Retour à la case prison pour le vieux leader islamiste Hassan al-Tourabi, arrêté, chez lui, lundi dernier. Âgé de 79 ans, cet intellectuel francophone, diplômé de la Sorbonne, ex-président de l'Assemblée, fut l'inspirateur des dirigeants soudanais dans les années 1980 et 1990, quand Khartoum accueillait Carlos et Ben Laden. Idéologue rêvant de lancer une révolution islamiste mondiale à partir du Soudan, il avait aussi voulu transformer le conflit contre le Sud en guerre religieuse. Ecarté au début du siècle après un virage «modéré» du régime, régulièrement incarcéré, Al-Tourabi a fondé un parti d'opposition tout en conservant le respect de plusieurs de ses anciens «élèves» toujours présents au gouvernement. Le président Omar el-Béchir fut l'un d'eux, mais al-Tourabi est devenu son ennemi depuis que le Soudan s'est rapproché des Etats-Unis. Le vieil homme aurait été arrêté pour avoir déclaré publiquement que le Soudan avait besoin d'une « révolution à la tunisienne.» Mais la presse gouvernementale insiste sur ses liens avec l'un des principaux groupes armés du Darfour, le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), qu'on le soupçonne de financer dans le but de reprendre le pouvoir à Khartoum. Quoi qu'il en soit, l'interpellation d'Al-Tourabi traduit la nervosité du gouvernement deux jours après la fin du référendum d'autodétermination du Sud-Soudan, dont les résultats provisoires font apparaître un vote massif pour l'indépendance. Le président el-Béchir est tenu pour responsable de la prochaine amputation du pays d'un tiers de son territoire et de 80 % des puits de pétrole, situés au Sud. Un «Front du consensus national» s'est formé en 2009, regroupant de nombreuses associations et la totalité des partis politiques, y compris celui d'Al-Tourabi, le Congrès du peuple, et les rebelles du Darfour. Alliance de circonstance visant un seul objectif, renverser le régime actuel, qui s'appuie sur le sentiment de révolte de la population devant le programme d'austérité destiné à préparer le futur Soudan du Nord à un train de vie diminué.Une liste hétéroclite de produits interdits à l'importation a été publiée, dans l'espoir de soutenir la production locale. Elle va des meubles aux parapluies, en passant par la viande et les produits laitiers. L'inflation, due aux inquiétudes sur l'avenir de l'économie, a déjà fait presque doubler le prix du sucre, dont les Soudanais font une grande consommation. Il y a encore quelques mois, on obtenait cinq pièces de pain pour une livre soudanaise (environ 0,30 euro) maintenant c'est 4, une grosse différence dans un pays où le salaire de base tourne autour de 210 livres (60 euros). Des manifestations d'étudiants ont déjà eu lieu à Khartoum et dans la région proche de la Jezira. Mais la mobilisation de la rue se fait attendre. Le front de l'opposition avait prévu un meeting aujourd'hui devant le bureau du parti d'Hassan al-Tourabi, avant son arrestation. Mardi soir, il était maintenu. Retour à la case prison pour le vieux leader islamiste Hassan al-Tourabi, arrêté, chez lui, lundi dernier. Âgé de 79 ans, cet intellectuel francophone, diplômé de la Sorbonne, ex-président de l'Assemblée, fut l'inspirateur des dirigeants soudanais dans les années 1980 et 1990, quand Khartoum accueillait Carlos et Ben Laden. Idéologue rêvant de lancer une révolution islamiste mondiale à partir du Soudan, il avait aussi voulu transformer le conflit contre le Sud en guerre religieuse. Ecarté au début du siècle après un virage «modéré» du régime, régulièrement incarcéré, Al-Tourabi a fondé un parti d'opposition tout en conservant le respect de plusieurs de ses anciens «élèves» toujours présents au gouvernement. Le président Omar el-Béchir fut l'un d'eux, mais al-Tourabi est devenu son ennemi depuis que le Soudan s'est rapproché des Etats-Unis. Le vieil homme aurait été arrêté pour avoir déclaré publiquement que le Soudan avait besoin d'une « révolution à la tunisienne.» Mais la presse gouvernementale insiste sur ses liens avec l'un des principaux groupes armés du Darfour, le Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE), qu'on le soupçonne de financer dans le but de reprendre le pouvoir à Khartoum. Quoi qu'il en soit, l'interpellation d'Al-Tourabi traduit la nervosité du gouvernement deux jours après la fin du référendum d'autodétermination du Sud-Soudan, dont les résultats provisoires font apparaître un vote massif pour l'indépendance. Le président el-Béchir est tenu pour responsable de la prochaine amputation du pays d'un tiers de son territoire et de 80 % des puits de pétrole, situés au Sud. Un «Front du consensus national» s'est formé en 2009, regroupant de nombreuses associations et la totalité des partis politiques, y compris celui d'Al-Tourabi, le Congrès du peuple, et les rebelles du Darfour. Alliance de circonstance visant un seul objectif, renverser le régime actuel, qui s'appuie sur le sentiment de révolte de la population devant le programme d'austérité destiné à préparer le futur Soudan du Nord à un train de vie diminué.Une liste hétéroclite de produits interdits à l'importation a été publiée, dans l'espoir de soutenir la production locale. Elle va des meubles aux parapluies, en passant par la viande et les produits laitiers. L'inflation, due aux inquiétudes sur l'avenir de l'économie, a déjà fait presque doubler le prix du sucre, dont les Soudanais font une grande consommation. Il y a encore quelques mois, on obtenait cinq pièces de pain pour une livre soudanaise (environ 0,30 euro) maintenant c'est 4, une grosse différence dans un pays où le salaire de base tourne autour de 210 livres (60 euros). Des manifestations d'étudiants ont déjà eu lieu à Khartoum et dans la région proche de la Jezira. Mais la mobilisation de la rue se fait attendre. Le front de l'opposition avait prévu un meeting aujourd'hui devant le bureau du parti d'Hassan al-Tourabi, avant son arrestation. Mardi soir, il était maintenu.