L'Affaire DSK a défrayé la chronique sur les tabloid du monde entier. Jadis respecté, aujourd'hui Dominique Stauss Kahn se voit honni de tous. Accusé d'agression sexuelle sur une femme de chambre d'un hôtel huppé, des preuves accableraient celui qui clame son innocence relayée par ses avocats dont on dit qu'ils sont les ténors du Barreau américain. Chez les Français, 57% pensent à la thèse du complot et que DSK se serait fait piéger. Les socialistes, eux, sont prudents et s'en tiennent à la présomption d'innocence. En attendant, DSK, qui a payé une caution de 5 millions de dollars, est sorti de la prison de Rickers Island pour se retrouver en liberté étroitement surveillée avec un bracelet électronique dans un appartement d'un quartier de Brooklin qui n'enchante guère les résidents qui voient en lui un pestiféré. L'Affaire DSK a défrayé la chronique sur les tabloid du monde entier. Jadis respecté, aujourd'hui Dominique Stauss Kahn se voit honni de tous. Accusé d'agression sexuelle sur une femme de chambre d'un hôtel huppé, des preuves accableraient celui qui clame son innocence relayée par ses avocats dont on dit qu'ils sont les ténors du Barreau américain. Chez les Français, 57% pensent à la thèse du complot et que DSK se serait fait piéger. Les socialistes, eux, sont prudents et s'en tiennent à la présomption d'innocence. En attendant, DSK, qui a payé une caution de 5 millions de dollars, est sorti de la prison de Rickers Island pour se retrouver en liberté étroitement surveillée avec un bracelet électronique dans un appartement d'un quartier de Brooklin qui n'enchante guère les résidents qui voient en lui un pestiféré. La presse américaine et française ont tiré à boulets rouges sur celui qui, une semaine auparavan,t était l'homme le plus puissant. C'est dire que la descente aux enfers sera terrible pour quelqu'un qui vient de mettre un terme à sa carrière professionnelle et voir partir en fumée sa carrière politique. Voici en substance les échos De nouveaux détails sur la réaction de la jeune femme The Daily Beast, le site américain publie de nouveaux détails «exclusifs» sur l'attitude de la plaignante après l'agression sexuelle présumée. Selon des sources proches de l'enquête, la jeune femme, interrogée par un de ses supérieurs sur les faits, se serait rendue aux toilettes pour vomir, aurait craché à plusieurs reprises sur le sol et les murs de la suite et aurait exprimé ses craintes de perdre son emploi, au point d'hésiter à dénoncer les faits aux autorités. Le point de vue de trois journalistes femmes Sous le titre «Toutes les femmes journalistes n'ont pas été harcelées par DSK», trois journalistes qui ont couvert l'actualité du directeur général du FMI, Nathalie Raulin de Libération, Virginie Malingre du Monde et Nathalie Segaunes du Parisien, publient un point de vue dans Libération (article payant), dont Arrêt sur images reproduit des extraits. Elles y affirment que «prétendre qu'on ne peut envoyer une femme seule interviewer DSK est factuellement faux» et que «l'homme était dragueur, souvent un peu lourd» mais ne les a jamais «agressées» ni «menacées». Déferlement quotidien de propos misogynes «Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises»: c'est le constat que font les signataires d'une pétition contre le «déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques» qui «tendent à minimiser la gravité du viol». Initié par les collectifs Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes, le mouvement affirme avoir recueilli les signatures de personnalités comme Audrey Pulvar, Clémentine Autain ou Florence Foresti. Le New York Times tire le portrait d'Anne Sinclair Le quotidien américain consacre son portrait du samedi à Anne Sinclair, l'épouse de DSK, qui vient de «rejoindre le malheureux club des femmes soutenant leur mari face à un récit crescendo de trahisons sexuelles, de plus aiguillé dans son cas par des accusations inouïes et sordides de tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel». Le journal revient sur ses origines et sur sa carrière professionnelle, ainsi que sur la façon dont elle a soutenu son