L'Algérie célèbre demain le 56e anniversaire du 1er novembre. Dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre de l'année 1954, des dizaines de militants, déterminés et animés d'une grande foi, sont en effet passés à l'action armée contre les forces d'occupation françaises. L'Algérie célèbre demain le 56e anniversaire du 1er novembre. Dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre de l'année 1954, des dizaines de militants, déterminés et animés d'une grande foi, sont en effet passés à l'action armée contre les forces d'occupation françaises. C'était le début de la guerre de Libération nationale. Moins de huit années après, l'Algérie recouvre son indépendance après une longue et terrible nuit coloniale qui a duré 132 années. Le peuple algérien a payé un prix fort pour chasser les occupants puisque 1,5 milion de personnes ont trouvé la mort. Ce chiffre, ahurissant du reste, atteste combien a été féroce la répression de l'armée française qui a commis tant et tant d'atrocités. Autant dire aussi qu'il s'agit d'un véritable génocide, d'une boucherie que d'aucuns, à juste titre d'ailleurs, n'ont point hésité à qualifier de crime contre l'humanité. On comprend dès lors pourquoi les Algériens tiennent par-dessus tout à commémorer toutes les dates historiques qui sont désormais inscrites en lettres d'or au panthéon de l'histoire nationale. Ainsi, outre le 1er novembre et le 5 juillet 1962 jour de la proclamation de l'indépendance du pays, les Algériens commémorent aussi le 8 mai 1945 où l'armée coloniale a perpétré de véritables massacres contre les populations civiles. Des massacres qui se sont soldés par la mort de 45 mille Algériens. Ces atrocités et ces crimes resteront à jamais gravés dans la mémoire collective nationale et c'est pourquoi qu'à l'occasion de chaque commémoration d'une de ces dates, les Algériens tiennent à rappeler à la France son honteux passé colonial en lui demandant de reconnaître ses crimes et de se repentir, chose que Paris a toujours refusé de faire. C'est en grande partie à cause de cette position que les relations entre les deux pays sont souvent conflictuelles. Les crises cycliques qu'elle traverse sont la conséquence de cet entêtement de la France à vouloir faire l'impasse sur les crimes commis contre le peuple algérien durant 132 années d'occupation. Pis, en réponse aux revendications des Algériens, les Français ont, à travers la loi du 23 février 2005, glorifié le colonialisme poussant l'outrecuidance jusqu'à lui trouver des aspects positifs. Pas de loi criminalisant le colonialisme Cette loi française n'a fait que raviver les tensions entre les deux rives de la Mediterannée car les Algériens, au plus haut niveau qui plus est, n'ont guère apprécié cette « farce ». Dans un message adressé le 8 mai 2005 à une conférence portant sur les événements du 8 mai 1945, le président de la République, Abdekaziz Bouteflika, n'y est pas allé de main morte en assimilant les pratiques de l'armée coloniale à celles des nazis. Le chef de l'Etat, dont le message exprimait de manière on ne peut plus claire la position de l'Algérie par rapport à la loi française du 23 février 2005 et qui a expressément demandé aux Français de présenter leurs excuses au peuple algérien pour les crimes commis durant la période coloniale, n'a jamais durci le ton comme il l'a fait cette année là. Les relations entre les deux pays sont de nouveau plongées dans la crise alors que le gouvernement français n'a pas changé d'un iota sa position en refusant de répondre favorablement aux demandes des Algériens. Une position exprimée d'ailleurs ici même en Algérie par le président français, Nicolas Sarkozy. En effet dans des propos tenus à la faveur de sa visite effectuée à Alger au début du mois de décembre de l'année 2007, le locataire de l'Elysée a indiqué que les enfants ne sont pas responsables de actes de leurs parents. Dans l'esprit du président français en particulier et des officiels français en général, il faut tourner la page du passé et regarder vers l'avenir. Chose que les Algériens ont toujours refusé car pour eux il faut d'abord assainir le lourd dossier de l'histoire commune. Une position qui s'est amplement cristallisée dans le projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme initiée par des députés de l'APN. Des députés affiliés à plusieurs partis politiques, dont notamment le FLN. Mais ce projet de loi ne semble pas avoir fait l'unanimité puisque le gouvernement, qui a été destinataire de ce projet de texte, n'a émis aucun un avis renvoyant ainsi la balle à la chambre basse et au bureau de son président, Abdelaziz Ziari. Après une période de flottement et d'hésitation, ce dernier a finalement tranché en soutenant que ce projet ne sera pas soumis à l'approbation des députés ni durant cette session d'automne de l'APN ni durant celle du printemps 2011. Selon Ziari, cela répond à «des considérations diplomatiques et