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Peine capitale pour un monstre à visage humain
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 08 - 2011

Résumé : Adel, 16 ans, le fils de Nordine, cadre dans une banque a été kidnappé.
Résumé : Adel, 16 ans, le fils de Nordine, cadre dans une banque a été kidnappé.
Le père d'Aziz rejoignit Nordine et sa femme au salon et leur dit qu'il était prêt à les aider du mieux qu'il pouvait.
- Je vous remercie, mon frère, lui répondit Nordine… Je vais d'abord téléphoner au kidnappeur pour connaitre ses exigences. J'espère qu'il ne demandera pas l'impossible.
- Si ses exigences sont difficiles à satisfaire, je suis là… Adel est un brave garçon. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui et sa façon de raisonner me plait beaucoup… Nous sommes vraiment fiers que notre fils soit son ami intime, ajouta le père d'Aziz.
- Merci… Bon, le téléphone sonne… J'espère qu'il me répondra parce qu'il m'a fait savoir que c'était lui qui me rappellerait le soir venu. Mais attendre jusqu'au soir serait une vraie torture. Pendant ce temps-là, notre fils est entre ses mains ou entre leurs mains s'ils sont plusieurs. Et ils ne peuvent être que plusieurs dans ce genre d'affaires.
Et il a sûrement faim et soif…
Nordine sursauta parce que la voix du kidnappeur venait de crépiter dans son appareil.
- Bonjour, M. Nordine… Vous êtes inquiets, vous et madame, hein ? Vous venez de découvrir que je n'étais pas en train de plaisanter. C'est ça ?
- Oui, oui, s'il vous plait, rendez-vous notre fils…
- Oui, je vais vous le rendre mais une fois que vous aurez satisfait mes exigences en matière d'argent.
- Je ne sais pas comment vous est venue l'idée d'enlever mon fils… je ne suis pas quelqu'un de riche.
- Ah ! mon ami quand on voit la villa que vous vous êtes offerte, on a du mal à vous croire. Mais moi je vous crois. C'est pourquoi, je ne vous demanderai pas l'impossible… Juste 250 millions.
- 250 millions de dinars ? hurla Nordine.
- Non, M. Nordine, je ne suis pas fou. Je parlais de 250 millions de centimes seulement. En principe c'est une petite somme que vous n'aurez pas beaucoup de peine à réunir.
- Vous les aurez mais s'il vous plait, ne faites pas de mal à Adel… Déjà qu'il est de santé un peu fragile…
- Parlons plutôt de ces 250 millions et la manière avec laquelle vous nous les ferez parvenir… Je les veux le plus tôt possible…
- Oui, oui, bien sûr…mais vous libérerez notre fils le plus tôt possible aussi ?
- Mais bien sûr… Dès que j'aurais pris l'argent et que je l'aurai compté, je vous téléphonerai pour vous dire où vous le trouverez…
- Vous aurez l'argent le plus tôt possible… vous n'aurez qu'à me dire où je dois venir pour vous le remettre.
- Je veux cet argent demain à 10h. Je vous dirai où vous le déposerez demain, peu de temps avant notre rendez-vous. Mais attention…pas un mot de tout cela à la police.
- D'accord… passez-moi Adel… je veux lui parler…
- Je ne peux pas vous le passer parce qu'il n'est pas avec moi. Il est dans un autre lieu que celui où je me trouve en ce moment.
Dès que la communication fut coupée, Nordine fit part à sa femme et aux parents de l'ami de son fils de la teneur de la discussion qu'il venait d'avoir avec le ravisseur et
ajouta :
- Tu vois, Aïcha ? Je t'avais dit l'achat de cette villa allait nous attirer des ennuis. Je t'avais dit que pour être heureux, il fallait éviter d'attirer les regards. Mais tu n'as pas voulu m'écouter. Tu t'es moquée de moi quand je t'avais dit que nous étions bien dans notre appartement dans un immeuble.
- Bon, assez parlé, hurla Aïcha. Est-ce que tu peux disposer de cet argent rapidement ?
- Je dispose de cette somme. Je peux l'avoir dans une heure, le temps de me rendre à la banque et de remplir un chèque.