époux depuis le 14 mai. Libéré et provisoirement relogé Dominique Strauss-Kahn a été finalement libéré vendredi soir de la prison de Rikers Island, et s'est installé dans un appartement de location au 71 Broadway, dans Manhattan, après l'annulation de son installation dans un appartement sur East 65th Street. Selon le New York Times, «il n'est pas encore précisé si son séjour sera temporaire». Le quotidien a interrogé une habitante de l'immeuble, qui explique : «Ici, c'est amical et propre et nous sommes très en sécurité» et, interrogée sur ses sentiments sur l'arrivée de DSK, répond: «Je crois que je n'ai pas le choix, on ne nous a pas demandé notre avis». La presse américaine très critique envers BHL L'essayiste français est très critiqué pour son texte de soutien à son ami DSK. Le blog Scocca de nos confrères de Slate.com estime ainsi que, pour défendre Dominique Strauss-Kahn, «il est peut-être plus sage de ne pas écrire son plaidoyer du point de vue de quelqu'un d'arrogant, désespérément sexiste et fier de l'être». Avant d'ajouter: «Si Lévy avait attaqué Kadhafi de la même façon qu'il a défendu Strauss-Kahn, les Marines seraient en train de défendre Tripoli Le procès des journalistes Le médiateur du quotidien revient sur le procès fait aux journalistes et plaide sur trois chefs d'accusation. Le «lynchage d'un homme à terre»? Non coupable: «Avons-nous exprimé une quelconque satisfaction à l'évocation de l'affaire, avons-nous particulièrement insisté sur les points laissant présager de la culpabilité de l'accusé ? Non.» Le non-respect de la présomption d'innocence ? Coupable : «Faire apparaître des images d'une personne sous le coup d'une procédure pénale avec des «menottes ou entraves» porte atteinte à la présomption d'innocence.» L'omerta des médias ? Demande de renvoi: «La presse française doit-elle évoluer, se montrer capable d'enquêter sur la vie privée des responsables politiques qui ne se privent pas, eux, de l'utiliser dans leurs stratégies de communication ? Nous vous en laissons juges.» Un nouveau code de conduite au FMI L'agence de presse dévoile le nouveau code de conduite sur les relations hommes-femmes que vient d'adopter le FMI (le 6 mai, soit avant l'affaire). Il prévoit notamment qu'une «relation personnelle proche entre un responsable et un ou une subordonné présente un conflit d'intérêt potentiel et doit être signalé et résolu, généralement par le transfert d'un des individus concernés dans une autre unité de travail». Le non-respect de ces consignes peut entraîner une enquête et des sanctions allant jusqu'au licenciement. Quand DSK pensait qu'un complot russe voulait l'évincer du FMI Une théorie du complot de plus, qui viendrait de DSK lui-même cette fois-ci: invité sur BFM TV, le député PS Claude Bartolone a raconté que lors d'une conversation, l'ancien directeur du FMI lui avait confié que «les Russes, et notamment Poutine [étaient] les alliés de la France pour essayer de [le] virer du FMI», dans le but d'empêcher sa candidature à la présidentielle 2012. De nouvelles accusations contre DSK La liste des accusations s'allonge et les médias s'intéressent à de vieilles affaires: Dans «DSK, les secrets d'un présidentiable», un livre sorti en 2010 sur le désormais ancien directeur du FMI, Cassandre, l'auteur anonyme, évoque une autre histoire sur Dominique Strauss-Kahn. «Dans la carrière de Strauss-Kahn, il y a aussi une agression contre une femme de ménage au Mexique», rapporte Il Corriere della Sera, qui cite le livre. Il n'en faut pas plus pour que la rumeur se propage. «Une Mexicaine parmi les victimes d'agression sexuelle de Dominique Strauss-Kahn», titre le quotidien mexicain El Universal. L'information est ensuite reprise par des sites américains. Le Business Insider rapporte que, d'après la mystérieuse Cassandre, l'ancien directeur du FMI aurait agressé une femme de ménage au Mexique, pendant une visite officielle. L'incident n'aurait pas été reporté aux autorités. Le Daily Mail aussi, dans un paragraphe dédié à DSK et ses femmes, évoque une «femme de ménage mexicaine, à l'âge inconnu». Les trois épouses de DSK L'hebdomadaire