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L'Algérie au 05 juillet 2011 : bilan mitigé
Publié dans Le Financier le 05 - 07 - 2011


2émé partie et fin
Professeur Abderrahmane MEBTOUL*
L'Algérie fêtera le 05 juillet 2011 ses 49 années d'indépendance politique. S'il faille éviter la sinistrose car tout ce qui a été entrepris depuis l'indépendance politique n'a pas été totalement négatif, surtout après une décennie sanglante entre 1990/1999 où la demande sociale a été comprimée et l'économie à l'arrêt, il faut également éviter l'autosatisfaction source de névrose collective. Permettre un débat objectif et productif c'est l'objet de cette contribution(1).
5- Nous assistons à la léthargie du système financier lieu de distribution de la rente (enjeux des réformes futures et donc du pouvoir) expliquant que les réformes annoncées depuis 1990 sont souvent différées. Le système financier algérien est dans l'incapacité d'autonomiser la sphère financière de la sphère publique, cette dernière étant totalement articulée à la sphère publique dont l'Etat est actionnaire à 100%, le privé local ou international étant marginal, et les dernières mesures contenues dans la loi de finances 2010 devraient encore le restreindre. Après plus de 10 années d'ouverture, le marché bancaire algérien selon le rapport de la banque d'Algérie, de 2009 se compose de six banques publiques et de quatorze banques privées, mais ne devant pas confondre l'importance du nombre de banques privées actives en Algérie, puisque 90% du financement de l'économie algérienne dont 100% secteur public et plus de 77% secteur privé, se fait par les banques publiques avec une concentration au niveau des actifs de plus de 39% au niveau d'une seule banque, la BEA, communément appelé la banque de la Sonatrach. Seulement 10% du financement de l'économie sont pris en charge par les banques privées, (moins de 6000 personnes sur un total d'emplois de plus de 35.000) avec une concentration de plus de 52% toujours pour les actifs pour trois banques. De ce fait, le passage du Remdoc au crédit documentaire Crédoc, introduit par les lois de finances 2009/2010 comme seul mode de financement, bine qu'il ait subi un assouplissement dans la loi de finances 2011, outre qu'il ne garantit pas la traçabilité existante déjà au niveau du Remdoc, procédure normale sous d'autres cieux, peut devenir d' une efficacité limitée pénalisant bon nombre de PMI/PMI majoritaires en Algérie qui n'ont pas de couvertures financières suffisantes, et obligeant bon nombre de grandes entreprises publiques faute de management stratégique, à des surstocks coûteux. La raison fondamentale est que le système financier algérien bureaucratisé (guichets administratifs) est déconnecté des réseaux internationaux expliquant d'ailleurs le peu d'impact de la crise financière mondiale sur l'Algérie, démontrant une économie sous perfusion de la rente des hydrocarbures, les banques prenant peu de risques dans l'accompagnement des investisseurs potentiels. De ce fait, nous assistons de ce fait à un environnement des affaires contraignant, où dans son rapport de 2010, le World Economic Forum (WEF-Forum économique mondial), classe l'Algérie la 86ème place avec un score de 3,96 pour sa compétitivité. Pour l'indice du développement humain(IDH), l'Algérie avait perdu 4 places, passant de la 100e place, en 2008, à la 104e en 2009 et selon le 20ème rapport 2010 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publié le 05 novembre 2010 , l'Algérie, est à la 84ème, avec un indice de 0,677 améliorant son classement de 20 places. Concernant un facteur déterminant de l'environnement des affaires lié à la bonne gouvernance, l'organisation internationale Transparency International dans son indice de perception de la corruption dans ses rapports annuels 2009/2010, classe l'Algérie comme un pays connaissant un haut degré de corruption avec un score déplorable de 2,8 à la 111ème place sur 180 pays, la ramenant à une note de 2005. L'on sait que les auteurs de l'IPC considèrent qu'une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un « haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat » et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives.