- Alors pourquoi attendre demain ? ajouta encore la mère de Adel. Ce sera une journée supplémentaire de souffrance pour notre fils.
- Oui, tu as raison… je vais le rappeler pour lui donner rendez-vous pour cet après-midi. Et puis je lui demanderai de me passer Adel pour que je puisse le rassurer.
Nordine eut beau téléphoner, le ravisseur ne répondit pas. Il avait éteint le portable.
- Non… je crois qu'il vaut mieux ne plus perdre de temps. Je vais aller à la banque pour retirer l'argent…
Le père d'Aziz demanda :
- Et vous allez prévenir la police ?
- Non. Je récupère mon fils d'abord, puis je verrai comment faire… mais pour le moment, je ferai tout ce que ce type me demande. Point à la ligne. Et je vous demanderai aussi de ne rien dire autour de vous sur cette affaire. Si l'information sort, elle risque d'arriver jusqu'à la police et ces bandits pourraient croire que c'est moi qui l'ait mise au courant.
- Non, non, ne crains rien. Nous ne ferons rien qui soit de nature à mettre en danger Adel.
Le lendemain à 9h du matin, le téléphone de Nordine retentit et il le plaqua fiévreusement contre son oreille.
- Oui, oui, je suis là et j'ai les 250 millions.
- C'est très bien…
- Passez-moi Adel, jr veux entendre sa voix.
- Je vous dis qu'il n'est pas avec moi… je ne passe tout de même pas mon temps à l'emmener partout. Il est dans un lieu sûr ou il ne manque de rien. Ce matin à 8h, j'ai veillé personnellement à ce qu'il prenne son café au lait avec deux petits pains au chocolat.
- Ah ! oui, c'est vrai… son petit-déjeuner, il le prend toujours avec deux petits pains au chocolat.
- Vous voyez bien que je ne vous raconte pas d'histoires. Soyez un peu patient, aujourd'hui à midi, vous reverrez votre fils, je vous le jure !
- D'accord… d'accord… où dois-je vous remettre l'argent ?
- Il y a un restaurant indien à Dely Brahim, vous le connaissez ?
- Oui…
- En ce moment à l'intérieur du parking de ce restaurant… il y a deux voitures de couleur rouge. Vous déposerez l'argent par terre entre ces deux voitures et vous vous éloignerez. Ne restez pas dans les parages.
- Et vous serez dans les parages ? Il n'y a pas de risque que cet argent soit pris par quelqu'un d'autre ?
- Non… Ne vous occupez pas de ça… Rappelez-vous seulement où vous devez déposer cet argent.
- D'accord, j'arrive.
- N'oubliez pas…vous devez déposer cet argent à 10h pile. Il doit être dans un sachet en plastique noir.
- D'accord…d'accord…
- Et surtout pas un mot …
- Oui, je sais, pas un mot à la police.
A 9h55mn Nordine déposa le sachet et s'éloigna. Dès qu'il fut remonté dans sa voiture, il vit sortir du parking une moto à bord de laquelle se trouvait un homme avec un casque sur la tête. Il sut alors qui le ravisseur avait pris les 250 millions.
A 10h 10, Nordine appela de nouveau le ravisseur mais cette fois-ci le téléphone était éteint. Il renouvela son appel des dizaines et des dizaines de fois mais en vain. A midi, n'y tenant plus, il alla voir la gendarmerie nationale d'El Achour. Un des officiers lui apprit que l'avant-veille, c'est à dire au moment où Adel devait se rendre à l'anniversaire de son ami, on leur avait signalé la découverte d'un cadavre dans une bâtisse en construction à Aïn Allah.
- Vous voulez dire que c'est peut-être mon fils ?
- Je ne sais pas, lui dit l'officier de gendarmerie… il n'avait aucun papier sur lui… mais il s'agit d'un adolescent. Il doit avoir entre 14 et 18 ans.
- Oh ! Mon Dieu…. Faites que ce ne soit pas lui…
L'officier ajouta :
- Je suis désolé, mais il va falloir que vous veniez avec nous à la morgue pour identifier ce cadavre.
- Oh ! Mon Dieu… fit Nordine en vacillant.