américain consacre un article aux trois épouses de Dominique Strauss-Kahn. La troisième, Anne Sinclair, est connue de tous, ce qui n'est pas le cas des deux premières. La première, Hélène Dumas, l'a épousé en 1967 alors qu'il avait seulement dix-huit ans et elle vingt, et a eu avec lui trois enfants, Vanessa, Marine et Laurin. La seconde, Brigitte Guillemette, l'a rencontré en 1983 quand elle était son experte en communication et l'a épousé l'année suivante. De leur union est née en 1985 une fille, Camille. Des éditos très durs Passons sur les unes plus anti DSK qu'anti-françaises comme «Pepe le putois» ou encore «La grenouille a pris ses jambes à son cou»... Quoi que sur cette dernière, le terme Frogs (grenouille) est plutôt péjoratif. Mais c'est dans le cœur des articles que les attaques sont les plus franches. Parfois en français et de façon gentillette («chauds lapins», «Au revoir Rikers»), parfois en dessous la ceinture («Vermine accro à la luxure»). «Je suis fier d'habiter un pays où une femme de ménage peut faire tomber un directeur du FMI», analyse un éditorialiste du New York Post en affirmant qu'en France ce ne serait pas possible. Le philosophe «à la chemise ouverte», Bernard Henri Lévy est devenu une cible de choix depuis qu'il a défendu DSK. Plus mesurés, les journaux sérieux ne sont pas en reste. Etonné que les Français soient choqués par les images de DSK menottés, le New York Times contre-attaque. «Année après année, le réalisateur Roman Polanski a lui arpenté le tapis rouge, souriant aux caméras, jamais inquiété, alors que les autorités françaises savaient qu'il avait drogué, violé et sodomisé une jeune fille de 13 ans», écrit le quotidien qui oppose l'efficacité un peu voyeuriste de la justice américaine au laxisme bien français. Et l'anti-américanisme Assis dans l'avion, une Américaine découvre la photo de Dominique Strauss-Kahn devant la juge. «Quel regard méchant, il a ! Avec cet air de Français arrogant, il ne peut pas s'en sortir… » Devant l'immeuble de DSK, un passant sourit d'un air entendu: «En matière de sexe, les Français ont toujours eu un problème, non ? »… Sentiment de supériorité, sexualité débordante, amoralisme… Depuis une semaine, l'affaire DSK réveille les caricatures anti-françaises. Pas au point de verser du vin rouge dans les caniveaux comme à la grande époque du non-engagement de la France en Irak, mais un certain French Bashing renaît «C'est vrai qu'avec les Français, c'est épidermique. A chaque fois, ça prend de grandes proportions. En fait, ça me fait penser à ce qu'il se passe en France avec les Américains», analyse Linda, une compatriote expatriée à New York et croisée devant chez DSK. Car dans le même temps, les médias américains croient percevoir une montée de l'anti-américanisme en France. «Dès le troisième jour, les Français ont eu besoin de trouver un bouc émissaire à blâmer pour expliquer la perte de leur futur président et ils se sont lancés dans de prévisible spasmes anti-américains », analyse le Los Angeles Time qui revient largement sur le débat des images de DSK qui ont choqué la France. Je t'aime moi non plus... L'«au revoir» de DSK aux employés du FMI Dominique Strauss-Kahn a tenu à s'adresser «personnellement» aux employés du Fonds après l'inculpation pour tentative de viol... L'ex-patron de l'institution internationale explique qu'il voulait s'adresser à eux «personnellement et directement» pour dire sa «profonde tristesse» et «sa frustration de devoir quitter dans ces circonstances» le FMI. «Les derniers jours ont été extrêmement douloureux pour ma famille et moi, et je sais qu'ils l'ont été pour tout le monde au Fonds. J'en suis vraiment désolé», écrit Dominique Strauss-Kahn qui nie une nouvelle fois les accusations portées contre lui, notamment celle de la tentative de viol. «Je démens de la manière la plus forte les allégations auxquelles je suis confronté; je suis confiant que la vérité éclatera et que je serai exonéré», assure-t-il dans cet email envoyé et transféré vendredi aux employés par John Lipsky, son successeur par intérim à la tête du FMI. DSK l'aurait donc rédigé le