A coup sûr, la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie marque un tournant dans la politique de cette organisation panarabe, à laquelle avait toujours collée l'étiquette de syndicat des chefs d'Etat. A coup sûr, la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie marque un tournant dans la politique de cette organisation panarabe, à laquelle avait toujours collée l'étiquette de syndicat des chefs d'Etat. C'est la première fois dans son histoire que la Ligue arabe met franchement au pied du mur un pays membre. Pourtant, cette sanction ne semble pas viser particulièrement un pays mais plutôt Bachar Al Assad, le chef de l'Etat syrien en personne ainsi que le régime politique qu'il incarne. Mieux encore, la Ligue arabe répond ainsi favorablement à l'appel de l'opposition syrienne qui la pressait de prendre des sanctions contre le régime de Damas. Mais avait-elle vraiment le choix ? Quelques jours auparavant, elle avait obtenu un accord des autorités syriennes par lequel celles-ci s'engageaient à se conformer à son plan de sortie de crise. Non seulement le régime de Damas n'a pas respecté ses engagements mais il s'est offert de nouvelles tueries sur les populations civiles. Le silence de la Ligue en pareil cas aurait été compris comme un geste complice, ce qui aurait définitivement jeté le discrédit sur cette institution. En plus, tirant la leçon de la crise libyenne, l'organisation panarabe sait, désormais, que si elle reste les bras croisés, d'autres agiront à sa place. Cependant, des observateurs ont noté que la Ligue a passé outre la règle qui veut que l'expulsion d'un pays membre soit prise à l'unanimité, or, le 12 novembre 2011, la Ligue a suspendu la Syrie à la majorité, et non à l'unanimité des 22 pays arabes. Ce qui dénote le caractère unanimement politique de ce vote. Il est presque certain que jamais les pères fondateurs de la Ligue n'ont envisagé un tel cas de figure. Ils ont peut-être imaginé que l'expulsion d'un pays pourrait tout au moins être préconisée dans des cas très rares, sinon impossibles. Il ne leur serait jamais venu à l'esprit qu'un jour, un chef d'Etat d'un pays membre puisse retourner les armes contre son propre peuple et que les maux dont on accable Israël puissent être attribués à un des leurs. Toujours est-il que Bachar Al-Assad ayant perçu le manque de juridisme dont s'est rendu coupable la Ligue, essaye d'exploiter ce fait comme s'il serait agi d'une faille. La première réaction de Damas a été de dire que la mesure est «illégale». Et, coup de théâtre, alors que la Ligue la suspend, la Syrie officielle réplique en demandant la tenue d'un sommet arabe urgent à l'effet de plancher sur la crise qui secoue le pays depuis mars. Cette demande a été formulée, hier, sur la télévision publique syrienne. Selon la télévision, «la Syrie demande la tenue d'un sommet arabe urgent pour remédier à la crise et à ses conséquences négatives sur la conjoncture arabe». Ce sera peut-être l'ultime manœuvre d'Al Assad qui cherche,ainsi, à déstabiliser la Ligue faute de concevoir la solution adéquate. Isolé, le tyran de Damas joue certainement sa dernière carte. C'est la première fois dans son histoire que la Ligue arabe met franchement au pied du mur un pays membre. Pourtant, cette sanction ne semble pas viser particulièrement un pays mais plutôt Bachar Al Assad, le chef de l'Etat syrien en personne ainsi que le régime politique qu'il incarne. Mieux encore, la Ligue arabe répond ainsi favorablement à l'appel de l'opposition syrienne qui la pressait de prendre des sanctions contre le régime de Damas. Mais avait-elle vraiment le choix ? Quelques jours auparavant, elle avait obtenu un accord des autorités syriennes par lequel celles-ci s'engageaient à se conformer à son plan de sortie de crise. Non seulement le régime de Damas n'a pas respecté ses engagements mais il s'est offert de nouvelles tueries sur les populations civiles. Le silence de la Ligue en pareil cas aurait été compris comme un geste complice, ce qui aurait définitivement jeté le discrédit sur cette institution. En plus, tirant la leçon de la crise libyenne, l'organisation panarabe sait, désormais, que si elle reste les bras croisés, d'autres agiront à sa place. Cependant, des observateurs ont noté que la Ligue a passé outre la règle qui veut que l'expulsion d'un pays membre soit prise à l'unanimité, or, le 12 novembre 2011, la Ligue a suspendu la Syrie à la majorité, et non à l'unanimité des 22 pays arabes. Ce qui dénote le caractère unanimement politique de ce vote. Il est presque certain que jamais les pères fondateurs de la Ligue n'ont envisagé un tel cas de figure. Ils ont peut-être imaginé que l'expulsion d'un pays pourrait tout au moins être préconisée dans des cas très rares, sinon impossibles. Il ne leur serait jamais venu à l'esprit qu'un jour, un chef d'Etat d'un pays membre puisse retourner les armes contre son propre peuple et que les maux dont on accable Israël puissent être attribués à un des leurs. Toujours est-il que Bachar Al-Assad ayant perçu le manque de juridisme dont s'est rendu coupable la Ligue, essaye d'exploiter ce fait comme s'il serait agi d'une faille. La première réaction de Damas a été de dire que la mesure est «illégale». Et, coup de théâtre, alors que la Ligue la suspend, la Syrie officielle réplique en demandant la tenue d'un sommet arabe urgent à l'effet de plancher sur la crise qui secoue le pays depuis mars. Cette demande a été formulée, hier, sur la télévision publique syrienne. Selon la télévision, «la Syrie demande la tenue d'un sommet arabe urgent pour remédier à la crise et à ses conséquences négatives sur la conjoncture arabe». Ce sera peut-être l'ultime manœuvre d'Al Assad qui cherche,ainsi, à déstabiliser la Ligue faute de concevoir la solution adéquate. Isolé, le tyran de Damas joue certainement sa dernière carte.