On lui ramena une bouteille d'eau. Il but et l'officier reprit :
- Je sais que c'est une épreuve difficile mais l'identification de ce cadavre est nécessaire.
Une demi-heure plus tard, Nordine s'était affalé sur le sol et s'était mis à hurler de douleur. Le cadavre que les gendarmes lui avaient montré était bien celui de son fils, Adel !
- Pourquoi, mon Dieu, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi l'ont-ils tué ?
L'officier répondit :
- Tout simplement parce que votre fils connaissait celui ou ceux qui l'avaient enlevé.
Un mois après le drame, Nordine reçut une convocation de la gendarmerie qui le mit au courant de l'arrestation de celui qui avait enlevé et tué son fils.
- Cette personne travaille dans une agence immobilière à El Achour comme courtier. Il vous est arrivé de travailler avec une agence immobilière se trouvant à El Achour ?
- Oui. C'est cette agence qui m'a permis de trouver et d'acheter la villa que j'habite en ce moment.
- Eh bien ! le coupable est un courtier travaillant pour le compte de cette agence. Il a tout avoué… Il parait que vous ne lui aviez pas donné son pourboire à la suite de la conclusion de la transaction…
- Mais ce n'est pas à moi de le payer. J'ai payé son patron et c'est à lui de lui donner son dû s'il y a lieu de lui en donner. Et puis, je lui ai donné de l'argent à ce courtier. Un million de centimes…
- C'est ce qu'il nous a dit mais il estime que c'est peu… Toujours est-il qu'il a entrainé votre fils dans cette bâtisse en construction qui se trouve à Aïn Allah où il l'a tué en le frappant à la tête avec une brique.
- Oh ! Mon pauvre Adel… Tué avec une brique…Et vous me dites qu'il l'a tué l'avant veille du jour où je suis venu vous voir ?
- Oui.
- Ce qui signifie qu'il a tué mon fils d'abord puis il m'a demandé de l'argent pour le libérer alors qu'il était déjà mort ?
- Oui.
- Mais c'est monstrueux.
- J'espère qu'il aura le châtiment qu'il mérite.
La cour de Blida a jugé il y une dizaine de jours l'assassin de Adel.
Après délibérations, le monstre à visage humain a été condamné à la peine capitale.
(Fin)
Le père d'Aziz rejoignit Nordine et sa femme au salon et leur dit qu'il était prêt à les aider du mieux qu'il pouvait.
- Je vous remercie, mon frère, lui répondit Nordine… Je vais d'abord téléphoner au kidnappeur pour connaitre ses exigences. J'espère qu'il ne demandera pas l'impossible.
- Si ses exigences sont difficiles à satisfaire, je suis là… Adel est un brave garçon. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui et sa façon de raisonner me plait beaucoup… Nous sommes vraiment fiers que notre fils soit son ami intime, ajouta le père d'Aziz.
- Merci… Bon, le téléphone sonne… J'espère qu'il me répondra parce qu'il m'a fait savoir que c'était lui qui me rappellerait le soir venu. Mais attendre jusqu'au soir serait une vraie torture. Pendant ce temps-là, notre fils est entre ses mains ou entre leurs mains s'ils sont plusieurs. Et ils ne peuvent être que plusieurs dans ce genre d'affaires.
Et il a sûrement faim et soif…
Nordine sursauta parce que la voix du kidnappeur venait de crépiter dans son appareil.
- Bonjour, M. Nordine… Vous êtes inquiets, vous et madame, hein ? Vous venez de découvrir que je n'étais pas en train de plaisanter. C'est ça ?
- Oui, oui, s'il vous plait, rendez-vous notre fils…
- Oui, je vais vous le rendre mais une fois que vous aurez satisfait mes exigences en matière d'argent.
- Je ne sais pas comment vous est venue l'idée d'enlever mon fils… je ne suis pas quelqu'un de riche.
- Ah ! mon ami quand on voit la villa que vous vous êtes offerte, on a du mal à vous croire. Mais moi je vous crois. C'est pourquoi, je ne vous demanderai pas l'impossible… Juste 250 millions.
- 250 millions de dinars ? hurla Nordine.
