et ce, à défaut de s'en débarrasser. Le président de l'Ordre des architectes a par ailleurs évoqué la problématique de la «régénérescence» du phénomène des bidonvilles et a regretté que des personnes, qui ont été relogées dans des logements neufs, soient retournées vivre dans leurs anciennes bicoques. Les expériences passées notamment celle de 1985 en sont la preuve irréfutable. Une situation qui rend plus coriace ce phénomène et encore plus ardue sa résorption, comme en témoignera l'orateur. Il évoquera ensuite l'«historique» du phénomène des bidonvilles qui est passé par trois phases: la période d'entre les deux Guerres mondiales, à l'Indépendance et enfin, à l'avènement du terrorisme. «Cet important flux a fait que, par rapport aux capacités de réponse, on s'est toujours retrouvé bien en deçà de la demande sociale», a déclaré Boudaoud. Avant d'ajouter : «Nous aurions pu initier des actions à même de freiner ces flux. Malheureusement certains paramètres à l'instar du déclin de l'agriculture, ont précipité l'exode. Résultat : des «migrants» qui construisent des bidonvilles avec, en sus, des pratiques parasitaires qui ont vu le jour car certaines personnes entreprennent de vendre ces bicoques». Abdelhamid Boudaoud a appelé les pouvoirs publics à «concrétiser sur le terrain» le programme d'éradication des bidonvilles. «Il faut encourager des investissements dans les zones à promouvoir», a-t-il enfin suggéré. De son coté, Mekhlouf Naït Saâda, directeur du service de l'urbanisme au ministère de l'Habitat a indiqué que son département détient un fichier national du relogement qui date des années 80. Dès lors, «il est difficile à toute personne de passer à travers les mailles de ce filet», a-t-il assuré. Le représentant du ministère de l'Habitat estimera le nombre d'habitations précaires à travers le pays, recensées durant l'année 2007 sur une période de 6 mois, à quelque 557 mille habitations. Il a ajouté que le parc des habitations précaires en Algérie représente 8% du parc national et 13% au niveau des chefs-lieux de wilayas, soulignant que le phénomène du précaire touche tant les agglomérations, à hauteur de 60%, que le monde rural avec 40%. 70 mille baraques éradiquées depuis 2000 L'orateur estimera, en outre, le nombre de bâtisses éradiquées durant la décennie 2000 à environ 70 baraques. Cependant, la perpétuelle régénérescence du phénomène rend l'opération caduque. Mekhlouf Naït Saada révélera, par ailleurs, qu'à partir de 2007, l'Etat a initié un programme de résorption de l'habitat précaire, affichant une volonté sans concession quant à en finir le plus rapidement possible. Il soulignera à cet effet qu'un programme de résorption progressif est d'ores et déjà entamé, puisque 340 mille logements sont inscrits, dont une bonne partie (16 mille) a été déjà livrée. «L'opération bute, toutefois, sur un certain nombre de contraintes d'ordre socioculturel et historique, voire climatique. Je vous rassure, cependant, que nous sommes en train de mettre en place un dispositif pour aider les citoyens à réhabiliter leurs bâtisses. Cette réhabilitation va se faire obligatoirement avec l'assistance d'un architecte qui va suggérer les matériaux à utiliser et préconiser les techniques les plus appropriées pour préserver le patrimoine historique et culturel», a-t-il dit avant de conclure : «la valorisation de l'habitat précaire, qui porte les traces du patrimoine, doit impérativement être privilégiée». Y. D.