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L'œuvre de José Saramago revisitée
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 11 - 2010

L'œuvre romanesque de l'écrivain portugais José de Sousa Saramago, prix Nobel 1998, l'ibère qui voulait se réapproprier sa "berbérité", a été au centre d'une conférence donnée vendredi en marge du XVère Salon international du livre d'Alger (Sila). Devant un public venu nombreux, constitué de lusophones mais aussi de simples curieux, Carlos Reis, recteur de l'université d'Aberta (portugal) et membre de la fondation José Saramogo, a évoqué le parcours de l'écrivain et de l'intellectuel "rebelle", récemment disparu. Plus que le style d'écriture, c'est surtout la démarche de l'écrivain dans la construction romanesque qui vaudra à Saramago une reconnaissance internationale avant de lui ouvrir les portes du Nobel de littérature, dira l'orateur qui expliquera que l'ensemble de l'œuvre de l'écrivain est marquée par ce "mélange qui mêle histoire (celle du portugal), fable et critique acerbe de l'ordre politique, voire social". Depuis "Le Dieu manchot", roman publié en 1982 et qui le fera connaître en dehors du Portugal, jusqu'à "Caien" (2009) en passant par "L'aveuglement" ou encore "Le voyage de l'éléphant", Saramago n'aura de cesse de fustiger, tour à tour l'ordre religieux, le libéralisme économique, comme d'ailleurs la morale sociale et l'hypocrisie des individus, dira l'universitaire. Les textes bibliques qu'il a revisités à sa manière dans "Caien" ou "L'Evangile, selon Jésus-Christ", par exemple, lui vaudront les critiques de l'Eglise, mais aussi du gouvernement portugais. Censuré par ce dernier, accusé par les religieux de "porter atteinte au patrimoine religieux des Portugais", l'auteur quitte le Portugal en 1998 et se réfugie aux Iles Canaries.
Une lointaine "origine berbère"
C'est sans doute à partir de cette période que Saramago fera montre d'une certaine fierté à mettre en avant une lointaine origine berbère, pense M. Reis. En recevant le Prix Nobel de littérature, dira l'universitaire, Saramogo avait choisi de mettre à l'honneur son grand-père en déclarant qu'il était "l'homme le plus sage que je connaisse", ajoutant que "cet homme qui ne savait ni lire, ni écrire avait des ancêtre berbères venus d'Afrique du Nord". Selon M. Reis, cette affirmation identitaire "était une façon, pour Saramago, de s'éloigner du Nord et de l'Europe pour se rapprocher des peuples avec qui il sentait des affinités". Sa célébrité de romancier, Saramago la mettra au service des causes dont il était convaincu de la justesse et se retrouvera, de ce fait, aussi bien aux côtés des altermondialistes pour fustiger "le libéralisme économique sauvage", qu'à Ramallah (Palestine), en 2002, aux côtés des assiégés. Ces positions de principes mettront souvent l'écrivain en désaccord avec les intellectuels portugais, mais jusqu'au bout, conclura l'orateur qui a côtoyé l'écrivain, cet homme "est resté fidèle à ses idées". Premier auteur de langue portugaise Nobelisé, Saramogo a laissé une trentaine d'œuvres entre romans, recueisl de poèmes et pièces d'opéra. Il décède en 2010 à l'âge de 87 ans.
L'œuvre romanesque de l'écrivain portugais José de Sousa Saramago, prix Nobel 1998, l'ibère qui voulait se réapproprier sa "berbérité", a été au centre d'une conférence donnée vendredi en marge du XVère Salon international du livre d'Alger (Sila). Devant un public venu nombreux, constitué de lusophones mais aussi de simples curieux, Carlos Reis, recteur de l'université d'Aberta (portugal) et membre de la fondation José Saramogo, a évoqué le parcours de l'écrivain et de l'intellectuel "rebelle", récemment disparu. Plus que le style d'écriture, c'est surtout la démarche de l'écrivain dans la construction romanesque qui vaudra à Saramago une reconnaissance internationale avant de lui ouvrir les portes du Nobel de littérature, dira l'orateur qui expliquera que l'ensemble de l'œuvre de l'écrivain est marquée par ce "mélange qui mêle histoire (celle du portugal), fable et critique acerbe de l'ordre politique, voire social". Depuis "Le Dieu manchot", roman publié en 1982 et qui le fera connaître en dehors du Portugal, jusqu'à "Caien" (2009) en passant par "L'aveuglement" ou encore "Le voyage de l'éléphant", Saramago n'aura de cesse de fustiger, tour à tour l'ordre religieux, le libéralisme économique, comme d'ailleurs la morale sociale et l'hypocrisie des individus, dira l'universitaire. Les textes bibliques qu'il a revisités à sa manière dans "Caien" ou "L'Evangile, selon Jésus-Christ", par exemple, lui vaudront les critiques de l'Eglise, mais aussi du gouvernement portugais. Censuré par ce dernier, accusé par les religieux de "porter atteinte au patrimoine religieux des Portugais", l'auteur quitte le Portugal en 1998 et se réfugie aux Iles Canaries.
Une lointaine "origine berbère"
C'est sans doute à partir de cette période que Saramago fera montre d'une certaine fierté à mettre en avant une lointaine origine berbère, pense M. Reis. En recevant le Prix Nobel de littérature, dira l'universitaire, Saramogo avait choisi de mettre à l'honneur son grand-père en déclarant qu'il était "l'homme le plus sage que je connaisse", ajoutant que "cet homme qui ne savait ni lire, ni écrire avait des ancêtre berbères venus d'Afrique du Nord". Selon M. Reis, cette affirmation identitaire "était une façon, pour Saramago, de s'éloigner du Nord et de l'Europe pour se rapprocher des peuples avec qui il sentait des affinités". Sa célébrité de romancier, Saramago la mettra au service des causes dont il était convaincu de la justesse et se retrouvera, de ce fait, aussi bien aux côtés des altermondialistes pour fustiger "le libéralisme économique sauvage", qu'à Ramallah (Palestine), en 2002, aux côtés des assiégés. Ces positions de principes mettront souvent l'écrivain en désaccord avec les intellectuels portugais, mais jusqu'au bout, conclura l'orateur qui a côtoyé l'écrivain, cet homme "est resté fidèle à ses idées". Premier auteur de langue portugaise Nobelisé, Saramogo a laissé une trentaine d'œuvres entre romans, recueisl de poèmes et pièces d'opéra. Il décède en 2010 à l'âge de 87 ans.


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