- Non, M. Nordine, je ne suis pas fou. Je parlais de 250 millions de centimes seulement. En principe c'est une petite somme que vous n'aurez pas beaucoup de peine à réunir.
- Vous les aurez mais s'il vous plait, ne faites pas de mal à Adel… Déjà qu'il est de santé un peu fragile…
- Parlons plutôt de ces 250 millions et la manière avec laquelle vous nous les ferez parvenir… Je les veux le plus tôt possible…
- Oui, oui, bien sûr…mais vous libérerez notre fils le plus tôt possible aussi ?
- Mais bien sûr… Dès que j'aurais pris l'argent et que je l'aurai compté, je vous téléphonerai pour vous dire où vous le trouverez…
- Vous aurez l'argent le plus tôt possible… vous n'aurez qu'à me dire où je dois venir pour vous le remettre.
- Je veux cet argent demain à 10h. Je vous dirai où vous le déposerez demain, peu de temps avant notre rendez-vous. Mais attention…pas un mot de tout cela à la police.
- D'accord… passez-moi Adel… je veux lui parler…
- Je ne peux pas vous le passer parce qu'il n'est pas avec moi. Il est dans un autre lieu que celui où je me trouve en ce moment.
Dès que la communication fut coupée, Nordine fit part à sa femme et aux parents de l'ami de son fils de la teneur de la discussion qu'il venait d'avoir avec le ravisseur et
ajouta :
- Tu vois, Aïcha ? Je t'avais dit l'achat de cette villa allait nous attirer des ennuis. Je t'avais dit que pour être heureux, il fallait éviter d'attirer les regards. Mais tu n'as pas voulu m'écouter. Tu t'es moquée de moi quand je t'avais dit que nous étions bien dans notre appartement dans un immeuble.
- Bon, assez parlé, hurla Aïcha. Est-ce que tu peux disposer de cet argent rapidement ?
- Je dispose de cette somme. Je peux l'avoir dans une heure, le temps de me rendre à la banque et de remplir un chèque.
- Alors pourquoi attendre demain ? ajouta encore la mère de Adel. Ce sera une journée supplémentaire de souffrance pour notre fils.
- Oui, tu as raison… je vais le rappeler pour lui donner rendez-vous pour cet après-midi. Et puis je lui demanderai de me passer Adel pour que je puisse le rassurer.
Nordine eut beau téléphoner, le ravisseur ne répondit pas. Il avait éteint le portable.
- Non… je crois qu'il vaut mieux ne plus perdre de temps. Je vais aller à la banque pour retirer l'argent…
Le père d'Aziz demanda :
- Et vous allez prévenir la police ?
- Non. Je récupère mon fils d'abord, puis je verrai comment faire… mais pour le moment, je ferai tout ce que ce type me demande. Point à la ligne. Et je vous demanderai aussi de ne rien dire autour de vous sur cette affaire. Si l'information sort, elle risque d'arriver jusqu'à la police et ces bandits pourraient croire que c'est moi qui l'ait mise au courant.
- Non, non, ne crains rien. Nous ne ferons rien qui soit de nature à mettre en danger Adel.
Le lendemain à 9h du matin, le téléphone de Nordine retentit et il le plaqua fiévreusement contre son oreille.
- Oui, oui, je suis là et j'ai les 250 millions.
- C'est très bien…
- Passez-moi Adel, jr veux entendre sa voix.
- Je vous dis qu'il n'est pas avec moi… je ne passe tout de même pas mon temps à l'emmener partout. Il est dans un lieu sûr ou il ne manque de rien. Ce matin à 8h, j'ai veillé personnellement à ce qu'il prenne son café au lait avec deux petits pains au chocolat.
- Ah ! oui, c'est vrai… son petit-déjeuner, il le prend toujours avec deux petits pains au chocolat.
- Vous voyez bien que je ne vous raconte pas d'histoires. Soyez un peu patient, aujourd'hui à midi, vous reverrez votre fils, je vous le jure !
- D'accord… d'accord… où dois-je vous remettre l'argent ?
- Il y a un restaurant indien à Dely Brahim, vous le connaissez ?
- Oui…
- En ce moment à l'intérieur du parking de ce restaurant… il y a deux voitures de couleur rouge. Vous déposerez l'argent par terre entre ces deux voitures et vous vous éloignerez. Ne restez pas dans les parages.
