Le 19 Mai 1956 les étudiants répondaient à l'appel à la grève lancée par l'Ugema (Union générale des étudiants musulmans algériens). «Avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres » s'étaient écriés les jeunes Algériens inscrits dans les universités et les lycées de l'époque. Beaucoup d'entre eux abandonneront leurs études avant de rejoindre le FLN/ALN. Créée en 1955 à Paris, l'Ugema va très vite servir de cadre pour le recrutement des cadres de la révolution devant opérer dans les maquis. L'Algérie indépendante fera de cette date du 19 mai la journée nationale de l'Etudiant. Certes notre pays a franchi de nombreuses étapes qui ont permis l'accès à l'université au plus grand nombre et sur ce plan-là les chiffres sont éloquents. A la veille de l'indépendance, le taux d'analphabétisme avait atteint 85 % de la population. Sous la colonisation, seule donc une infime poignée d'Algériens avait pu suivre un enseignement secondaire et universitaire. Le système de l'enseignement supérieur se limitait en 1962 à l'université d'Alger, et à ses deux annexes (Oran et Constantine) et à quelques écoles de la capitale : le tout réunissant à peine 3.000 étudiants. En 2011 la physionomie du système de l'enseignement supérieur a complètement changé. Il existe aujourd'hui 58 établissements supérieurs dont 27 universités, 6 écoles nationales, 6 instituts nationaux, 13 centres universitaires, 4 écoles normales supérieures et deux annexes d'université. Les effectifs d'étudiants ont presque explosé. En 2005 on dénombrait 740.000 étudiants, lesquels sont encadrés par 12.000 chercheurs, dont 10.000 enseignants universitaires. L'effort financier consenti par l'Etat est indéniable au vu de la part du PNB consacrée à l'éducation et à la formation. Mais cet essor de l'université impulsé par une politique volontariste de meure insuffisant. Beaucoup de centres universitaires ont été créés afin de caser les contingents d'étudiants venus dans la foulée des forts taux de réussite au baccalauréat décidés sur décision politique. Dépourvus de moyens humains et pédagogiques, ces nouveaux centres sont devenus au fil des ans une sorte d'isolats ayant pour fonction de capter momentanément les futurs chômeurs. Les formations très lacunaires, par manque d'encadrement, d'outils didactiques et de cadre de vie adéquat, traînaient souvent en longueur jusqu'à doubler leur volumes horaires, les étudiants pouvant décrocher leur diplôme de licence après 8 ou 9 ans de « formation » au lieu des 4 années conventionnelles. Cette violence à l'encontre de l'université a été rendue possible grâce à la dissolution de l'Office national de la recherche scientifique et à l'absence de démocratie au niveau de la gestion de l'université, les postes de responsabilité n'étant pas électifs. L'imposition dès 2004 du système LMD imposé par la mondialisation a fait le reste. Les grèves qui émaillent actuellement le secteur soulèvent la question de l'utilité de diplômes qui, globalisation oblige, sont soupesés et évalués par les entreprises. Les professeurs de haut niveau eux-mêmes ayant découvert que le monde est un marché, ont fini par quitter le pays pour aller exercer leur compétences là où ils ont pu trouver de meilleurs conditions socioprofessionnelles. Le 19 Mai 1956 les étudiants répondaient à l'appel à la grève lancée par l'Ugema (Union générale des étudiants musulmans algériens). «Avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres » s'étaient écriés les jeunes Algériens inscrits dans les universités et les lycées de l'époque. Beaucoup d'entre eux abandonneront leurs études avant de rejoindre le FLN/ALN. Créée en 1955 à Paris, l'Ugema va très vite servir de cadre pour le recrutement des cadres de la révolution devant opérer dans les maquis. L'Algérie indépendante fera de cette date du 19 mai la journée nationale de l'Etudiant. Certes notre pays a franchi de nombreuses étapes qui ont permis l'accès à l'université au plus grand nombre et sur ce plan-là les chiffres sont éloquents. A la veille de l'indépendance, le taux d'analphabétisme avait atteint 85 % de la population. Sous la colonisation, seule donc une infime poignée d'Algériens avait pu suivre un enseignement secondaire et universitaire. Le système de l'enseignement supérieur se limitait en 1962 à l'université d'Alger, et à ses deux annexes (Oran et Constantine) et à quelques écoles de la capitale : le tout réunissant à peine 3.000 étudiants. En 2011 la physionomie du système de l'enseignement supérieur a complètement changé. Il existe aujourd'hui 58 établissements supérieurs dont 27 universités, 6 écoles nationales, 6 instituts nationaux, 13 centres universitaires, 4 écoles normales supérieures et deux annexes d'université. Les effectifs d'étudiants ont presque explosé. En 2005 on dénombrait 740.000 étudiants, lesquels sont encadrés par 12.000 chercheurs, dont 10.000 enseignants universitaires. L'effort financier consenti par l'Etat est indéniable au vu de la part du PNB consacrée à l'éducation et à la formation. Mais cet essor de l'université impulsé par une politique volontariste de meure insuffisant. Beaucoup de centres universitaires ont été créés afin de caser les contingents d'étudiants venus dans la foulée des forts taux de réussite au baccalauréat décidés sur décision politique. Dépourvus de moyens humains et pédagogiques, ces nouveaux centres sont devenus au fil des ans une sorte d'isolats ayant pour fonction de capter momentanément les futurs chômeurs. Les formations très lacunaires, par manque d'encadrement, d'outils didactiques et de cadre de vie adéquat, traînaient souvent en longueur jusqu'à doubler leur volumes horaires, les étudiants pouvant décrocher leur diplôme de licence après 8 ou 9 ans de « formation » au lieu des 4 années conventionnelles. Cette violence à l'encontre de l'université a été rendue possible grâce à la dissolution de l'Office national de la recherche scientifique et à l'absence de démocratie au niveau de la gestion de l'université, les postes de responsabilité n'étant pas électifs. L'imposition dès 2004 du système LMD imposé par la mondialisation a fait le reste. Les grèves qui émaillent actuellement le secteur soulèvent la question de l'utilité de diplômes qui, globalisation oblige, sont soupesés et évalués par les entreprises. Les professeurs de haut niveau eux-mêmes ayant découvert que le monde est un marché, ont fini par quitter le pays pour aller exercer leur compétences là où ils ont pu trouver de meilleurs conditions socioprofessionnelles.