juridiques internationales ». Des propos qui ne laissent aucun doute quant au renvoi de ce projet aux calendes grecques. Mais est-ce à dire que l'Algérie a abondonné toute demande de repentance de la France ? Rien n'est moins sûr, car cela fait désormais partie des constances. K.H. C'était le début de la guerre de Libération nationale. Moins de huit années après, l'Algérie recouvre son indépendance après une longue et terrible nuit coloniale qui a duré 132 années. Le peuple algérien a payé un prix fort pour chasser les occupants puisque 1,5 milion de personnes ont trouvé la mort. Ce chiffre, ahurissant du reste, atteste combien a été féroce la répression de l'armée française qui a commis tant et tant d'atrocités. Autant dire aussi qu'il s'agit d'un véritable génocide, d'une boucherie que d'aucuns, à juste titre d'ailleurs, n'ont point hésité à qualifier de crime contre l'humanité. On comprend dès lors pourquoi les Algériens tiennent par-dessus tout à commémorer toutes les dates historiques qui sont désormais inscrites en lettres d'or au panthéon de l'histoire nationale. Ainsi, outre le 1er novembre et le 5 juillet 1962 jour de la proclamation de l'indépendance du pays, les Algériens commémorent aussi le 8 mai 1945 où l'armée coloniale a perpétré de véritables massacres contre les populations civiles. Des massacres qui se sont soldés par la mort de 45 mille Algériens. Ces atrocités et ces crimes resteront à jamais gravés dans la mémoire collective nationale et c'est pourquoi qu'à l'occasion de chaque commémoration d'une de ces dates, les Algériens tiennent à rappeler à la France son honteux passé colonial en lui demandant de reconnaître ses crimes et de se repentir, chose que Paris a toujours refusé de faire. C'est en grande partie à cause de cette position que les relations entre les deux pays sont souvent conflictuelles. Les crises cycliques qu'elle traverse sont la conséquence de cet entêtement de la France à vouloir faire l'impasse sur les crimes commis contre le peuple algérien durant 132 années d'occupation. Pis, en réponse aux revendications des Algériens, les Français ont, à travers la loi du 23 février 2005, glorifié le colonialisme poussant l'outrecuidance jusqu'à lui trouver des aspects positifs. Pas de loi criminalisant le colonialisme Cette loi française n'a fait que raviver les tensions entre les deux rives de la Mediterannée car les Algériens, au plus haut niveau qui plus est, n'ont guère apprécié cette « farce ». Dans un message adressé le 8 mai 2005 à une conférence portant sur les événements du 8 mai 1945, le président de la République, Abdekaziz Bouteflika, n'y est pas allé de main morte en assimilant les pratiques de l'armée coloniale à celles des nazis. Le chef de l'Etat, dont le message exprimait de manière on ne peut plus claire la position de l'Algérie par rapport à la loi française du 23 février 2005 et qui a expressément demandé aux Français de présenter leurs excuses au peuple algérien pour les crimes commis durant la période coloniale, n'a jamais durci le ton comme il l'a fait cette année là. Les relations entre les deux pays sont de nouveau plongées dans la crise alors que le gouvernement français n'a pas changé d'un iota sa position en refusant de répondre favorablement aux demandes des Algériens. Une position exprimée d'ailleurs ici même en Algérie par le président français, Nicolas Sarkozy. En effet dans des propos tenus à la faveur de sa visite effectuée à Alger au début du mois de décembre de l'année 2007, le locataire de l'Elysée a indiqué que les enfants ne sont pas responsables de actes de leurs parents. Dans l'esprit du président français en particulier et des officiels français en général, il faut tourner la page du passé et regarder vers l'avenir. Chose que les Algériens ont toujours refusé car pour eux il faut d'abord assainir le lourd dossier de l'histoire commune. Une position qui s'est amplement cristallisée dans le projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme initiée par des députés de l'APN. Des députés affiliés à plusieurs partis politiques, dont notamment le FLN. Mais ce projet de loi ne semble pas avoir fait l'unanimité puisque le gouvernement, qui a été destinataire de ce projet de texte, n'a émis aucun un avis renvoyant ainsi la balle à la chambre basse et au bureau de son président, Abdelaziz Ziari. Après une période de flottement et d'hésitation, ce dernier a finalement tranché en soutenant que ce projet ne sera pas soumis à l'approbation des députés ni durant cette session d'automne de l'APN ni durant celle du printemps 2011. Selon Ziari, cela répond à «des considérations diplomatiques et juridiques internationales ». Des propos qui ne laissent aucun doute quant au renvoi de ce projet aux calendes grecques. Mais est-ce à dire que l'Algérie a abondonné toute demande de repentance de la France ? Rien n'est moins sûr, car cela fait désormais partie des constances. K.H.