jour où il est sorti de la prison Rikers Island. «En attendant, je ne peux pas accepter que le Fonds et vous, chers collègues, doive partager mon cauchemar personnel. Donc je devais partir». Revenant sur toutes les actions du Fonds ces trois dernières années face à la crise, qui a reçu des «éloges» du monde entier, précise-t-il, il écrit: «Vous devriez être fiers de ce que vous avez accompli. Un énorme travail reste à faire, à un moment particulièrement crucial; vous le ferez jour après jour et je vous applaudirai». Et celui qui est inculpé de tentative de viol et en résidence surveillé à New York de conclure: «Je me sens privilégié et honoré d'avoir travaillé avec tant de gens extraordinaires (…). Et donc, mes chers collègues, je vous dis merci, bonne chance pour l'avenir, et au revoir (en français dans le texte)». La presse américaine et française ont tiré à boulets rouges sur celui qui, une semaine auparavan,t était l'homme le plus puissant. C'est dire que la descente aux enfers sera terrible pour quelqu'un qui vient de mettre un terme à sa carrière professionnelle et voir partir en fumée sa carrière politique. Voici en substance les échos De nouveaux détails sur la réaction de la jeune femme The Daily Beast, le site américain publie de nouveaux détails «exclusifs» sur l'attitude de la plaignante après l'agression sexuelle présumée. Selon des sources proches de l'enquête, la jeune femme, interrogée par un de ses supérieurs sur les faits, se serait rendue aux toilettes pour vomir, aurait craché à plusieurs reprises sur le sol et les murs de la suite et aurait exprimé ses craintes de perdre son emploi, au point d'hésiter à dénoncer les faits aux autorités. Le point de vue de trois journalistes femmes Sous le titre «Toutes les femmes journalistes n'ont pas été harcelées par DSK», trois journalistes qui ont couvert l'actualité du directeur général du FMI, Nathalie Raulin de Libération, Virginie Malingre du Monde et Nathalie Segaunes du Parisien, publient un point de vue dans Libération (article payant), dont Arrêt sur images reproduit des extraits. Elles y affirment que «prétendre qu'on ne peut envoyer une femme seule interviewer DSK est factuellement faux» et que «l'homme était dragueur, souvent un peu lourd» mais ne les a jamais «agressées» ni «menacées». Déferlement quotidien de propos misogynes «Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises»: c'est le constat que font les signataires d'une pétition contre le «déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques» qui «tendent à minimiser la gravité du viol». Initié par les collectifs Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes, le mouvement affirme avoir recueilli les signatures de personnalités comme Audrey Pulvar, Clémentine Autain ou Florence Foresti. Le New York Times tire le portrait d'Anne Sinclair Le quotidien américain consacre son portrait du samedi à Anne Sinclair, l'épouse de DSK, qui vient de «rejoindre le malheureux club des femmes soutenant leur mari face à un récit crescendo de trahisons sexuelles, de plus aiguillé dans son cas par des accusations inouïes et sordides de tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel». Le journal revient sur ses origines et sur sa carrière professionnelle, ainsi que sur la façon dont elle a soutenu son époux depuis le 14 mai. Libéré et provisoirement relogé Dominique Strauss-Kahn a été finalement libéré vendredi soir de la prison de Rikers Island, et s'est installé dans un appartement de location au 71 Broadway, dans Manhattan, après l'annulation de son installation dans un appartement sur East 65th Street. Selon le New York Times, «il n'est pas encore précisé si son séjour sera temporaire». Le quotidien a interrogé une habitante de l'immeuble, qui explique : «Ici, c'est amical et propre et nous sommes très en sécurité» et, interrogée sur ses sentiments sur l'arrivée de DSK, répond: «Je crois que je n'ai pas le choix, on ne nous a pas demandé notre avis». La presse américaine très critique envers BHL L'essayiste français est très critiqué pour son texte de soutien à son ami DSK. Le blog Scocca de nos confrères