Transplanter les matières fécales d'un individu sain pour guérir d'une diarrhée chronique un malade porteur d'un germe résistant aux antibiotiques : aux Etats-Unis, de plus en plus de publications scientifiques font état du succès de la bactériothérapie, une méthode qui utilise de bonnes bactéries intestinales pour combattre les mauvaises. L'idée peut sembler peu ragoûtante, mais plusieurs dizaines d'études de cas publiées dans des revues médicales et présentées à un congrès de gastro-entérologues cet automne montrent bien qu'avec une simple coloscopie, des personnes qui souffraient de diarrhée à C-diff depuis des mois, voire plus, voient leur état s'améliorer rapidement. La bactérie C-diff, ou clostridium difficile, est devenue une menace pour les hôpitaux américains. Elle est responsable d'environ 1.500 morts par an aux Etats-Unis. Certains patients porteurs de cette bactérie souffrent de diarrhées légères, mais d'autres, en particulier les adultes plus âgés et fragilisés par des pathologies antérieures, peuvent développer une maladie plus sérieuse, la colite. Lors d'épisodes jugés graves, un traitement antibiotique par vancomycine s'impose pendant des semaines, voire des mois. Et comme les antibiotiques s'attaquent aux mauvais germes tout comme aux bons, le C-diff peut revenir dans un côlon en manque de centaines d'espèces de bactéries supposées y habiter. La transplantation fécale "est l'ultime probiotique", résume le Dr Lawrence Brandt, de l'hôpital Montefiore de New York. Mais c'est toutefois une procédure complexe. Tout un environnement bactérien est transplanté, presque comme une greffe d'organe mais sans les médicaments anti-rejet, explique le Dr Alexander Khoruts, de l'université du Minnesota. Le médecin a traité une femme très amaigrie après huit mois de diarrhée C-diff sévère. Non seulement la diarrhée a disparu après la transplantation fécale, mais les bonnes bactéries prélevées chez son mari ont pu s'implanter très rapidement dans son intestin guéri. Un bémol toutefois : ces transplantations n'ont fait l'objet d'aucun essai clinique. "Il y a de très bonnes raisons de croire que cette transplantation fécale, ou bactériothérapie, pourrait marcher, mais il faut en apporter la preuve avant que tout le monde ne s'y mette", avertit le Dr Lawrence Schiller, gastro-entérologue à Dallas. La transplantation fécale n'est pas une méthode nouvelle. La première publication à ce sujet remonte à l'année 1958. Mais l'augmentation des publications montre l'engouement pour cette méthode, alors que le problème de la résistance du C-diff aux antibiotiques augmente. Transplanter les matières fécales d'un individu sain pour guérir d'une diarrhée chronique un malade porteur d'un germe résistant aux antibiotiques : aux Etats-Unis, de plus en plus de publications scientifiques font état du succès de la bactériothérapie, une méthode qui utilise de bonnes bactéries intestinales pour combattre les mauvaises. L'idée peut sembler peu ragoûtante, mais plusieurs dizaines d'études de cas publiées dans des revues médicales et présentées à un congrès de gastro-entérologues cet automne montrent bien qu'avec une simple coloscopie, des personnes qui souffraient de diarrhée à C-diff depuis des mois, voire plus, voient leur état s'améliorer rapidement. La bactérie C-diff, ou clostridium difficile, est devenue une menace pour les hôpitaux américains. Elle est responsable d'environ 1.500 morts par an aux Etats-Unis. Certains patients porteurs de cette bactérie souffrent de diarrhées légères, mais d'autres, en particulier les adultes plus âgés et fragilisés par des pathologies antérieures, peuvent développer une maladie plus sérieuse, la colite. Lors d'épisodes jugés graves, un traitement antibiotique par vancomycine s'impose pendant des semaines, voire des mois. Et comme les antibiotiques s'attaquent aux mauvais germes tout comme aux bons, le C-diff peut revenir dans un côlon en manque de centaines d'espèces de bactéries supposées y habiter. La transplantation fécale "est l'ultime probiotique", résume le Dr Lawrence Brandt, de l'hôpital Montefiore de New York. Mais c'est toutefois une procédure complexe. Tout un environnement bactérien est transplanté, presque comme une greffe d'organe mais sans les médicaments anti-rejet, explique le Dr Alexander Khoruts, de l'université du Minnesota. Le médecin a traité une femme très amaigrie après huit mois de diarrhée C-diff sévère. Non seulement la diarrhée a disparu après la transplantation fécale, mais les bonnes bactéries prélevées chez son mari ont pu s'implanter très rapidement dans son intestin guéri. Un bémol toutefois : ces transplantations n'ont fait l'objet d'aucun essai clinique. "Il y a de très bonnes raisons de croire que cette transplantation fécale, ou bactériothérapie, pourrait marcher, mais il faut en apporter la preuve avant que tout le monde ne s'y mette", avertit le Dr Lawrence Schiller, gastro-entérologue à Dallas. La transplantation fécale n'est pas une méthode nouvelle. La première publication à ce sujet remonte à l'année 1958. Mais l'augmentation des publications montre l'engouement pour cette méthode, alors que le problème de la résistance du C-diff aux antibiotiques augmente.