Rien ne va plus au Soudan. Après l'attaque spectaculaire d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale Khartoum, par un mouvement rebelle venu du Darfour, les autorités politiques ont annoncé hier l'arrestation du très charismatique leader islamiste Hassan Tourabi. Rien ne va plus au Soudan. Après l'attaque spectaculaire d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale Khartoum, par un mouvement rebelle venu du Darfour, les autorités politiques ont annoncé hier l'arrestation du très charismatique leader islamiste Hassan Tourabi. «Les forces de sécurité sont venues chez nous ce matin et ont arrêté mon époux Béchir Adam Rahma», a dit Israa Mohammed al-Béchir par téléphone. «Nous savons qu'elles détiennent aussi Hassan al-Tourabi et au moins trois autres membres importants du parti». «Les forces de sécurité n'ont donné aucune raison pour l'arrestation mais certains disent qu'ils étaient impliqués dans ce qui s'est passé à Khartoum», selon elle. Le témoignage de l'épouse de l'un des responsables arrêtés renseigne plus ou moins sur les motifs de cette action décidée par le gouvernement soudanais. Les liens entre le leader du Congrès national, ancien mentor de l'actuel chef de l'Etat et actuellement son principal ennemi, et le chef de la rébellion du Darfour seraient le principal motif de l'arrestation de Tourabi et de ses amis. Khalil Ibrahim, leader du JEM, aurait été un disciple de ce dernier. L'accusation de Khartoum porte justement sur la coordination, toujours en cours, entre les deux hommes. Reste que l'un et l'autre ont démenti tout lien. L'erreur stratégique de Hassan Tourabi aura été d'avoir loué trop publiquement le mouvement rebelle du Darfour, en 2006. Le chef du Congrès national aurait déclaré «partager le même projet d'une démocratie islamiste au Soudan», une des principales revendications de Khalil Ibrahim. L'attaque samedi dernier contre Omdurman, reliée à Khartoum par un pont sur le Nil, est la première lancée aussi près de la capitale par des rebelles avec l'objectif de renverser le régime d'Omar el-Béchir. Les autorités ont affirmé l'avoir repoussée et ont rompu dimanche les relations diplomatiques avec le " Tchad, accusé d'implication dans l'attaque», ce que N'Djamena a démenti. Par ailleurs, le Soudan a offert plus de 120 millions de dollars à quiconque permettrait de capturer Khalil Ibrahim. Selon des témoins, des tirs pouvaient être entendus hier non loin de l'ambassade des Etats-Unis dans le centre de Khartoum, où le couvre-feu a été levé. L'attaque contre Omdurman est à inscrire dans le sillage des propos des forces rebelles du Darfour. En effet, le chef d'état-major du JEM, Souleimane Sandal, a déclaré hier que son mouvement avait décidé de porter à Khartoum la bataille du Darfour, une région de l'Ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003. «Maintenant je suis à Omdurman où se trouvent nos troupes que je réorganise», a-t-il dit. «Si le gouvernement ne règle pas nos problèmes, nous nous préparerons à attaquer Khartoum y compris le palais présidentiel. Nous n'allons plus combattre au Darfour et dans le désert, nous allons combattre à Khartoum», a-t-il ajouté en signe de défi au Président Al-Bachir. Reste que la partie surprenante des déclarations de Souleimane Sandal est celle relative à la mise aux arrêts de Hassan Tourabi. «Il n'a aucun lien avec notre mouvement», a-t-il assuré. La question qui se pose actuellement est de savoir si, réellement, Hassan Tourabi a misé gros sur l'offensive du JEM, un coup de poker des plus risqués pour ce leader islamiste connu pour ses volte-face spectaculaires. Ou inversement, le gouvernement soudanais a profité de cette confusion politico-sécuritaire pour régler son compte à un dirigeant qui gêne depuis quelques années les choix stratégiques de Khartoum, notamment l'amorce d'un rapprochement avec les Etats-Unis. «Les forces de sécurité sont venues chez nous ce matin et ont arrêté mon époux Béchir Adam Rahma», a dit Israa Mohammed al-Béchir par téléphone. «Nous savons qu'elles détiennent aussi Hassan al-Tourabi et au moins trois autres membres importants du parti». «Les forces de sécurité n'ont donné aucune raison pour l'arrestation mais certains disent qu'ils étaient impliqués dans ce qui s'est passé à Khartoum», selon elle. Le témoignage de l'épouse de l'un des responsables arrêtés renseigne plus ou moins sur les motifs de cette action décidée par le gouvernement soudanais. Les liens entre le leader du Congrès national, ancien mentor de l'actuel chef de l'Etat et actuellement son principal ennemi, et le chef de la rébellion du Darfour seraient le principal motif de l'arrestation de Tourabi et de ses amis. Khalil Ibrahim, leader du JEM, aurait été un disciple de ce dernier. L'accusation de Khartoum porte justement sur la coordination, toujours en cours, entre les deux hommes. Reste que l'un et l'autre ont démenti tout lien. L'erreur stratégique de Hassan Tourabi aura été d'avoir loué trop publiquement le mouvement rebelle du Darfour, en 2006. Le chef du Congrès national aurait déclaré «partager le même projet d'une démocratie islamiste au Soudan», une des principales revendications de Khalil Ibrahim. L'attaque samedi dernier contre Omdurman, reliée à Khartoum par un pont sur le Nil, est la première lancée aussi près de la capitale par des rebelles avec l'objectif de renverser le régime d'Omar el-Béchir. Les autorités ont affirmé l'avoir repoussée et ont rompu dimanche les relations diplomatiques avec le " Tchad, accusé d'implication dans l'attaque», ce que N'Djamena a démenti. Par ailleurs, le Soudan a offert plus de 120 millions de dollars à quiconque permettrait de capturer Khalil Ibrahim. Selon des témoins, des tirs pouvaient être entendus hier non loin de l'ambassade des Etats-Unis dans le centre de Khartoum, où le couvre-feu a été levé. L'attaque contre Omdurman est à inscrire dans le sillage des propos des forces rebelles du Darfour. En effet, le chef d'état-major du JEM, Souleimane Sandal, a déclaré hier que son mouvement avait décidé de porter à Khartoum la bataille du Darfour, une région de l'Ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003. «Maintenant je suis à Omdurman où se trouvent nos troupes que je réorganise», a-t-il dit. «Si le gouvernement ne règle pas nos problèmes, nous nous préparerons à attaquer Khartoum y compris le palais présidentiel. Nous n'allons plus combattre au Darfour et dans le désert, nous allons combattre à Khartoum», a-t-il ajouté en signe de défi au Président Al-Bachir. Reste que la partie surprenante des déclarations de Souleimane Sandal est celle relative à la mise aux arrêts de Hassan Tourabi. «Il n'a aucun lien avec notre mouvement», a-t-il assuré. La question qui se pose actuellement est de savoir si, réellement, Hassan Tourabi a misé gros sur l'offensive du JEM, un coup de poker des plus risqués pour ce leader islamiste connu pour ses volte-face spectaculaires. Ou inversement, le gouvernement soudanais a profité de cette confusion politico-sécuritaire pour régler son compte à un dirigeant qui gêne depuis quelques années les choix stratégiques de Khartoum, notamment l'amorce d'un rapprochement avec les Etats-Unis.