de Slate.com estime ainsi que, pour défendre Dominique Strauss-Kahn, «il est peut-être plus sage de ne pas écrire son plaidoyer du point de vue de quelqu'un d'arrogant, désespérément sexiste et fier de l'être». Avant d'ajouter: «Si Lévy avait attaqué Kadhafi de la même façon qu'il a défendu Strauss-Kahn, les Marines seraient en train de défendre Tripoli Le procès des journalistes Le médiateur du quotidien revient sur le procès fait aux journalistes et plaide sur trois chefs d'accusation. Le «lynchage d'un homme à terre»? Non coupable: «Avons-nous exprimé une quelconque satisfaction à l'évocation de l'affaire, avons-nous particulièrement insisté sur les points laissant présager de la culpabilité de l'accusé ? Non.» Le non-respect de la présomption d'innocence ? Coupable : «Faire apparaître des images d'une personne sous le coup d'une procédure pénale avec des «menottes ou entraves» porte atteinte à la présomption d'innocence.» L'omerta des médias ? Demande de renvoi: «La presse française doit-elle évoluer, se montrer capable d'enquêter sur la vie privée des responsables politiques qui ne se privent pas, eux, de l'utiliser dans leurs stratégies de communication ? Nous vous en laissons juges.» Un nouveau code de conduite au FMI L'agence de presse dévoile le nouveau code de conduite sur les relations hommes-femmes que vient d'adopter le FMI (le 6 mai, soit avant l'affaire). Il prévoit notamment qu'une «relation personnelle proche entre un responsable et un ou une subordonné présente un conflit d'intérêt potentiel et doit être signalé et résolu, généralement par le transfert d'un des individus concernés dans une autre unité de travail». Le non-respect de ces consignes peut entraîner une enquête et des sanctions allant jusqu'au licenciement. Quand DSK pensait qu'un complot russe voulait l'évincer du FMI Une théorie du complot de plus, qui viendrait de DSK lui-même cette fois-ci: invité sur BFM TV, le député PS Claude Bartolone a raconté que lors d'une conversation, l'ancien directeur du FMI lui avait confié que «les Russes, et notamment Poutine [étaient] les alliés de la France pour essayer de [le] virer du FMI», dans le but d'empêcher sa candidature à la présidentielle 2012. De nouvelles accusations contre DSK La liste des accusations s'allonge et les médias s'intéressent à de vieilles affaires: Dans «DSK, les secrets d'un présidentiable», un livre sorti en 2010 sur le désormais ancien directeur du FMI, Cassandre, l'auteur anonyme, évoque une autre histoire sur Dominique Strauss-Kahn. «Dans la carrière de Strauss-Kahn, il y a aussi une agression contre une femme de ménage au Mexique», rapporte Il Corriere della Sera, qui cite le livre. Il n'en faut pas plus pour que la rumeur se propage. «Une Mexicaine parmi les victimes d'agression sexuelle de Dominique Strauss-Kahn», titre le quotidien mexicain El Universal. L'information est ensuite reprise par des sites américains. Le Business Insider rapporte que, d'après la mystérieuse Cassandre, l'ancien directeur du FMI aurait agressé une femme de ménage au Mexique, pendant une visite officielle. L'incident n'aurait pas été reporté aux autorités. Le Daily Mail aussi, dans un paragraphe dédié à DSK et ses femmes, évoque une «femme de ménage mexicaine, à l'âge inconnu». Les trois épouses de DSK L'hebdomadaire américain consacre un article aux trois épouses de Dominique Strauss-Kahn. La troisième, Anne Sinclair, est connue de tous, ce qui n'est pas le cas des deux premières. La première, Hélène Dumas, l'a épousé en 1967 alors qu'il avait seulement dix-huit ans et elle vingt, et a eu avec lui trois enfants, Vanessa, Marine et Laurin. La seconde, Brigitte Guillemette, l'a rencontré en 1983 quand elle était son experte en communication et l'a épousé l'année suivante. De leur union est née en 1985 une fille, Camille. Des éditos très durs Passons sur les unes plus anti DSK qu'anti-françaises comme «Pepe le putois» ou encore «La grenouille a pris ses jambes à son cou»... Quoi que sur cette dernière, le terme Frogs (grenouille) est plutôt péjoratif. Mais c'est dans le cœur des articles que les attaques sont les plus