6- La situation actuelle met en relief les relations dialectiques d'intérêts entre la logique rentière et l'extension de la sphère informelle qui est proportionnelle au poids de la bureaucratie qui tend à fonctionner non pour l'économie et le citoyen mais en s'autonomisant en tant que pouvoir bureaucratique et traduit le divorce Etat/citoyens comme en témoigne la méfiance de l'utilisation du billet de 2000 dinars, la monnaie étant avant tout un rapport social de confiance. Que nos responsables visitent les sites où florissent l'informel de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud et ils verront que l'on peut lever des milliards de centimes à des taux d'usure mais avec des hypothèques existant une intermédiation financière informelle. Cela explique l'abandon d'exiger un chèque pour un montant supérieur à 500.000 dinars, mesure qui devait être appliquée à compter du 02 avril 2011, en rappelant que cette même mesure a achoppé entre 2007/2008 avec l'exigence d'un chèque pour 50.000 dinars. Les mesures autoritaires bureaucratiques produisent l'effet inverse et lorsqu'un gouvernement agit administrativement et loin des mécanismes transparents et de la concertation social, la société enfante ses propres règles pour fonctionner qui ont valeur de droit puisque reposant sur un contrat entre les citoyens, s'éloignant ainsi des règles que le pouvoir veut imposer. Faute d'enquêtes précises, en matière d'emplois, en prenant les données de certaines enquêtes de 2008/2009, contrôlant environ 4O% de la masse monétaire en circulation hors banques. En 2011 avec un effet cumulatif, nous aurons un taux variant entre 35/40% de la population active avec une contribution dans la formation du PIB (produit intérieur brut) hors hydrocarbures un ratio approximativement de la même grandeur. L'Office national des statistiques (ONS) a par ailleurs mis en relief le 20 juillet 2010 relatif à une enquête du second semestre 2009 selon lequel la moitié de la population occupée n'était pas affiliée à la sécurité sociale, soit un taux de 50,4% de l'ensemble des travailleurs occupés.
7.-Quelles perspectives pour l'Algérie après 49 ans d'indépendance politique ? L'Algérie ne saurait occulter les mutations mondiales , dont la nouvelle restructuration productive mondiale, la guerre récente des monnaies , aspirant adhérer à l'organisation mondiale du commerce (OMC) et étant liée à un Accord de libre échange avec l'Europe, signé en toute souveraineté par le gouvernement algérien, applicable depuis le 01 septembre 2005 postulant un dégrèvement tarifaire progressif allant vers zéro horizon 2017/2020 qui aura un impact sur le choix des projets futurs, les entreprises algériennes étant les plus fragiles du bassin méditerranéen. L'Algérie devrait méditer l'échec récent en ce mois de juin 2011 des négociations pour le report du dégrèvement tarifaire en 2020. Trois ans suffiront-ils pour créer de véritables entreprises compétitives ? L'Algérie en ce mois de juin 2011 est caractérisée premièrement par une aisance financière grâce aux hydrocarbures mais des incertitudes vis-à-vis de l'avenir ; deuxième caractéristique, un Etat riche mais une population de plus en plus pauvre avec une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière. Troisièmement, devant cette prise de conscience d'inégalités favorisées par le nouveau système de communication et le printemps démocratique arabe, qui a montré l'importance de la corruption des dirigeants et leurs proches avec des fortunes colossales à l'étranger, une tendance à un suicide collectif, tout le monde voulant immédiatement sa part de la rente des hydrocarbures traduisant le divorce Etat/citoyens. Face à l'ébullition sociale qui touche tous les secteurs et toutes les régions du pays, nous assistons à des augmentations des salaires sans contreparties productives et face à 1'absence de morale et d'éthique, gouvernants et gouvernés vivent à crédit, 98% exportations hydrocarbures et 75% d'importation des besoins des ménages et des entreprises. L'Algérie serait-elle à l'image du TITANIC où tout le monde dansait alors que le bateau coulait ? Quelles sont donc les perspectives de l'Algérie ? Noua aurons trois hypothèses qui font jouer tant les acteurs internes qu'externes favorables ou défavorables aux réformes. L'hypothèse une (1) est l'échec du processus des réformes. Les