- Et vous serez dans les parages ? Il n'y a pas de risque que cet argent soit pris par quelqu'un d'autre ?
- Non… Ne vous occupez pas de ça… Rappelez-vous seulement où vous devez déposer cet argent.
- D'accord, j'arrive.
- N'oubliez pas…vous devez déposer cet argent à 10h pile. Il doit être dans un sachet en plastique noir.
- D'accord…d'accord…
- Et surtout pas un mot …
- Oui, je sais, pas un mot à la police.
A 9h55mn Nordine déposa le sachet et s'éloigna. Dès qu'il fut remonté dans sa voiture, il vit sortir du parking une moto à bord de laquelle se trouvait un homme avec un casque sur la tête. Il sut alors qui le ravisseur avait pris les 250 millions.
A 10h 10, Nordine appela de nouveau le ravisseur mais cette fois-ci le téléphone était éteint. Il renouvela son appel des dizaines et des dizaines de fois mais en vain. A midi, n'y tenant plus, il alla voir la gendarmerie nationale d'El Achour. Un des officiers lui apprit que l'avant-veille, c'est à dire au moment où Adel devait se rendre à l'anniversaire de son ami, on leur avait signalé la découverte d'un cadavre dans une bâtisse en construction à Aïn Allah.
- Vous voulez dire que c'est peut-être mon fils ?
- Je ne sais pas, lui dit l'officier de gendarmerie… il n'avait aucun papier sur lui… mais il s'agit d'un adolescent. Il doit avoir entre 14 et 18 ans.
- Oh ! Mon Dieu…. Faites que ce ne soit pas lui…
L'officier ajouta :
- Je suis désolé, mais il va falloir que vous veniez avec nous à la morgue pour identifier ce cadavre.
- Oh ! Mon Dieu… fit Nordine en vacillant.
On lui ramena une bouteille d'eau. Il but et l'officier reprit :
- Je sais que c'est une épreuve difficile mais l'identification de ce cadavre est nécessaire.
Une demi-heure plus tard, Nordine s'était affalé sur le sol et s'était mis à hurler de douleur. Le cadavre que les gendarmes lui avaient montré était bien celui de son fils, Adel !
- Pourquoi, mon Dieu, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi l'ont-ils tué ?
L'officier répondit :
- Tout simplement parce que votre fils connaissait celui ou ceux qui l'avaient enlevé.
Un mois après le drame, Nordine reçut une convocation de la gendarmerie qui le mit au courant de l'arrestation de celui qui avait enlevé et tué son fils.
- Cette personne travaille dans une agence immobilière à El Achour comme courtier. Il vous est arrivé de travailler avec une agence immobilière se trouvant à El Achour ?
- Oui. C'est cette agence qui m'a permis de trouver et d'acheter la villa que j'habite en ce moment.
- Eh bien ! le coupable est un courtier travaillant pour le compte de cette agence. Il a tout avoué… Il parait que vous ne lui aviez pas donné son pourboire à la suite de la conclusion de la transaction…
- Mais ce n'est pas à moi de le payer. J'ai payé son patron et c'est à lui de lui donner son dû s'il y a lieu de lui en donner. Et puis, je lui ai donné de l'argent à ce courtier. Un million de centimes…
- C'est ce qu'il nous a dit mais il estime que c'est peu… Toujours est-il qu'il a entrainé votre fils dans cette bâtisse en construction qui se trouve à Aïn Allah où il l'a tué en le frappant à la tête avec une brique.
- Oh ! Mon pauvre Adel… Tué avec une brique…Et vous me dites qu'il l'a tué l'avant veille du jour où je suis venu vous voir ?
- Oui.
- Ce qui signifie qu'il a tué mon fils d'abord puis il m'a demandé de l'argent pour le libérer alors qu'il était déjà mort ?
- Oui.
- Mais c'est monstrueux.
- J'espère qu'il aura le châtiment qu'il mérite.
La cour de Blida a jugé il y une dizaine de jours l'assassin de Adel.
Après délibérations, le monstre à visage humain a été condamné à la peine capitale.
(Fin)


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