franches. Parfois en français et de façon gentillette («chauds lapins», «Au revoir Rikers»), parfois en dessous la ceinture («Vermine accro à la luxure»). «Je suis fier d'habiter un pays où une femme de ménage peut faire tomber un directeur du FMI», analyse un éditorialiste du New York Post en affirmant qu'en France ce ne serait pas possible. Le philosophe «à la chemise ouverte», Bernard Henri Lévy est devenu une cible de choix depuis qu'il a défendu DSK. Plus mesurés, les journaux sérieux ne sont pas en reste. Etonné que les Français soient choqués par les images de DSK menottés, le New York Times contre-attaque. «Année après année, le réalisateur Roman Polanski a lui arpenté le tapis rouge, souriant aux caméras, jamais inquiété, alors que les autorités françaises savaient qu'il avait drogué, violé et sodomisé une jeune fille de 13 ans», écrit le quotidien qui oppose l'efficacité un peu voyeuriste de la justice américaine au laxisme bien français. Et l'anti-américanisme Assis dans l'avion, une Américaine découvre la photo de Dominique Strauss-Kahn devant la juge. «Quel regard méchant, il a ! Avec cet air de Français arrogant, il ne peut pas s'en sortir… » Devant l'immeuble de DSK, un passant sourit d'un air entendu: «En matière de sexe, les Français ont toujours eu un problème, non ? »… Sentiment de supériorité, sexualité débordante, amoralisme… Depuis une semaine, l'affaire DSK réveille les caricatures anti-françaises. Pas au point de verser du vin rouge dans les caniveaux comme à la grande époque du non-engagement de la France en Irak, mais un certain French Bashing renaît «C'est vrai qu'avec les Français, c'est épidermique. A chaque fois, ça prend de grandes proportions. En fait, ça me fait penser à ce qu'il se passe en France avec les Américains», analyse Linda, une compatriote expatriée à New York et croisée devant chez DSK. Car dans le même temps, les médias américains croient percevoir une montée de l'anti-américanisme en France. «Dès le troisième jour, les Français ont eu besoin de trouver un bouc émissaire à blâmer pour expliquer la perte de leur futur président et ils se sont lancés dans de prévisible spasmes anti-américains », analyse le Los Angeles Time qui revient largement sur le débat des images de DSK qui ont choqué la France. Je t'aime moi non plus... L'«au revoir» de DSK aux employés du FMI Dominique Strauss-Kahn a tenu à s'adresser «personnellement» aux employés du Fonds après l'inculpation pour tentative de viol... L'ex-patron de l'institution internationale explique qu'il voulait s'adresser à eux «personnellement et directement» pour dire sa «profonde tristesse» et «sa frustration de devoir quitter dans ces circonstances» le FMI. «Les derniers jours ont été extrêmement douloureux pour ma famille et moi, et je sais qu'ils l'ont été pour tout le monde au Fonds. J'en suis vraiment désolé», écrit Dominique Strauss-Kahn qui nie une nouvelle fois les accusations portées contre lui, notamment celle de la tentative de viol. «Je démens de la manière la plus forte les allégations auxquelles je suis confronté; je suis confiant que la vérité éclatera et que je serai exonéré», assure-t-il dans cet email envoyé et transféré vendredi aux employés par John Lipsky, son successeur par intérim à la tête du FMI. DSK l'aurait donc rédigé le jour où il est sorti de la prison Rikers Island. «En attendant, je ne peux pas accepter que le Fonds et vous, chers collègues, doive partager mon cauchemar personnel. Donc je devais partir». Revenant sur toutes les actions du Fonds ces trois dernières années face à la crise, qui a reçu des «éloges» du monde entier, précise-t-il, il écrit: «Vous devriez être fiers de ce que vous avez accompli. Un énorme travail reste à faire, à un moment particulièrement crucial; vous le ferez jour après jour et je vous applaudirai». Et celui qui est inculpé de tentative de viol et en résidence surveillé à New York de conclure: «Je me sens privilégié et honoré d'avoir travaillé avec tant de gens extraordinaires (…). Et donc, mes chers collègues, je vous dis merci, bonne chance pour l'avenir, et au revoir (en français dans le texte)».