La première partie de cette présente contribution analyse la situation économique de la Libye. La deuxième partie aborde les perspectives géostratégiques qui dépendront des rapports de forces tant internes qu'externes. L'avenir de la Libye étant ce que voudront avant tout en faire les Libyens eux-mêmes afin d'éviter les dérives du passé, et un hold-up étranger sur leurs richesses, l'objectif essentiel est d'abord de créer des institutions non existantes fiables et rétablir la sécurité. En fin de parcours, été abordée la place de la Libye dans le cadre de la démocratisation des pays du Maghreb qui devrait favoriser l'intégration. La première partie de cette présente contribution analyse la situation économique de la Libye. La deuxième partie aborde les perspectives géostratégiques qui dépendront des rapports de forces tant internes qu'externes. L'avenir de la Libye étant ce que voudront avant tout en faire les Libyens eux-mêmes afin d'éviter les dérives du passé, et un hold-up étranger sur leurs richesses, l'objectif essentiel est d'abord de créer des institutions non existantes fiables et rétablir la sécurité. En fin de parcours, été abordée la place de la Libye dans le cadre de la démocratisation des pays du Maghreb qui devrait favoriser l'intégration. 1.-Quelle est la situation économique de la Libye ? La Libye est territoire qui représente plus de trois fois la France mais 98% du territoire sont le désert. Elle s'étend sur 1.759.540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-septième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l'intérieur du pays étant désertique. Le 1er septembre 1969, le colonel libyen, Mpuammar Khadhafi renverse la monarchie et s'installe aux commandes du pays avec une population qui était à l‘époque d'environ 1,5 million d'habitants. Les hydrocarbures constituent la majorité de la richesse du pays et environ 75 % des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier. Avant les événements, la production de pétrole représentait 1,6 million de barils par jour. Elle est le 25 août 2011 à environ de 60 000 barils. La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie disposant de la plus grande réserve de pétrole en Afrique estimée à 46,4 milliards de barils en 2011.C'est un pétrole léger de haute qualité qui concurrencera le pétrole algérien. La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m3) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m3 (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Membre de l'OPEP, la Libye prévoit d'augmenter sa production à 3 millions de b/j à l'horizon 2012-2015. Mais elle est également un pays gazier faiblement exploité, s'élèvant à 1.500 milliards de m3, occupant ainsi le 25e rang mondial en termes de réserves prouvées 2- La Libye et les enjeux géostratégiques Au préalable, je voudrais attirer l'attention qu'il faille éviter de raisonner en termes d'Etats-nation au moment où les transnationales transgressent les frontières géographiques dites nationales, influençant fortement les politiques socio-économiques des Etats. Au sein une grande firme surtout dans le domaine des hydrocarbures, qu'elle soit d'origine américaine ou européenne, il faut être attentif aux parts des actions où nous assistons à des participations croisées relevant de plusieurs nationalités. Total ou ENIE qui opèrent en Libye ont un capital social diversifié. Par ailleurs, l'analyse stratégique doit prendre en compte non plus les relations personnalisées entre chefs d'Etat, ce qui est actuellement largement dépassé, excepté dans les dictatures, mais les réseaux de ce que l'on appelle les lobbies. Par ailleurs, depuis l'arrivée du président américain Barack Obama, une nouvelle donne internationale a été introduite, notamment depuis le discours du Caire, la légitimité démocratique garante de la stabilité durable. Invoquer l'islamisme radical, la lutte contre le terrorisme par certains dirigeants pour se maintenir alors qu'ils ont enfanté eux-mêmes la pauvreté de leur peuple par la corruption, cause de l'extrémisme, ne tient plus la route. Les anciens dirigeants tunisiens et égyptiens et récemment libyens et syriens en ont fait les frais. Pour la contribution à l'effort de guerre, cela ne concerne pas uniquement les revenus pétroliers mais également les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) estimés à 75 milliards de dollars et entre 150 et 169 milliards si l'on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale, sans compter les placements occultes. Ce qui est étonnant lorsqu'on écoute les télévisions étrangères, le mot qui revient souvent «on va aider la Libye ; on va lui donner de l'argent», oubliant que ces fonds sont la propriété de tout le peuple libyen. Cela est identique pour les fortunes déposées à l‘étranger des ex-Présidents tunisiens, égyptiens, de leur famille et des proches de l'actuel Président syrien. 