conditions de l'échec sont réelles et réunies dans l'environnement juridique et économique en cas de :-du manque de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale, accentué par les rentiers au niveau interne et certains segments d'acteurs externes entretenant des relations informelles et qui ne sont pas intéressés par l'approfondissement des réformes (perte des marchés en cas d'avis d'appel d'offres transparents) . L'hypothèse deux (2) est le statu quo. Ce statut quo participera à un échec programmé et serait suicidaire pour le devenir de l'économie et de la société algérienne. Cela est entretenu par la confusion de certains concepts assimilant faussement réformes à bradage du patrimoine national. L'hypothèse trois (3) est la réussite de la réforme, contenue également dans l'environnement local et international de l'Algérie. Cela passe par une démystification culturelle ,une étroite collaboration des partis politiques, des associations, des chambres de commerce, des universités et centre de recherche, de la société civile, l'administration, dont les walis, des entreprises publiques et privées, les collectifs des travailleurs, des syndicats, en aplanissant par le dialogue et la concertation les divergences Les réformes déplaçant les segments de pouvoir notamment des tenants de la rente, doivent être assimilées par l'immense majorité de la population, d'où l'importance des médias, pour pouvoir être concrétisées, montrant que les gagnants de demain seront plus importants que les perdants d'aujourd'hui. Forte de l'appui des acteurs externes et la mobilisation des acteurs internes favorables et par une solidarité gouvernementale sans faille, animé par de véritables réformateurs, l'Algérie qui, en termes géostratégiques, est un élément indispensable à la stabilité euro-méditerranéenne et arabo-africaine, peut faire aboutir le processus des réformes inséparables d'une profonde démocratisation de la société et s'inscrire dans la modernité tout en préservant son authenticité. Le défi majeur donc entre 2011/2020/2030, c'est à dire demain, est de préparer l'après- hydrocarbures pour les générations futures. En cette ère de la mondialisation impitoyable, impliquant de s'inscrire dans un grand espace économique qui est le Maghreb , où toute nation qui n'avance pas recule, l'Algérie recelant d'importantes potentialités peut relever ces défis sous réserve d'une gouvernance renouvelée et d'une valorisation de l'entreprise et du savoir, fondement du développement du XXIème siècle. Il s'agira donc à l'avenir d'éviter les graves dérives et dangers de l'économie prédatrice et mafieuse afin qu'entre 2011/ 2020, l'Algérie puisse tripler le produit intérieur brut, dominance des segments hors rente, soit plus de 500 milliards de dollars à prix constants 2011, pour une population qui dépassera 50 millions sans hydrocarbures en 2030, si elle veut éviter de graves dérives sociales et politiques. Il y a urgence de profondes réformes à la fois politique, économique et sociales, le blocage étant d'ordre systémique impliquant une société où domine la norme du droit qui devrait reprendre sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté. Le passage de l'Etat de « soutien » à l'Etat de droit est de mon point de vue un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et politique entre la Nation et l'Etat.
*Expert International
(1)- Une très brève synthèse sur la situation de l'Algérie et de ses perspectives d'Abderrahmane Mebtoul sera publiée dans les importants cahiers internationaux RAMSES de l'Institut Français des Relations Internationales(IFRI - Paris France ) faisant appel à des experts et personnalités de tous les continents , traitant de l'évolution du monde politique et économique entre 2010/ 2011.
NB- Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International en management stratégiqueprésident de l'Association Algérienne de développement de l'économie de marché- ADEM- auteur de 15 ouvrages et de plus de 1000 communications nationales et internationales - ancien Président du Conseil Algérien des Privatisations (rang Ministre Délégué 1996/1999/) et premier conseiller à La Cour des Comptes (1980/1983) - Conseiller Ministère Energie/ Sonatrach (1974/1979-1990/1995-2000/2006)- Consultant Présidence de la République (2006/2007).


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