Un homme d'affaires, milliardaire de 60 ans, Sebastian Pinera, devient aujourd'hui le nouveau président du Chili, héritant d'une gigantesque entreprise de reconstruction dans des régions entières du pays, sinistré par le séisme et le tsunami du 27 février. Symboliquement, c'est dans les décombres de Constitucion, ville du littoral ravagée par trois vagues géantes, que le chef de l'Etat effectuera son premier déplacement, quelques heures après son investiture à Valparaiso, siège du Parlement. Pinera est issu d'une grande famille, il est le fils d'un ambassadeur, le frère d'un ministre du Travail des dernières années de la dictature. Il a bâti sa fortune dans les années 80 dans la monétique, après une carrière d'économiste passé par Harvard. Rejetant les références au "passé", le nouveau président déclare faire tomber les murs qui divisent" les Chiliens. Pinera, qui succède à la socialiste Michelle Bachelet, ramène la droite au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, après 20 ans de gouvernements de centre-gauche. Une alternance largement saluée comme un signe de "maturité" politique du Chili. Après son échec à l'élection présidentielle en 2005, Pinera a fini par convaincre les Chiliens qu'une droite moderne et modérée méritait sa chance, après vingt ans de gouvernements de centre-gauche depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Cette droite "chrétienne et humaniste", comme il la définit, a voté contre le maintien du dictateur au pouvoir au référendum plébiscitaire de 1988. Et sait choquer une frange conservatrice du pays catholique, en promettant une reconnaissance civile des couples homosexuels -- mais pas le mariage. Celui qui, pour obtenir des résultats, a offert un chronomètre à ses ministres pour leur rappeler "qu'il n'y a pas une minute à perdre" et qui exige d'eux l'exécution d'objectifs à "30 jours, six mois, un an", sans "une minute de répit", s'est aussi engagé à préserver l'héritage social de la présidente sortante Michelle Bachelet, avec laquelle il a affiché une union sacrée émouvante après le séisme du 27 février qui a dévasté le centre-sud du pays. Les travaux de reconstruction pourraient coûter au pays 3 points de croissance au premier semestre 2010, et 1 point sur toute l'année, selon des économistes. "Mon gouvernement sera le gouvernement de la reconstruction", a reconnu le président élu le 17 janvier. Pinera a déjà annoncé une législation d'urgence "pour ajuster le budget 2010 (...) à la réalité et aux besoins" nés de la catastrophe, et des mesures d'austérité. Le séisme --l'un des plus violents depuis un siècle avec une magnitude 8,8-- et le tsunami qui a suivi, ont fait 497 morts et au moins 260 disparus. Dans les régions les plus touchées comme le Maule et le Bio Bio, l'ardoise s'élèverait à 1,2 milliard de dollars (880 millions d'euros) pour reconstruire au moins quarante ponts, à 3,6 milliards pour les hôpitaux. Le coût des dégâts matériels, selon des sociétés américaines de modélisation des risques, pourrait dépasser les 15 milliards de dollars. Pourtant, avant le séisme, Pinera semblait un président béni. Il devait prendre les rênes du Chili au moment où l'économie de ce champion de la croissance en Amérique latine rebondissait après douze mois de récession, et alors que le pays venait d'adhérer au club d'Etats riches qu'est l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Les prévisions donnaient une croissance de 4,5% en 2010, adossée au cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial. Mais à présent, le nouveau chef de l'Etat est confronté à une reconstruction "qui prendra trois ou quatre ans", selon Mme Bachelet. La catastrophe aura aussi vampirisé la fin de mandat de la première femme présidente du Chili, même si "la mère de tous les Chiliens" quitte le pouvoir avec une popularité record, 84%, grâce à son action sociale et ses mesures en faveur des femmes, de la famille, de la justice et des droits de l'Homme. Michelle Bachelet n'a pas mentionné ses intentions politiques, mais sa popularité lui permet de garder un oeil sur la présidentielle de 2014, puisqu'elle n'a pas pu se présenter en 2010, la Constitution interdisant deux mandats présidentiels. Dans l'effort d'investissement à venir, Pinera, "le Berlusconi chilien" comme le surnomment ses détracteurs, sera surveillé de près par l'opposition qui redoute des conflits d'intérêts entre le pouvoir politique et le monde des affaires, dont le nouveau président est un emblème depuis 20 ans. L'immense chantier est en revanche une opportunité pour lui de faire respecter sa promesse de créer un million d'emplois, et une occasion en or pour faire valoir son style de président-manager hyperactif, qu'il revendique haut et fort. Un