3.- L'avenir de la Libye est dans le Maghreb L'objectif est de réaliser une dynamique politique, économique et sociale au profit de l'immense majorité du peule libyen. La Libye très riche comme démontré précédemment a besoin d'être reconstruite sur tous les plans et sera ce que les Libyens voudront qu'elle soit afin de faire face aux convoitises rapaces de quelque compagnies ce qui ne changerait rien alors par rapport à la situation antérieure. Pour éviter cela, il faut nécessairement d'abord créer des institutions fiables et rétablir la sécurité car, sans sécurité, il ne peut y avoir de développement, cela passant par la nécessaire réconciliation nationale tenant compte du poids des tribus. Encore que ces dernières ont vu décliner leurs influences contrairement à ce qui se dit. La Libye de 2011 n'est pas celle de 1960 du fait de l'urbanisation croissante où cohabitent dans une même ville des personnes appartenant à différentes tribus, brassage rendu possible grâce au niveau d'éducation qui permet de surmonter les clivages sociologiques et culturelles. Cela sera, certes, sera difficile, le CNT étant actuellement très hétéroclite (intellectuels, hommes d'affaires, islamistes, anciens cadres et ministres de l'ancien régime) et devant être représentatif de l'ensemble des régions. L'une des tâches immédiates du CNT est de faire adopter une nouvelle Constitution et d'organiser des élections libres avec l'acceptation de tous de l'alternance, un régime parlementaire où le Premier ministre serait issu d'une majorité parlementaire qui aura la confiance du Parlement et doit gouverner par application du programme pour lequel il a obtenu les suffrages du peuple. Le Président jouera le rôle d'arbitre, de garant des institutions, de l'intégrité territoriale, des libertés individuelles et de la représentation nationale dans les instances internationales. Il assurera la continuité de l'Etat en toute circonstance et du multipartisme, de l'Etat de droit et du respect de la Constitution. Ce renouveau institutionnel doit avoir pour objectif le développement économique dans le cadre d'un vaste ensemble comme facteur d'adaptation à la mondialisation. Dans ce cadre, et cela est valable pour l'ensemble des pays de la région, la démocratisation de la Libye, en particulier, et des pays du Maghreb, devrait- favoriser l'intégration économique. * Expert international en management stratégique 1.-Quelle est la situation économique de la Libye ? La Libye est territoire qui représente plus de trois fois la France mais 98% du territoire sont le désert. Elle s'étend sur 1.759.540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-septième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l'intérieur du pays étant désertique. Le 1er septembre 1969, le colonel libyen, Mpuammar Khadhafi renverse la monarchie et s'installe aux commandes du pays avec une population qui était à l‘époque d'environ 1,5 million d'habitants. Les hydrocarbures constituent la majorité de la richesse du pays et environ 75 % des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier. Avant les événements, la production de pétrole représentait 1,6 million de barils par jour. Elle est le 25 août 2011 à environ de 60 000 barils. La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie disposant de la plus grande réserve de pétrole en Afrique estimée à 46,4 milliards de barils en 2011.C'est un pétrole léger de haute qualité qui concurrencera le pétrole algérien. La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m3) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m3 (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Membre de l'OPEP, la Libye prévoit d'augmenter sa production à 3 millions de b/j à l'horizon 2012-2015. Mais elle est également un pays gazier faiblement exploité, s'élèvant à 1.500 milliards de m3, occupant ainsi le 25e rang mondial en termes de réserves prouvées 2- La Libye et les enjeux géostratégiques Au préalable, je voudrais attirer l'attention qu'il