Pour bénéficier d'un logement à Alger, il faut séjourner quelque temps à la Casbah. Au moins 554.000 habitations précaires ont été recensées jusque-là par les autorités publiques en Algérie. C'est ce qu'a indiqué hier Makhlouf Naït Saâda, inspecteur général au niveau du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. L'information a été donnée lors d'une table ronde consacrée au Programme national d'éradication de l'habitat précaire, organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Selon ce responsable, ce chiffre représente 8% des logements en Algérie. Il y a trois types d'habitations précaires. Les bidonvilles et les habitations construites sur des terrains à haut risque tels que le glissement de terrain et enfin les habitations de terre (en pisé), notamment dans les régions du sud du pays. Pour le premier type d'habitation, M.Naït Saâda a fait savoir que les services concernés ont recensé pas moins de 92.000 unités. Le deuxième type de construction, pas moins de 280.000 unités ont été construites dans des zones à haut risque. A propos du troisième type d'habitation, le même responsable a fait savoir qu'il représente près de 180.000 habitations. Dans l'ensemble, M.Naït Saâda a également fait savoir que 60% du nombre global d'habitations précaires sont construites dans les agglomérations dont 40% situées dans les zones rurales. «Par ailleurs, la Casbah est devenue un centre de transit pour certains afin de bénéficier d'un logement», a relevé Naït Saâda qui reconnaît que l'éradication de l'habitat précaire est une tâche très difficile. C'est dire que l'exode rural, provoqué par des conditions de vie difficiles, ne constitue pas le seul facteur de prolifération de l'habitation précaire. Même si ce phénomène est très visible dans les villes, petites et grandes. L'enclavement des zones rurales et l'absence d'offres d'emploi constituent certains des facteurs de l'exode vers les agglomérations. Le responsable au ministère de l'Habitat a, par ailleurs, fait savoir que l'Etat a éradiqué 70.000 habitations précaires. Intervenant à son tour, M.Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes, a affirmé que la résorption de l'habitation précaire n'est pas facile. Le problème constitue un sérieux casse-tête pour les autorités publiques d'autant plus que le nombre d'habitations précaires ne cesse d'augmenter. Selon lui, la commune de Gué de Constantine, à elle seule, enregistre pas moins de 14.000 habitations précaires. Il souligne que l'Etat n'a pas consenti beaucoup d'efforts pour réduire ce phénomène préconisant aux responsables communaux d'établir une liste définitive du nombre d'habitations précaires. Les responsables communaux devront également faire des propositions auprès des directions concernées afin de réduire le nombre d'habitations précaires en Algérie, a-t-il ajouté.