homme d'affaires, milliardaire de 60 ans, Sebastian Pinera, devient aujourd'hui le nouveau président du Chili, héritant d'une gigantesque entreprise de reconstruction dans des régions entières du pays, sinistré par le séisme et le tsunami du 27 février. Symboliquement, c'est dans les décombres de Constitucion, ville du littoral ravagée par trois vagues géantes, que le chef de l'Etat effectuera son premier déplacement, quelques heures après son investiture à Valparaiso, siège du Parlement. Pinera est issu d'une grande famille, il est le fils d'un ambassadeur, le frère d'un ministre du Travail des dernières années de la dictature. Il a bâti sa fortune dans les années 80 dans la monétique, après une carrière d'économiste passé par Harvard. Rejetant les références au "passé", le nouveau président déclare faire tomber les murs qui divisent" les Chiliens. Pinera, qui succède à la socialiste Michelle Bachelet, ramène la droite au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, après 20 ans de gouvernements de centre-gauche. Une alternance largement saluée comme un signe de "maturité" politique du Chili. Après son échec à l'élection présidentielle en 2005, Pinera a fini par convaincre les Chiliens qu'une droite moderne et modérée méritait sa chance, après vingt ans de gouvernements de centre-gauche depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Cette droite "chrétienne et humaniste", comme il la définit, a voté contre le maintien du dictateur au pouvoir au référendum plébiscitaire de 1988. Et sait choquer une frange conservatrice du pays catholique, en promettant une reconnaissance civile des couples homosexuels -- mais pas le mariage. Celui qui, pour obtenir des résultats, a offert un chronomètre à ses ministres pour leur rappeler "qu'il n'y a pas une minute à perdre" et qui exige d'eux l'exécution d'objectifs à "30 jours, six mois, un an", sans "une minute de répit", s'est aussi engagé à préserver l'héritage social de la présidente sortante Michelle Bachelet, avec laquelle il a affiché une union sacrée émouvante après le séisme du 27 février qui a dévasté le centre-sud du pays. Les travaux de reconstruction pourraient coûter au pays 3 points de croissance au premier semestre 2010, et 1 point sur toute l'année, selon des économistes. "Mon gouvernement sera le gouvernement de la reconstruction", a reconnu le président élu le 17 janvier. Pinera a déjà annoncé une législation d'urgence "pour ajuster le budget 2010 (...) à la réalité et aux besoins" nés de la catastrophe, et des mesures d'austérité. Le séisme --l'un des plus violents depuis un siècle avec une magnitude 8,8-- et le tsunami qui a suivi, ont fait 497 morts et au moins 260 disparus. Dans les régions les plus touchées comme le Maule et le Bio Bio, l'ardoise s'élèverait à 1,2 milliard de dollars (880 millions d'euros) pour reconstruire au moins quarante ponts, à 3,6 milliards pour les hôpitaux. Le coût des dégâts matériels, selon des sociétés américaines de modélisation des risques, pourrait dépasser les 15 milliards de dollars. Pourtant, avant le séisme, Pinera semblait un président béni. Il devait prendre les rênes du Chili au moment où l'économie de ce champion de la croissance en Amérique latine rebondissait après douze mois de récession, et alors que le pays venait d'adhérer au club d'Etats riches qu'est l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Les prévisions donnaient une croissance de 4,5% en 2010, adossée au cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial. Mais à présent, le nouveau chef de l'Etat est confronté à une reconstruction "qui prendra trois ou quatre ans", selon Mme Bachelet. La catastrophe aura aussi vampirisé la fin de mandat de la première femme présidente du Chili, même si "la mère de tous les Chiliens" quitte le pouvoir avec une popularité record, 84%, grâce à son action sociale et ses mesures en faveur des femmes, de la famille, de la justice et des droits de l'Homme. Michelle Bachelet n'a pas mentionné ses intentions politiques, mais sa popularité lui permet de garder un oeil sur la présidentielle de 2014, puisqu'elle n'a pas pu se présenter en 2010, la Constitution interdisant deux mandats présidentiels. Dans l'effort d'investissement à venir, Pinera, "le Berlusconi chilien" comme le surnomment ses détracteurs, sera surveillé de près par l'opposition qui redoute des conflits d'intérêts entre le pouvoir politique et le monde des affaires, dont le nouveau président est un emblème depuis 20 ans. L'immense chantier est en revanche une opportunité pour lui de faire respecter sa promesse de créer un million d'emplois, et une occasion en or pour faire valoir son style de président-manager hyperactif, qu'il revendique haut et fort.