faille éviter de raisonner en termes d'Etats-nation au moment où les transnationales transgressent les frontières géographiques dites nationales, influençant fortement les politiques socio-économiques des Etats. Au sein une grande firme surtout dans le domaine des hydrocarbures, qu'elle soit d'origine américaine ou européenne, il faut être attentif aux parts des actions où nous assistons à des participations croisées relevant de plusieurs nationalités. Total ou ENIE qui opèrent en Libye ont un capital social diversifié. Par ailleurs, l'analyse stratégique doit prendre en compte non plus les relations personnalisées entre chefs d'Etat, ce qui est actuellement largement dépassé, excepté dans les dictatures, mais les réseaux de ce que l'on appelle les lobbies. Par ailleurs, depuis l'arrivée du président américain Barack Obama, une nouvelle donne internationale a été introduite, notamment depuis le discours du Caire, la légitimité démocratique garante de la stabilité durable. Invoquer l'islamisme radical, la lutte contre le terrorisme par certains dirigeants pour se maintenir alors qu'ils ont enfanté eux-mêmes la pauvreté de leur peuple par la corruption, cause de l'extrémisme, ne tient plus la route. Les anciens dirigeants tunisiens et égyptiens et récemment libyens et syriens en ont fait les frais. Pour la contribution à l'effort de guerre, cela ne concerne pas uniquement les revenus pétroliers mais également les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) estimés à 75 milliards de dollars et entre 150 et 169 milliards si l'on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale, sans compter les placements occultes. Ce qui est étonnant lorsqu'on écoute les télévisions étrangères, le mot qui revient souvent «on va aider la Libye ; on va lui donner de l'argent», oubliant que ces fonds sont la propriété de tout le peuple libyen. Cela est identique pour les fortunes déposées à l‘étranger des ex-Présidents tunisiens, égyptiens, de leur famille et des proches de l'actuel Président syrien. 3.- L'avenir de la Libye est dans le Maghreb L'objectif est de réaliser une dynamique politique, économique et sociale au profit de l'immense majorité du peule libyen. La Libye très riche comme démontré précédemment a besoin d'être reconstruite sur tous les plans et sera ce que les Libyens voudront qu'elle soit afin de faire face aux convoitises rapaces de quelque compagnies ce qui ne changerait rien alors par rapport à la situation antérieure. Pour éviter cela, il faut nécessairement d'abord créer des institutions fiables et rétablir la sécurité car, sans sécurité, il ne peut y avoir de développement, cela passant par la nécessaire réconciliation nationale tenant compte du poids des tribus. Encore que ces dernières ont vu décliner leurs influences contrairement à ce qui se dit. La Libye de 2011 n'est pas celle de 1960 du fait de l'urbanisation croissante où cohabitent dans une même ville des personnes appartenant à différentes tribus, brassage rendu possible grâce au niveau d'éducation qui permet de surmonter les clivages sociologiques et culturelles. Cela sera, certes, sera difficile, le CNT étant actuellement très hétéroclite (intellectuels, hommes d'affaires, islamistes, anciens cadres et ministres de l'ancien régime) et devant être représentatif de l'ensemble des régions. L'une des tâches immédiates du CNT est de faire adopter une nouvelle Constitution et d'organiser des élections libres avec l'acceptation de tous de l'alternance, un régime parlementaire où le Premier ministre serait issu d'une majorité parlementaire qui aura la confiance du Parlement et doit gouverner par application du programme pour lequel il a obtenu les suffrages du peuple. Le Président jouera le rôle d'arbitre, de garant des institutions, de l'intégrité territoriale, des libertés individuelles et de la représentation nationale dans les instances internationales. Il assurera la continuité de l'Etat en toute circonstance et du multipartisme, de l'Etat de droit et du respect de la Constitution. Ce renouveau institutionnel doit avoir pour objectif le développement économique dans le cadre d'un vaste ensemble comme facteur d'adaptation à la mondialisation. Dans ce cadre, et cela est valable pour l'ensemble des pays de la région, la démocratisation de la Libye, en particulier, et des pays du Maghreb, devrait- favoriser l'intégration économique. * Expert international en management stratégique